Au fond d'ma tête - PLK

Cinquante huit

Romy

Je fais mine de rien face a ses mots et rallume une cigarette. Est-ce que je ressens quelque chose pour Mathieu ? Qu'est-ce que je ressens pour lui surtout. Et puis comment peut-il dire de telles choses lorsque moi-même je ne sais pas.

- Tu vas sûrement le nier mais tu verras par toi-même que j'ai raison. Ça crève les yeux de toute façon.

J'ignore ses paroles et continue à fumer et à réfléchir. S'il dit vrai, comment est-ce que je suis censée réagir ?

- Tu me donnes une clope ? J'en ai plus.

Automatiquement, je lui tends mon paquet de cigarettes. Un autre côté que j'apprécie chez Oscar, c'est sa facilité à changer de sujet. Il a compris que je n'en dirai pas plus sur le sujet Mathieu.

- Tu veux qu'on y retourne ? Ton cousin doit te chercher.

Je ne réponds pas et me lève en même temps que lui. On sort alors de la chambre pour se diriger dans le salon où une tonne de personnes s'est regroupés. Je fais un signe de la main à Assaf et m'approche de lui pour aller m'installer à ses côtés. Je remarque bien vite Mathieu avec une jolie brune et je me pince les lèvres en pensant à ce qu'a dit Oscar toute à l'heure. Mathieu ne peut pas ressentir quelque chose pour moi. La preuve est sous mes yeux.

- Wesh Romy tu présentes pas ?

- C'est Oscar, un ami. Et c'est Assaf.

- Bien ?

Assaf tend sa main à Oscar et j'observe les deux faire connaissance. Peut-être qu'intégrer Oscar à mon groupe d'amis pourra l'aider lui aussi ?

Je suis d'une oreille la conversation entre les deux amis tout en restant concentrée sur le polonais. La vision que j'ai face à moi me fais mal au cœur. Je n'aime pas ce que je vois et je me dis qu'Oscar a peut-être raison en fin de compte. Peut-être bien que je ressens quelque chose pour lui.

Je me lève sans un mot et pars me réfugier dans la cuisine où il y a bien moins de monde et de bruit. J'ai besoin d'être seule pour comprendre la situation car j'ai l'impression qu'elle m'échappe. J'ai déjà eu des petits copains auparavant mais ce n'était jamais rien de très sérieux. Je veux dire, je n'étais même pas attachée à eux. C'était toujours moi qui mettais fin à la relation par ennui et lassitude.

- C'était bien ?

Je reste dans la même position, sachant déjà qui c'est.

- C'est régulier entre vous ?

Je fronce les sourcils face à ses mots. Il n'est pas sérieux là ?
Je sors une cigarette pour détendre mes nerfs. Donc quoi ? Parce que j'étais avec Oscar dans une chambre on a forcément fait quelque chose ? Surtout qu'au moment où il est rentré j'étais assise sur le lit et Oscar debout contre le bureau. Comment peut-il imaginer quelque chose ? M'estime-t-il si peu ? Et dire que je pensais ressentir quelque chose pour lui.

- T'es entrain de me rendre fou à pas répondre.

Finalement, je tourne la tête vers lui. Je tire une dernière fois sur ma cigarette avant de la jeter. J'ai besoin de savoir, je ne peux pas rester dans le flou comme ça. Tant pis s'il y aura des répercussions.

Je me lève de la table et m'approche de lui. On est tellement proche l'un de l'autre que je peux voir sa respiration s'accélérer et son souffle taper sur mon visage. Oui c'est le moment où jamais. Je m'approche encore un peu et lève la tête. Je le regarde une dernière fois dans les yeux avant de foncer sur ses lèvres et de l'embrasser.