~ Across ~

Tu T'accroches À Mes Bras, Mes Jambes...

-...désolé... Je ne... pas

Wonho passa une main sur le visage endormi de Kihyun, essuya au passage les larmes qui perlaient sur sa peau alors qu'il marmonnait une série de paroles incompréhensible.
Déjà à la prison il avait pris l'habitude de voir le plus jeune parler dans son sommeil, presque toute les nuits il semblait faire des cauchemars. Et Wonho restait exprès éveiller pour entendre ce qu'il pourrait inconsciemment révéler.
Mais à chaque fois il s'agissait des même mots, des mêmes excuses, des même plaintes, que Kihyun répétait sans cesse alors qu'il demeurerait perdu dans d'affreux songe.

En plus des larmes, Wonho essuya la sueur qui trempait le front du garçon. Aucunement dégoûté par cela. D'un torchon sec il essuya également son corps et le haut de son torse, mais ne toucha pas au tee-shirt trempé qui lui collait à la peau. Kihyun n'aimerait pas être déshabiller dans son sommeil, même s'il n'y avait dans cette action aucune arrière pensée autre que son bien-être. Wonho l'avait bien compris, puisque son ami s'était déjà empêtré dans une crise de colère monstre quand il s'était éveillé après la bataille de la prison Noire, totalement lavé et habillé de vêtement propre.

Savoir qu'il avait échappé de justesse à la mort, qu'ils avaient tout deux réussi à fuir le lieu les ayant maintenu prisonnier, qu'un étrange phénomène s'était produit sur son corps... Rien de tout ne lui avait paru important. Par contre l'idée que Wonho ait ou le voir nu, ça ça l'avait fait réagir, et pas qu'un peu.

Kihyun était décidément un drôle de personnage.

- J'ai rarement vu le grand Lee Hoseok prendre autant soin de quelqu'un, clama la voix de Bobby juste derrière lui.

Wonho lança un regard noir à son ami, le doigt sur les lèvres afin de lui imposer le silence.

- Ne parle pas si fort, tu veux le réveiller ou quoi ? S'exaspéra t-il en se redressant.

- Excuse-moi, je voulais juste savoir si vous vouliez manger quelque-chose.

Il hésita un peu à répondre positivement à la demande, l'idée de laisser Kihyun seul en plein cauchemar ne le réjouissait pas vraiment. Il remonta délicatement la couverture sur le torse de celui-ci, pour qu'il n'attrape pas froid ainsi trempé de sueur, puis termina de lui épongé le visage en faisant attention à ne pas l'éveiller.
Ça allait faire pas moins d'une semaine qu'ils avaient fui la prison, et pourtant la peau du plus jeune ne gardait plus la moindre trace des événements. Et ce phénomène ne se limitait pas son visage, c'est l'ensemble de son corps qui s'était réparé avec une vitesse hors norme, ne laissant pas le moindre souvenir des blessures et brûlures pourtant mortelle qu'il avait reçu.

Wonho ne comprenait toujours pas comment cela était possible, et quand il lui en avait parlé Kihyun n'avait pas pu lui donner d'explications. Lui-même semblait déboussolé quand à ce qu'il lui arrivait, et était bien trop occupé à bouder son aîné pour prendre le temps d'en parler avec lui.

Sa pudeur semblait passer bien avant les questionnement sur des faits presque magique, et Wonho voyait sa curiosité sur le plus petit grandir de jour en jour.

- Je ne sais pas ce que ce gosse t'as fait, mais j'ai du mal à te reconnaître quand tu agis ainsi avec quelqu'un, se moqua Bobby, alors que tout les deux venaient de quitter la pièce, le sommeil de Kihyun s'était partiellement calmé.

Wonho ne répondit pas et contenta d'un regard exaspéré pour son ami.
Il suivit ce dernier jusqu'à la petite cuisine de l'appartement, qu'il squattait sans vergogne depuis plusieurs jours. C'était le premier endroit qui lui était venu à l'esprit a sa fuite de la prison, la première personne qui avait pensé bon de contacter. Ravagé par l'angoisse d'un Kihyun a moitié mort sur son dos, sa seule et unique pensée avait été de trouver un endroit sur où déposer son camarade, ainsi que de se cacher dans un endroit où personne ne viendrait les chercher.
Des appartement il en avait plusieurs en ville, mais s'y rendre serait comme se jeter droit dans la gueule du loup. Ils étaient des fugitifs, même si le problème des mutants prenaient une envergure telle qu'il doutait être la priorité du gouvernement, il n'empêche qu'il devait se montrer prudent.