Au fond d'ma tête - PLK

Trois

Romy

- Alors Romy, comment te sens-tu depuis ton retour ?

Je soupire. Le docteur Morel était quelqu'un que j'appréciais plus ou moins mais je détestais toujours autant ses questions qu'il me posait à chaque fois que je venais le voir.

- Comme d'hab'.

- Comment va ton cousin ?

- Bien. Je vis chez lui pour l'instant.

- Pour l'instant ?

Je roule des yeux. C'est sa façon de me faire dire ce que je n'ai pas envie de dire. Le problème étant que si je ne lui dis rien il va considérer que je suis encore dans le déni et je risque très probablement de retourner dans ce trou à rat.

- Jusqu'à ce que j'arrive à m'occuper correctement de moi-même.

Il hoche la tête et note quelque chose dans son cahier. J'ai toujours voulu savoir ce qu'il y notait. Sûrement ce que je lui raconte et ce qu'il pense de mon cas. Après tout il y en a des choses à dire, qui sont certes mauvaises, mais il doit en gratter du papier avec moi.

- As-tu rencontré son entourage ? Il me semble qu'Elyo était quelqu'un de sociable.

J'hausse les épaules.

- Je suppose.

- Que supposes-tu Romy ?

- Que c'est quelqu'un de sociable.

- Et son entourage ?

Je souffle du nez. Il ne va pas me lâcher sur ça c'est certain mais il n'y a rien à dire. J'ai vu un peu ses amis mais c'est tout. Rien de plus, rien de moins.

- As-tu essayé de leur parler ?

- Non.

- Pourquoi ?

- Je ne les connais pas.

- Romy... Tu le sais que ce n'est pas comme ça que ça ira mieux ? Toi comme moi n'avons pas envie que tu y retournes alors essayes de faire un effort.

Je détourne le regard. C'est bien plus facile à dire et à faire pour lui que pour moi. Il ne peut pas m'imposer une telle chose que ça soit pour mon bien ou non.

- Ne le prends pas mal Romy. Tu sais bien que j'essaye de t'aider à aller mieux.

- Je sais.

- Bien. Je pense qu'on va s'arrêter là aujourd'hui. Repasses me voir dans deux jours.

J'hoche la tête et prends mes affaires pour sortir de son bureau. Je ne prends pas la peine de saluer la secrétaire et sors du bâtiment. L'air me fait un bien fou et au lieu d'envoyer un message à Elyo pour qu'il vienne me chercher, je décide de rentrer à pied. Marcher me fait me sentir libre et me permets de laisser mon esprit divaguer un peu.