Trente quatre

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Romy

- Alors ?

Je les regarde un à un, sans la moindre expression. Elyo et Assaf venaient de me faire écouter une musique qu'ils avaient enregistré ensemble pour leur album. Ça me faisait vraiment plaisir qu'ils me fassent écouter avant la sortie et qu'ils me demandent mon avis.

- Romy t'es pas drôle. Tu peux le dire si c'est éclaté.

- Ouais.

Je les vois se regarder tous les deux en fronçant les sourcils.

- Ouais ?

- J'savais qu'elle allait pas aimer.

Je laisse apparaître un sourire sur mon visage. La vérité c'est que j'adorais ce duo. Ils étaient très bons et arrivaient à très bien s'accorder.

- Pourquoi tu souris comme ça ?

- J'aime bien.

A leur tour, un grand sourire prend place sur leurs lèvres et ils commencent à crier comme des sauvages. Je roule des yeux et sors une cigarette le temps qu'ils se calment.

Une bonne heure plus tard, Adrien et Marcel nous rejoignent. Ils s'installent avec nous et commencent à discuter de leurs projets. Durant ces discussions, je les laisse parler. Je ne prends presque jamais part a la conversation mais j'aime bien les écouter parler de leurs ambitions et de leurs projets.

- Ah d'ailleurs Polak il doit nous rejoindre. On va faire un son ensemble.

Je lance un regard à Aladin qui vient de lâcher ces quelques mots. Il faut que je trouve une façon de partir avant qu'il arrive sinon je sais que je n'arriverai pas à l'esquiver. J'attrape mon sac et mon téléphone et fait mine de décrocher un appel. J'indique rapidement à Elyo que je vais passer l'appel dehors en lui disant que c'est ma mère. Heureusement pour moi, il ne cherche pas plus loin et acquiesce simplement avant de reprendre sa conversation avec ses amis.

Une fois la porte du studio passée, je vérifie qu'ils ne me voient pas et range mon téléphone dans mon sac avant de me diriger vers la sortie. Mais je suis presque sûre d'être maudite quand lorsque j'ouvre la dernière porte qui me sépare de l'extérieur, je tombe sur le blond.

- Romy ?

Je ne dis rien et tente de passer mais Mathieu fait barrage avec son corps.

- On peut parler ?

Sans rien contrôler, je hausse un sourcil et lui lance un mauvais regard. Parler qu'il dit ?

- Je n'ai pas envie de parler avec toi et je pense en avoir assez entendu. Maintenant laisse moi sortir.

Je le vois soupirer avant de m'attraper le bras et de m'entraîner je ne sais où. Son emprise est bien trop forte pour que je ne puisse m'en échapper. Il traverse le couloir et ouvre une porte avant de nous faire rentrer tous les deux à l'intérieur et de fermer à clé. De mieux en mieux.

- Écoute, ce que t'as entendu la dernière fois..

- Arrêtes.

Je le coupe sachant déjà ce qui va sortir de sa bouche.

- J'ai l'habitude qu'on pense que je suis une folle. C'est pas ça qui me pose problème. Je pensais juste pas que tu ferais autant l'hypocrite avec moi. Je ne t'ai jamais forcé à me parler ou à m'appeler pour qu'on se voit.

- J'le pensais pas. Ce que j'ai dit.

Je fronce les sourcils. A-t-il entendu ce que je viens de lui dire ? Et qu'est-ce qu'il veut dire par je le pensais pas ?

- Ça m'avait soûlé qu'ils me parlent de toi et je voulais juste qu'ils me laissent tranquille du coup je t'ai fait passer pour une folle et une dépressive.

- Et ça a marché ? Ils t'ont laissé tranquille au moins ?

J'espère qu'il a bien senti que c'était ironique. Je veux bien accepter ses excuses qui sont très bancales vu que je n'ai même pas entendu un semblant de pardon mais ce n'est pas pour autant que je vais oublier.

- Non. Je t'ai encore plus dans la tête.

Au fond d'ma tête - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant