Quand il reprit connaissance, Minhyuk se fit la réflexion que rester endormie indéfiniment n'était pas forcément une si mauvaise idée.
Ses yeux refusaient de s'ouvrir et son corps entier de bouger, comme si la gravité exerçait une pression si forte qu'il se retrouvait écrasé sur cette surface dure. Rapidement, un flot de panique envahit son être, alors que son esprit ne demandait qu'à échapper à cette position d'impuissance. Il suffoquait, s'efforçant de relever ses paupières pour enfin savoir dans quel lieu il se trouvait. Mais seule sa gorge complètement sèche semblait avoir repris vie, lui permettant de respirer douloureusement l'air froid aux alentours.
Il avait peur, n'ayant pour ainsi dire aucun souvenir de ce qui avait pu se passer avant son réveil. Quelques flash traversaient son esprit, mais il lui était impossible de les saisir pour les analyser. Ce dont il se rappelait, c'était d'avoir, comme presque tout les jours, été emmené dans une salle d'expérimentation et puis plus rien, un brouillard complet s'agitait dans son esprit. Avec un certain effort lui arrachant des gémissements de souffrance, il parvient enfin à entrouvrir les yeux. Et, par la même occasion, son ouïes sembla elle aussi se remettre à fonctionner, lui offrant le son désagréable d'une machine calculant les pulsations d'un cœur. Seul le bruit des "bip bip" incessant emplissait la pièce, et quand enfin l'éblouissement qui avait assailli son regard se dissipa, il distingua un plafond d'une blancheur intégrale. Sa bouche s'ouvrit et il sentit ses lèvres se craqueler, lui arrachant un nouveau gémissement qui brûla sa gorge.
Pourquoi était-il dans cet état ?
Que lui avait-on fait ?
Était-il en train de mourir ?Dans un geste qui fit craquer sa nuque, il tourna la tête vers la droite et ses yeux tombèrent sur le visage endormi de Hyungwon. Ce dernier était allongé sur une sorte de brancard à a peine quelques ridicules centimètres de lui, et semblait presque mort. Minhyuk voulut l'appeler, s'assurer que son ami était toujours vivant malgré sa peau à l'aspect cadavérique, mais seul quelques étranges bruits parvenaient à passer la barrière de ses lèvres.
Il entendit soudainement une porte s'ouvrir avant que des de pas n'emplissent la pièce, masquant les bips de la machine. Une main se posa sur sa tête, la forçant à se tourner vers sa propriétaire. Un homme habillé d'une longue blouse l'observait en souriant, dévoilant d'horribles dents encore rempli des restants de son repas.
- Enfin réveillé Aurore, ricana-t-il.
Il voulut parler, informer ce répugnant bonhomme qu'il ne s'agissait pas de son prénom et que le sien était Minhyuk. Mais ce dernier le devança en ajoutant:
- Si tu n'as pas compris, il s'agit d'une référence à la belle au bois dormant. Et puis ne force pas sur ta gorge, tu as encore besoin de quelques heures de repos avant de retrouver toute tes forces.
L'homme, qu'il soupçonnait être un scientifique, s'éloigna de quelque pas. Il voulut le suivre du regard mais, étant incapable de redresser la tête, le perdit vite de vue. Quelques bruits de tubes s'entrechoquant et de liquide versé parvinrent à ses oreilles, le rendant curieux et anxieux sur ses agissements. Il reporta son regard vers Hyungwon dont les lèvres pulpeuses tremblaient légèrement, signe qu'il était sûrement toujours en vie. Ce constat allégea le poids qui compressait son cœur, mais bien vite la panique repris le dessus quand il vit le scientifique approcher son ami, munit d'une seringue emplis d'un drôle de liquide grisâtre.
- Ne la toucher pas, parvient t-il à chuchoter, bien qu'il aurait voulut crier.
Mais l'homme lui offrit seulement un sourire mauvais avant de planter l'aiguille dans le bras de Hyungwon. Ce dernier ouvrit subitement les yeux et la bouche en grand, comme pour hurler, mais aucun son n'en sortit. Son corps se mit à trembler de toute part alors que le produit pénétrait son sang. Quand la seringue se retira, il retomba raide son le brancard. Le scientifique alla ensuite se parer une autre seringue, elle aussi remplie du même liquide. Minhyuk sentait les larmes couler sur ses joues et il ne parvenait pas à quitter son camarade du regard, imaginant le pire des scénarios. C'est à peine si il sentit l'aiguille perforer sa peu avant qu'une affreuse douleur n'envahisse son être.
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~ Across ~
RandomDans une prison aux murs aussi sombre que la nuit, tâché d'une humidité sanglante, des mutants dépérissaient Entre les murs d'un laboratoire aménagé, perdu entre secrets et menaces, des criminels survivaient. Et enfermé dans le cocon d'une maison...