Rouge grenade (terminée)

16- Amour À Sens Unique (1/2)

🐣: retour du poussin. Mini Scène à caractère violent. (brûlure, et mort un peu violente..).

— Pour la dixième fois, Léo, non je ne suis pas une ancienne humaine, je n'ai pas d' ancêtres humains et j'ai arrêté le sang humain en même temps que toi et  ta cour !

Depuis l'incident dans la forêt des elfes, le roi avait imposé un repos complet aux deux rescapées, accompagné d'une attention toute particulière pour sa chère conseillère.

Si Lizzie avait accepté la sanction, et restait clouée à un grand cercueil de soie, Joanne avait quitté le sien au bout d'une courte matinée de sommeil. Depuis, elle s'acharnait dans le laboratoire de Léo à comprendre. Son sang avait été prélevé, attendant toujours un retour des plus grands scientifiques de la cour. Mais plus les heures passaient, plus l'impatience et l'inquiétude gagnaient le roi.

— Je sais, mais je ne comprends toujours pas. Tu aurais du être dissoute. Regarde Lizzie, elle est incapable de marcher. Même Tom a le bras tuméfié.

🐣 La scène ne s'était pas effacée de son esprit. À travers les yeux de sa demi-sœur, Léo avait observé cette brume, ainsi que le premier soldat mort à son contact. Des boursoufflures avaient recouvert sa peau et gonflé ses yeux. Une odeur putride de chaire brûlée s'était immiscée dans toutes les narines, y compris celle du roi. La chute du malheureux avait été cruelle, écho de ses cris. Son épiderme fondu s'était étalé en filaments, et avait collé à la boue pâteuse. Il ne resta de lui qu'une boule de cendre, de morceaux d'os et de sang. Le reste fut recouvert d'un écran de fumée blanche. 🐣

Si le métier de roi ne l'avait pas préparé à des horreurs pareilles, Léo aurait sans doute rendu son dîner. Aussitôt, Méridice avait lancé l'alerte, et tous les soldats avaient fui, entraînés par le vent. La jeune elfe n'avait pu les distinguer, à travers cette masse noire, filant à vitesse surnaturelle.

Son demi-frère s'était crispé sur son siège de velours lorsque, moins rapide que les autres, elle avait manqué de finir comme son subalterne. Il avait pu ressentir jusqu'aux battements pressés de son cœur, et l'épuisement de son souffle. Elle ne dut son salut qu'à une vaillante soldate, l'ayant rattrapée en pleine course, et portée jusqu'à l'orée des bois. Si elle savait qu'elle avait sauvé une altesse royale...

— Peut-être que j'ai développé un autre super pouvoir. Après ma capacité à capturer le cœur des petits princes, le titilla Joanne en baladant deux doigts au creux de son épaule, le tirant de ses réflexions.

— Joanne, je n'ai pas envie de plaisanter. J'ai peur pour toi. Ils auraient pu t'injecter quelque chose, comme pour Lizzie. Je ne veux pas que tu sois un pion, ni devoir me battre contre toi.

Mais la vampire le coupa, fendant ses lèvres de son index. Une soudaine sévérité avait terni  son visage.

— Léo, tu dois apprendre à  faire passer le bien de tous avant celui de ton cœur. Si quelqu'un prenait le contrôle de mon esprit, je veux que tu m'enfermes sans scrupules. S'il le faut, ordonne mon exil...ou si cela empirait, ...

Elle hésita, ses yeux couleur de grès vissés aux siens. Il devinait ses prochains mots, mais tremblait à l'idée de les entendre. Puisqu'il était incapable de lui accorder ce souhait...

— Supprime-moi. Tu me le promets ?

Secouant d'abord la tête sous le regard réprobateur de la jolie vampire, il se corrigea, à contre cœur :

— Promis.

Il attrapa du bout des doigts son menton qu'elle releva, le noyant dans la tempête de ses yeux. Puis il ajouta :