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        Dans la peau du prince

Je contemple la route devant moi, attendant avec patience l'arrivée de mes hommes.

La frustration grandit en moi à mesure que nous demeurons ici, après tout ce qui vient de se passer. Je réalise que j'ai commis une erreur, une faute de jugement. Cela me rappelle à quel point il est parfois préférable de vivre en ignorant les autres, de se préserver des liens émotionnels. Le monde peut être d'une cruauté déconcertante.

Mon regard se pose sur la jeune femme à mes côtés, perdue dans ses pensées, empreinte de peur et de traumatisme. Dans d'autres circonstances, j'aurais pu me réjouir de la voir ainsi, mais je me rends compte que c'est de ma faute si elle a failli perdre la vie. Pour ma part, je me soucie peu de mon destin. Qu'est-ce que la vie a de si précieux à m'offrir ? Mais elle, que je le veuille ou non, elle a des rêves. En venant travailler ici, elle avait de multiples aspirations : subvenir aux besoins de sa famille, poursuivre ses études, et bien d'autres projets peut-être.

Elle nourrissait des espoirs, et j'ai failli les briser. Ou du moins, j'ai failli briser les rêves de ses parents. Et je me questionne toujours sur son choix de ne pas avoir pris la fuite lorsque les bandits nous ont entourés. Peut-être est-elle tout simplement naïve. Je ne suis pas certain si ce terme lui convient, mais il est indéniable qu'elle est une jeune femme singulière. Elle semble presque irréelle, si parfaite en apparence. Surtout après m'avoir sauvé ce matin.

Serait-elle un ange venu du ciel ? Je ne puis l'affirmer avec certitude. Ce que je sais, c'est qu'elle m'a bel et bien sauvé la vie. J'aurais pu douter si quelqu'un n'avait pas confirmé ses dires dans la voiture plus tôt, elle m'avait prévenu, mais j'ai préféré ignorer ses avertissements.

Serait-elle dotée de dons de clairvoyance ? Peut-être possède-t-elle des pouvoirs insoupçonnés, qui sait ? Je ne peux exclure cette possibilité.

Je lui suis redevable de ma vie. Peut-être ai-je été trop sévère envers elle. D'un point de vue objectif, elle n'a rien à voir avec mon passé, bien que la nature ait ironiquement voulu qu'elle me rappelle mes souvenirs. Mais elle est étrangère à mon histoire.

Il se peut que j'aie été excessivement dur avec elle.

Je pousse un soupir et attends patiemment l'arrivée de mes hommes. La jeune fille commence à grelotter, notamment à cause de sa blessure au cou. Il est primordial qu'elle reçoive des soins afin d'éviter toute infection.

Je vous épargne quelques heures maintenant. Après une attente de deux heures, mes hommes finissent enfin par arriver. Je commence à penser qu'il serait temps d'emmener un garde avec moi partout où je vais. Même si je sais me défendre, deux personnes valent mieux qu'une.

Lui: Monsieur, vous allez bien ? Mademoiselle, vous saignez !

Moi: Vérifiez s'il y a un hôtel aux alentours d'ici. Elle pourra se faire soigner là-bas.

Lui: Je connais un hôtel non loin d'ici.

Moi: Dépêchons-nous donc !

Nous nous dirigeons vers la voiture.

Moi: Allumez le chauffage, la jeune fille a froid !

Garde: Très bien, Monsieur !

Merveille: Merci...

J'hoche la tête. Ce qui me reste à faire maintenant, c'est de retrouver ces bandits. Heureusement, cela ne devrait pas être trop compliqué grâce aux capacités technologiques de mon véhicule.

Point de vue de Merveille

J'étais bien soulagée à présent. Au moins, nous étions hors de danger. Je savais également que je ne pourrais pas rentrer chez moi aujourd'hui. Je ne pouvais pas me présenter dans cet état. Surtout que je n'avais toujours pas retrouvé ma valise. J'avais entendu le prince donner l'ordre à ses gardes de retrouver sa voiture. Si le Seigneur le permet, peut-être pourrais-je retrouver mes affaires.

J'étais si fatiguée. Je pose ma tête contre la vitre et ferme les yeux.

Quelques minutes plus tard, j'ouvre les yeux après avoir senti la voiture s'arrêter. Nous sommes dans une ville, devant un hôtel, d'après ce que je peux lire. Si on m'avait dit que je dormirais ce soir dans un hôtel, alors que je prévoyais de rejoindre mes parents, je ne l'aurais pas cru. Les plans de Dieu sont toujours pleins de surprises.

Nous sortons de la voiture et les gardes entrent pour nous réserver une chambre.

Personne ne dit un mot, jusqu'à ce qu'un des gardes revienne.

Lui: Monsieur, il ne reste qu'une chambre, je l'ai prise !

Arole: Ce n'est pas grave !

Ce n'est pas grave ? Mais c'est vraiment grave. Mon Dieu, je sais que cela aussi n'est pas une épreuve. Je vais passer la nuit dans une chambre d'hôtel avec un homme. Cela ne me semble pas approprié.

Le prince me fait signe et nous entrons à l'intérieur. Je jette un regard en arrière, les gardes ne sont pas venus avec nous. Ils sont restés devant l'hôtel pour des raisons de sécurité.

Tu voulais peut-être qu'ils entrent avec vous ?

Oh, pas du tout. Déjà qu'avec le prince, il va falloir que je trouve une solution. Imagine si les gardes se rajoutent à cela. Mon Dieu, tu peux être si amusant.

Monsieur Arole récupère la clé de la chambre et nous nous y dirigeons.

Une fois dans la chambre, il me dit :

Lui: Dors sur le lit, je dormirai sur le canapé.

Moi: Non, monsieur, je ne mérite pas ce traitement, je...

Arole: Je te l'ai déjà dit, prends le lit !

Il parle d'une voix autoritaire. En réalité, je ne me sens pas digne d'occuper cette place alors que c'est lui, le prince.

Tu la mérites également, cette place !

Moi: Merci...

Il quitte ensuite la chambre et je m'installe sur le lit. J'ai reçu plusieurs messages de mon frère, un appel d'Alex et un autre de Miriam. Je ne peux pas les rappeler, car je serais obligée de tout expliquer, alors que je ne veux pas les inquiéter.

Le prince revient quelques minutes plus tard, une boîte à la main.

Lui: Je vais te soigner.

Il va me soigner ? Je crois que je suis en train de rêver. Cela me semble si irréel dans ma tête. Le prince va me soigner ? Le fait-il parce qu'il se sent coupable de mon état ? Je le pense, sinon pourquoi voudrait-il me soigner s'il ne m'apprécie pas beaucoup.

Moi: Je peux le faire, monsieur. Reposez-vous plutôt. Avez-vous besoin de quelque chose ?

Arole: (fermement) Nous ne sommes plus au palais. Si j'ai besoin de quelque chose, je sais où le trouver.

Il me fait signe de m'asseoir sur la chaise à ses côtés. J'étais très mal à l'aise, mais face à son insistance du regard, j'obéis.

Je le laisse donc me soigner. Si on m'avait dit un jour que le prince me soignerait, j'aurais douté de cette personne. Cependant, je suis touchée, car d'une certaine manière, le prince montre qu'il sait reconnaître ses erreurs.

Après m'avoir soignée, je retourne m'asseoir sur le lit.

Arole: Repose-toi, il se fait tard. Nous reprendrons notre chemin demain.

J'hoche la tête et il quitte la pièce. Je pousse un soupir et me mets en position de prière. Après cette soirée difficile, tout ce que je peux faire, c'est remercier le Seigneur. Sans lui, ma vie aurait pris une tout autre tournure.

Après avoir prié, je m'allonge et fixe le plafond un moment avant de m'endormir profondément.

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A suivre !

le prince et la chrétienne [TERMINÉ] ( RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant