Chapitre 65

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Cela faisait un mois ! Un mois qu'elle était partit ! Elle !  ses yeux si étonnant disparaissant, sa silhouette se détournant de lui... Et puis cette phrase qui sans cesse revenait en boucle... " Pardonnez moi Aran... Je n'aurai pas dû...". Il était assit dans son trône a fixer un point invisible rendant presque mal à l'aise les gardes et même son fils qui ne le quittait pas depuis son départ.  Pourtant le souverain souffrait... Il venait de comprendre pourquoi elle fuyait ses marques d'affection... Pourquoi elle ne venait jamais d'elle même le voir, l'embrasser... Le serrer dans ses bras... Ses mains étaient empoisonnées... La douleur qu'il avait ressentit lorsqu'elle l'avait touché était encore présente qu'il se crispait parfois pour reprendre une respiration normale... Il souffrait d'apprendre qu'en réalité... Elle était ce qu'il y avait d'horrible et de monstrueux... mais aussi... il souffrait en découvrant, en se rappelant ce qu'il s'était passé... La première fois...  Il avait vu et il voyait encore son visage pâle, ses yeux ternes... Et puis... quand elle lui avait dit que s'était l'esprit de son père qui l'avait entrainée... Il ne l'avait pas cru ! Maintenant il se remémorais de ce duel et il comprit qu'elle venait de le surpasser... Elle avait la force de son père... Elle avait ce qu'avait Oropher... Ses pensées revinrent sur ce moment où elle était partit lui annonçant qu'elle devait partir pour détruire l'anneau de Morgoth qui la laissait piéger entre le monde des vivants et le monde des morts ! Plus d'une fois il avait faillit se lever et mettre son armure et prendre son cerf et la rejoindre... mais la faiblesse était présente, c'était comme si on lui interdisait d'y aller... Pendant des jours il avait lutté contre cette faiblesse, mais il n'avait jamais pû quitter Mirkwood... Il s'évanouissait... Ou encore son fils venait le chercher... Legolas n'avait pas adresser un seul mot... Il était silencieux depuis son départ... Il jeta un coup d'oeil a son fils qui était assit sur les marches a tailler des  flèches ce qui l'agaça. Il n'aimait pas avoir des morceaux de bois sur son passage et pas un brin de poussière sur son sol ! 
-" Legolas évite de tailler tes flèches sur les marches !" lacha t-il sévèrement. Legolas s'arrêta quelques secondes. 
-" Je les prépares..."
-" Alors fais les ailleurs que dans la salle bon sang de bois !!" cria Thranduil énervé. Legolas se leva et se tourna vers son père. Ses yeux brillaient d'une lueur sombre. Thranduil le fixa, légèrement nerveux. 
-" Que ce passe t-il enfin Legolas ?" demanda t-il plus calmement. 
-" Pourquoi n'avez vous pas vu sa douleur plus tôt ?" demanda son fils froidement. 

-" Parce que je devais voir quelque chose ?" demanda avec ironie le souverain. Son fils détourna la tête. 
-" je l'ai vu... Je la voyais tous les jours souffrir silencieusement bien avant que cette Malwë la blesse ! Elle souffrait déjà mais je ne savais pas de quoi ! j'ai tenté de voir, de savoir mais elle disparaissait a chaque fois ! Elle s'est retiré dans cette chambre secrète, avec un couloir dérobé, quand j'y suis venue, elle n'y était pas ! J'ai compris en reconnaissant les vêtements qu'elle vivait là dedans depuis plusieurs mois ! Jem'en suis voulu d'avoir été aveugle !" dit-il. Thranduil ne pouvait rien dire à tout cela... Mais il savait que lui même avait été aveugle face à cette humaine qui souriait mais le fuyait... Alors qu'il voulut répondre à son fils il remarqua qu'il était partit... allons bon ! Le voilà seul face à cette angoisse qui montait, descendait ! Il décida de se promener un peu dans le palais. Alors que ses pas résonnaient dans ce couloir silencieux, il remarqua soudain un couloir dérobé, celui que lui avait indiqué Legolas lorsqu'il cherchait Elrond. Il le franchit et marcha, son manteau faisait crisser les feuilles mortes, il vit cette porte, une simple porte. Il la poussa et entra dans une simple chambre... Un lit avec un matelas presque ridicule par rapport au sien... une couverture un peu élimée... Il dû respirer, inspirer, expirer pour ne pas exploser sa colère. Elle vivait LA DEDANS !? Il s'avança et découvrit qu'elle n'avait même pas d'eau pour se laver ! Il vit soudain la porte fenêtre, il l'ouvrit et marcha sur la terrasse avant de remarquer la balustrade... le jardin peu entretenu... La rivière qui coulait non loin et le saule pleureur... Et en lui il réalisa que c'était ici qu'Evranï venait se réfugier quand elle était fatiguée ou quand elle avait besoin de calme... Il serra les lèvres et regarda ce paysage si mélancolique... Cherchant a comprendre... A savoir... Pourquoi ?  Il marcha et descendit l'escalier un peu abîmé par le temps... et arrivait dans ce jardin... où poussait des fleurs sauvages... des hautes herbes, des ronces... Qui y avait-il de si beau ici ? De particulier pour qu'elle veuille rester dans cette chambre ? Il n'y avait rien à ses yeux... Rien d'extraordinaire ! Lui qui avait tout fait pour conserver le jardin de son épouse... Il y avait une immense différence entre ici et là-bas !  Il entendit l'eau couler et s'approcha. La rivière était agitée... mais paisible... L'eau était transparente... Il se pencha et tendit ses doigts avant de les plonger dans l'eau glaciale. Etait-ce l'eau qui l'attirait autant ? Puis soudain ce souvenir revint. Evranï aimait  l'eau car cela apaisait le petit Prince qui était dans son ventre... Et quand il est né... Il se calmait en entendant l'eau.... Il sourit tristement. Pourquoi ne voulait-il pas se souvenir de ces moments là ? Il la rejoignait aussi fuyant parfois ses tâches de souverain et s'asseyait près d'elle sans dire un mot. Il prenait parfois son fils dans les bras et sa femme se penchait et jouait avec le nourrisson. 
-" Ada ?" appela une voix qui le coupa dans ce souvenir. Il leva la tête et vit son fils sur la terrasse. Il retint l'émotion et tenta de se composer un visage froid comme il le faisait mais face à son fils... Il savait qu'il ne pouvait pas lui mentir... Il s'avança et gravit les marches avant de s'arrêter face à son fils. 
-" Te souviens-tu de cette rivière Legolas ?" murmura t-il. Legolas regarda la rivière avant de répondre. 
-" Je le crois... Mais je sais qu'elle m'apaise..." répondit-il sur le même ton. Les deux elfes se tournèrent et fixèrent ce paysage, l'un voyait la silhouette de sa femme s'asseoir et lire au bord, l'autre voyait Flora, silencieuse, souffrante... Ce qu'il les réunissait c'était la rivière... Puis Thranduil murmura. 
-" Le lac des souvenirs... Non c'est la rivière des souvenirs..." 

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