Flashback coupe du monde 2018.
Pour info, Yann est le joueur que j'aime le plus sur terre.
___Pdv Hugo:
Nous sommes le 3 juillet et aujourd'hui, la Suisse joue ses huitièmes de finale contre la Suède. Sachant que leur objectif premier est d'arriver en quart de finale, les garçons sont remontés à bloque.
Comme je suis en couple avec Yann, qui est d'ailleurs mon fiancé, j'ai exceptionnellement droit d'aller dans leur vestiaires avant le match. Je suis assis à côté du gardien et tente de le calmer car il est très stressé. Mais je sais qu'il va assurer, tout simplement parce que c'est le meilleur gardien du monde. Et je ne dis pas ça parce que c'est mon mec, déjà avant de le connaître j'avais cet avis.
Je sens l'équipe déterminer mais j'ai quand même l'impression qu'ils sous-estiment un peu trop leurs adversaires. C'est le plus grand défaut des suisses. Contre une grosse équipe ils sont capables d'obtenir un résultat génial. Comme contre le Brésil. Mais contre des pays un peu moins reconnus, ils se laissent totalement aller, pensant qu'ils gèrent, alors que pas forcément. Comme contre le Costa-Rica. Et j'espère que ça ne se passera pas comme ça maintenant.
Dix minutes avant le coup d'envoi, on me demande de sortir et d'aller me placer sur le banc, là où il y a le staff. Lorsque les titulaires sortent, Yann se positionne et place immédiatement son regard sur moi. Lors des hymnes, de son hymnes, il préfère regarder ailleurs. Il y a toujours eu une grande rivalité entre nos deux pays. Enfin surtout du côté suisse. Ils ne nous aiment pas, je sais pas pourquoi. Enfin tout ça fait qu'on ne doit surtout pas parler de notre relation ou Yann risquerai de se faire harceler, agresser voir tuer, et ce n'est pas une exagération. Alors je reste discret, capuche sur la tête et derrière tout le staff qui me cache.
Quand tout le monde se met en place, j'en proie un bisous imaginaire qu'il fait mine d'attraper et je lui articule un dernier "bonne chance" avant que le match commence. Je sais d'avance que je vais être encore plus stressé que les joueurs.
Première mi-temps
Les joueurs rentrent aux vestiaires une fois que l'arbitre à siffler la pause. Je rentre aussi et m'installe de nouveau à côté de mon homme. Enfaite je suis la comme si je jouais.
L'équipe n'a vraiment pas été satisfaisante. Elle ne jouait pas, la Suède non plus d'ailleurs. Cette premier période étant franchement ennuyante. Il ne s'est presque rien passer et personne ne se donnais vraiment à fond. Yann a fait deux trois arrêts mais ils étaient simples puisque mal tirés. Donc je sens que la Nati va passer un sale quart d'heure.
Le coach, Vladimir Petkovic, entre un air plus que furieux sur le visage. Et effectivement, je ne m'étais pas trompé. Il leur a littéralement gueuler dessus pendant sept minutes avant de leur crier de se reconcentrer pendant les minutes restantes.
Mais je ne pense pas que se soit la méthode à appliquer avec cette équipe. Avec nous, l'EDF, ça marche bien car quand on se faire crier dessus on se donne vraiment à fond après. Mais ce collectif là a besoin d'autre chose. Il ne faut pas les brusqués, parce que après ils sont encore plus perturbés et ils n'arrivent plus du tout, même le peu d'avant ils ne sont pas capables de le faire. Mais ça, leur sélectionneur ne l'a pas encore compris.
C'est maintenant le début de la seconde période, période qui se voudra décisive puisqu'il ne s'est rien passé durant la première. Mais je commence de plus en plus à ne plus trop croire à la victoire. Les gars sont complètement déboussolés, comme si ils avaient tous fait une énorme bêtise. Et ça ne sent pas bon ça, pas du tout...
66ème minutes, Forsberg arrive à envoyer le ballon au fond des filets, réussissant à passer outre Yann. Ça me mets hors de moi. Il faut vraiment que l'équipe se reprenne mais je ne les sens pas dans leur truc. Vladimir n'arrête pas de gueuler tout et n'importe quoi à tout le monde, même moi qui ne joue pas ça m'embrouille. Il a bon être un très bon entraîneur, dans les moments difficiles ce n'est pas le meilleur.
94ème minute, carton rouge. Et il est pour Michael, le meilleur ami a Yann. De quoi le mettre encore plus mal. Mais bon, il a tenter le tout pour le tout, il ne faut pas lui en vouloir.
Coup de sifflet final. Défaite 0-1. Fin du rêve pour mon fiancé et tous ses coéquipiers, qui sont aussi mes amis. C'est dur, même pour moi. Je les supportais, comme si c'était ma propre équipe. Et je sais qu'il vont avoir de la peine à se remettre de leur défaite à ce stade, stade qu'ils voulaient enfin franchir.
Tout le monde se douche et se change, tête baissée. Même Vladimir a dit qu'il parlerai plus tard, au camp. Voir toutes ces personnes chères à mon cœur dans cet état me rends triste. Ce match a été une vrai catastrophe, ils le savent et ils s'en voudront longtemps. Et je ne veut pas ça. Il va falloir qu'ils remontent la pente mais je sais qu'ils y arriveront.
De retour au camp, dans la chambre, Yann est silencieux. Il a sa tête posée sur mon torse, les yeux fermés. Soudain, je sens une larme couler, puis une deuxième, puis de plus en plus. Alors je roule mon bras autour de lui et mets sa tête dans mon cou, de façon à ce que ma bouche soit proche de son oreille.
- Aller mon amour, ça va aller.
- Co..comment veut tu que...que ça aille alors que j...j'ai fait perde toute mon équipe.
Et il repart en sanglot d'autant plus fort.
- Rien est de ta faute namour. C'est une défaite collective, comme presque toutes les défaites et toutes les victoires.
- Oui mais c'est moi le gardien donc...donc si on se prend un but c'est en...entièrement de ma faute.
- Mais non pas du tout. C'est vrai que le rôle de gardien est dur parce qu'on se sent toujours coupable mais ce n'est pas le cas. Moi aussi j'ai cette impression, c'est normal. Mais dit toi que ce n'est pas la vérité.
- Dis moi pourquoi j'ai voulu être à ce poste?
- Pour la même raison que moi: c'est ta passion et c'est là que tu es le mieux, comme moi. Aller maintenant arrête de pleurer et viens là.
- Comment tu fais pour rester avec un nul comme moi?
- Eh! Tu n'est pas nul. Ce n'est pas ça qui compte pour moi, c'est ça.
Je pose un doigt sur son cœur.
- Ce qui compte c'est ton amour et mon amour. Et c'est tout. Tes prestations et mes prestations, on s'en fou, parce qu'on s'aime et c'est le plus important. Maintenant arrête de te prendre la tête et repose toi.
Je le berce tranquillement, voulant le calmer. J'appellerai Didier tout à l'heure pour lui dire que finalement je prendrait mon jet demain pour rentrer à notre camp. Je vais me faire incendié mais c'est pas grave. Mon fiancé à plus besoin de moi que lui, et de toute façon il est plus important.
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Cet os aura une suite<3
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OS foot CH
Short StoryC'est un recueil d'os foot. Il y en aura avec des joueurs suisses, avec d'autres joueurs et aussi un peu avec des pilotes de formule 1. Homophobes, dehors.