Il existait un nombre effroyable de cellule au sein de la prison Noire, et pourtant pas suffisamment pour isoler les mutants. Ainsi on les trouvait réuni par deux dans de petites pièces fermées par de solides barreaux, à des âges et sexe similaires pour ne pas créer de problème. Et même si, d'ailleurs, on aurait possédé plus de cellule, sûrement la situation serait restée la même. Pour une raison ou pour une autre, les scientifiques employé en ce lieu semblaient se plaire à observer le comportements des mutants en communauté, comme on étudiait ceux des animaux. Voilà pourquoi on les faisait se réunir dans un grand réfectoire au moment des repas, ou encore dans une grande salle commune environ deux fois par jour. Certains affirmaient que c'était pour mieux les surveiller, mais d'autres restaient persuadé que cela avait un rapport avec toute les expériences dont ils se voyaient être régulièrement les sujets. Quoi qu'il en soit aucun mutant n'était, à proprement parlé, seul. Du moins pas physiquement.
Il était même donné de constater quelques amitiés qui auraient naquit entre certain, plus souvent entre camarades de cellule. Demeurer une dizaine d'années enfermé dans une pièce minuscule avec une personne aidait à forger des liens, qu'on le veuille ou non. Certain se haïssaient, d'autre s'ignoraient, mais un grand nombre se dotait d'une certaine sympathie envers leur camarade de chambre, avec qui ils avaient partagé presque une moitié de vie, et même une vie entière pour les plus jeunes détenus.
Ces amitiés n'étaient en rien surprenante, et les scientifiques les observaient nettement. Pour eux cela entrait parfaitement dans le cadre d'une logique imparable, car chaque être vivant, quel qu'il soit, avait besoin de réconfort dans des moments de faiblesse. Et c'était auprès les autres qu'on le trouvait souvent, ce réconfort, voila donc la formule expliquant les relations qui se formaient entre mutant. Mais ces scientifiques, bien qu'intelligent et diplômés, restaient tout de même bien loin de la réalité. Aucun d'eux n'avait réellement compris l'erreur qu'ils avaient fait en réunissant les mutants, car les liens qui se formaient allaient souvent bien au-delà qu'une simple recherche de confort.
Et pour démontrer cela il suffisait de prendre un exemple, celui de deux garçons ayant légèrement dépassé les 20 ans qui cohabitaient depuis l'enfermement. Chanyeol et Baekhyun. Si le premier était grand, à la forme robuste, aux yeux sombre et à la mâchoire constamment serré, le second se trouvait plus petit, plus frêle, d'une maigreur affolante même, avec de grands yeux de chiot abandonné et dont les lèvres craquelées s'efforçaient de démontrer une bonne humeur qui forçait l'étonnement. Chanyeol était un mutant effrayant, intimidant, et même les gardiens armés qui surveillaient les cellules à longueur de journée pouvaient parfois prendre peur face à lui. Quant à Baekhyun, sa carrure faible et son visage d'enfant ne le rendait pas le moins du monde imposant. Il était la représentation parfaite des mutants les plus torturés, ceux qu'on connaissait comme incapable de se défendre. Chanyeol semblait toujours d'une humeur exécrable, tandis que Baekhyun abordait un air plus doux et presque sympathique. Ces deux mutants cohabitaient depuis 10 ans, et à les voir on aurait du mal à penser qu'ils puissent trouver une liaison amicale. Et pourtant, de tous, ils étaient peut-être parmi ceux dont la relation dépassait largement les limites d'une simple entente mutuelle.
D'une main sèche et serti de bleus, Baekhyun empoigna le petit morceau de craie qui lui restait et le porta au mur. Doucement, il l'abaissa pour former un énième trait blanc en souriant. Dans le font de la pièce, affalé sur ce qui ressemblait à un lit, son camarade de cellule le fixait avec un air renfrogné. Chanyeol ne comprenait pas bien le sourire qu'il voyait sur le visage face à lui. Rien en ces lieux ne lui donnait envie d'être heureux et la positivité de son « colocataire » lui paraissait un peu trop excessive pour être sincère.
Au fond, il savait pertinemment que Baekhyun n'agissait ainsi que dans le but de ne pas complètement s'effondrer. Il gardait en lui cet infime espoir que tout pourrait s'arranger, qu'ils parviendraient peut-être à retrouver une vie normal où ils seraient accepté de tous.
Car la seule chose qui pouvait les faire tenir à l'heure actuelle, c'était bien l'espoir de s'en sortir un jour. Mais, même avec toute la volonté du monde, Chanyeol ne parvenait pas à sourire comme son ami. Seule la haine et la rancœur se lisaient en ses traits durcis, son cœur ne laissait plus de place à l'espoir ou à l'idée d'un bonheur futur. Leur situation semblait tellement désespéré que la seule option qui lui venait en tête pour s'échapper, c'était encore d'en finir.
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~ Across ~
RandomDans une prison aux murs aussi sombre que la nuit, tâché d'une humidité sanglante, des mutants dépérissaient Entre les murs d'un laboratoire aménagé, perdu entre secrets et menaces, des criminels survivaient. Et enfermé dans le cocon d'une maison...