15.

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Dans la peau du prince

Je me trouvais face à une situation délicate, ne sachant pas comment réagir. Je doutais de la véracité de ses paroles, car les femmes ont souvent tendance à jouer la comédie pour se créer une histoire.

Moi: Il est inutile de feindre avec moi. Personne ne peut me tromper facilement, sache-le !

J'étais sur le point de m'éloigner d'elle, mais je remarquai qu'elle semblait souffrir davantage. Elle se tenait douloureusement la poitrine et sa respiration laborieuse laissait entendre qu'elle avait du mal à respirer.

Je me demandais alors quoi faire. Je pris l'initiative de l'aider à s'asseoir afin qu'elle reprenne des forces.

Moi: Comment te sens-tu ?

Elle hocha la tête, mais en observant son état moi-même, je doutais que tout allait bien. Je fis signe à l'un des gardes qui passait à proximité et lui donnai l'ordre d'appeler un médecin immédiatement. Même si je ne l'appréciais pas pour une raison que même moi ne parvenais pas à déchiffrer, je pouvais affirmer qu'en tant que le prince que je suis devenu, je n'avais pas perdu ma moralité.

____ Qu'est-ce qui se passe ? Que lui arrive-t-il ?

Rodrigue s'approcha rapidement de nous.

Rodrigue: Qu'as-tu fait, cousin ?

Moi: Est-ce que tu penses que j'ai fait quelque chose ? Elle s'est retrouvée dans cet état en quelques secondes seulement. J'ai envoyé un garde chercher de l'aide.

J'essayais de parler à la jeune fille presque inconsciente, tandis que je m'assurais que le garde était bien parti chercher le médecin. Depuis mon accident, j'ai décidé qu'un médecin devait toujours être à proximité du palais, et cela s'est avéré être une décision judicieuse.

Je le vois arriver.

Docteur: Vous vous êtes encore fait mal, mon prince ?

Moi: Non, mais la jeune fille.

Rodrigue: Il faut l'amener à l'intérieur.

Je fais signe à l'un des gardes de la porter jusqu'à sa chambre, et il s'exécute. Je reste dehors pendant que le médecin fait son travail.

Julie: Mais qu'est-ce qui a pu se passer ? Elle allait bien pourtant.

Moi: Ne souffre-t-elle pas d'une maladie ? Est-ce que c'est la première fois que cela arrive ?

Julie: Oui, elle avait des douleurs tout à l'heure dans la cuisine, mais je ne savais pas que c'était aussi grave.

J'espère aussi que ce n'est rien de grave, pensais-je en quittant le couloir. Je vais dans ma chambre et m'allonge sur mon lit. Je prends mon téléphone et regarde les quelques messages que j'ai reçus.

Rodrigue vient me rejoindre.

Rodrigue: Qu'est-ce que tu as fait à Merveille ?

Moi: Es-tu son avocat ?

Rodrigue: Je sais que tu ne l'apprécies pas et qu'elle te rappelle ton passé, donc...

Moi: Donc, tu insinues que j'aurais voulu mettre fin à ses jours pour ne plus la voir, c'est ça ?

Je demande calmement.

Rodrigue: Je n'allais pas dire ça !

Moi: À quoi cela servirait-il de lui prendre la vie, sachant qu'elle repart chez elle la semaine prochaine ?

Rodrigue: D'où tiens-tu cette information ?

Moi: De la jeune fille elle-même. Me crois-tu si cruel pour  tenter de mettre fin aux jours d'une jeune fille ?

Rodrigue: Pas vraiment. Je voulais juste te faire comprendre que cette fille n'a rien à voir avec ton passé. Si tu dois t'en prendre à ton passé, c'est bien "elle" et non cette jeune fille, ni même les autres femmes de cette maison.

De toute façon, elles se ressemblent toutes.

Moi: Es-tu son frère ?

Rodrigue: Je trouve que tu lui fais beaucoup d'injustice. Ses amies m'ont parlé d'elle, et elle est venue ici avec un objectif précis. Tu n'as pas le droit de lui faire vivre l'enfer !

Moi: Tu crois peut-être que les autres filles travaillent ici parce qu'elles en ont envie ? Elles travaillent également pour un objectif précis.

Rodrigue: Oui, mais cette jeune fille est différente, et je pense que tu t'acharnes beaucoup sur elle. Merveille n'est pas elle ! Même si physiquement elles se ressemblent un peu, tu ne peux pas faire payer à une jeune fille le fait de ressembler à quelqu'un qu'elle ne connaît même pas.

Moi: Ça suffit maintenant !

Rodrigue: Réfléchis, cousin. Je t'ai suivi ici pour t'aider à te reprendre. Si je te vois aller dans la mauvaise direction, il est de mon devoir de te le dire.

Moi: Comment va-t-elle ?

Rodrigue: Le médecin l'examine, mais je pense qu'il n'y a rien de grave.

Je pousse un soupir et me laisse tomber sur le lit. Je fixe le plafond.

Rodrigue: Reprends-toi, Arole. Il est temps d'avancer dans la vie.

Je me redresse, les pensées tumultueuses envahissant mon esprit. Rodrigue a su mettre le doigt sur une vérité délicate : j'ai été empreint d'injustice à l'égard de cette jeune fille Je ne peux nier que mes préjugés se sont ancrés profondément en moi, me faisant voir les femmes comme des entités indissociables, voire dangereuses. Toutefois, je ressens également le poids persistant de la méfiance envers celle qui ressemble si étroitement à celle qui m'a jadis blessé.

Une part de moi regrette sincèrement ma vision étriquée et mon jugement hâtif. Je réalise combien il est injuste de généraliser et de condamner toutes les femmes en fonction des actes d'une seule. Pourtant, une autre part de moi refuse de renoncer à cette idée préconçue.

Les cicatrices de mon passé continuent de me hanter...

Cependant, je dois admettre que la jeune fille n'a rien fait pour mériter mes préjugés. Elle est une innocente, une jeune femme qui poursuit humblement son travail ici, animée par ses aspirations et ses rêves personnels.

Peut être devrais je reprendre mes esprits et faire la part des choses...

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A suivre !

le prince et la chrétienne [TERMINÉ] ( RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant