Juste Un Vagabond Perdu

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Quand l'explosion retentit, Minhyuk trouva l'éveil dans un violent sursaut. Il regarda autour de lui, paniqué à l'idée qu'il ne soit arrivé à quelque-chose, et complètement déboussolé. Son corps entier lui lançait, encore engourdie par toute ces choses étranges qu'on lui injectait, et qui semblaient similaire à de la drogue. Il palpa l'étendu de sa peau, ses bras nues et amaigris lui semblait intact, aucune seringue ne s'y implantait, et tout ses membres semblaient encore accroché les uns aux autres. Sa main trouva son visage, gonflé par le profond état de sommeil dans lequel on la plongeait constamment, mais il n'y trouva rien d'anormal.

Tout allait bien, il était entier, vivant, éveillé.

Et en même temps, rien n'allait.

La pièce était plongé dans l'obscurité, plus aucune machine ne semblaient fonctionner et l'unique lumière qui pénétrait le lieu surgissait depuis une porte à demis-ouverte. Tout semblait en place, les machines, les ustensiles, les lits, mais cette pièce paraissait morte, n'abritant de vivant que son corps fatigué.

Que se passait-il ?

Il se tenait seul dans cet endroit, le second lit, qui accueillait habituellement son camarade prisonnier, était vide, les draps bousculés et l'oreiller à terre. Hyungwon avait-il fuit la pièce ? Non, il ne l'aurait jamais laissé derrière comme ça, pas après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble.
Le jeune homme avait l'impression d'être au milieu de l'un de ces fameux films d'apocalypse, ou le silence absolue régnait alors que le monde semblait éteint tout autour. Cette situation n'avait rien d'ordinaire, il se passait quelque-chose de grave, suffisamment grave pour que personne ne soit présent à le surveiller alors que tout autour de lui appelait à la fuite. Malgré que la peur grognait à l'orée de sa peau, il parvient à se lever et déposer ses pieds nues sur le carrelage glacé. Il n'était vêtu que d'une sorte de blouse blanche et fine par laquelle traversait le froid environnant. Alors que des frissons l'envahissaient et qu'il sentait la brulure des larmes dans ses yeux, il quitta la pièce, puis se mit instinctivement à courir.
Tout était sombre et les couloirs se révélaient aussi désert que le laboratoire qu'il quittait. L'écho de redoutables hurlements atteignaient ses tympans, provoquant l'explosion d'un faible sanglot dans sa gorge. Il ne comprenait rien à la situation, il ne savait même pas vers où il courait. Simplement la peur se faisait guide de ses sens, elle lui hurlait de courir loin, de se cacher loin, de fuir cette scène d'apocalypse qui lui semblait comme un cauchemars.

Mais sa course s'interrompit violemment alors qu'il trébuchait sur quelque chose de mou, puis qu'il s'écrasa dans un marre d'un liquide tiède et visqueux. Le sol se recouvrait d'épaisses giclées de sang, la chose qui l'avait fait chuter n'était autre qu'un cadavre encore chaud, éventré dans un massacre cruel et violent.

Minhyuk cria, et tenta de retirer le sang désormais imprégné sur sa peau et de ses vêtements. Ses yeux parcouraient frénétiquement les alentours, les hurlements sanglotant ne s'accentuèrent que plus encore. Sa course l'avait mené dans un lieu emplie de cellules ouvertes et vides, au milieu duquel des corps de gardiens gisaient.
S'en était trop, la vision de tout ces cadavres, ainsi que l'odeur pestilentiel, eut raison de son estomac et il cracha un vomit qui lui brûla la gorge. Il observa bile verdâtre se mélanger au sang, la vision brumé de larmes, alors que des bruits de pas se faisaient entendre depuis le fond de l'allée.

Un effrois déchira sa poitrine à l'idée de bientôt finir comme tout ces gens, il monta ses mains à sa bouche et se laissa de nouveau tomber dans la marre de sang. Il devait se faire passer pour mort, ne surtout pas attirer l'attention de celui qui approchait, même si son accoutrement différait radicalement de ceux des cadavres.
Les pas approchaient, frappaient lourdement le sol, et il pressa si fort ses paupières que les larmes ne trouvèrent plus accès de sortie. La personne se tenait désormais au centre de l'amas de cadavre, elle s'était arrêté à quelques centimètres de lui.
Minhyuk tentait de contenir sa respiration, mais cet effort fut vain. Il était effrayé et son corps refusait de contenir son souffle saccadé et ses tremblements incessants.

~ Across ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant