32- Enfuyez-vous Avec Moi (2/2)

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POUSSIN ! JE RÉPÈTE POUSSIN ! 🐣
(Lulu : Pour le gore... Et la niaiserie 😅)

En remontant les grands escaliers de pierre, Méridice se raidit, une main appuyée sur la rambarde gravée d'étoiles. Une odeur métallique, embrumée de magie, flottait dans les airs. Elle provenait de l'étage. Une odeur peu ragoûtant, aussi funeste que ce qu'elle annonçait.

Une effusion de sang.

Vive, l'elfe bondit sur ses pieds et courut jusqu'à la source de ce parfum infernal.

Sur son trajet, des bribes de paroles s'envolèrent jusqu'à ses oreilles pointues, coupées d'affreux gémissements.

« Oh vous ne vous souvenez pas de moi... Laissez-moi vous rafraîchir la mémoire.

Quelqu'un étouffait. Sanglotait. Périssait lentement, et l'assassin semblait prendre un malin plaisir à torturer sa victime. Méridice tourna à gauche, et s'enfonça dans un couloir dépourvu de bougies. De sa voix rauque, l'homme poursuivit :

« J'ai eu votre fils. Et bientôt j'aurai le second. Dommage que vous serez plus là pour le voir  .»

Le souffle coupé, les paroles se rapprochèrent. Elles n'étaient que murmure, un filet de voix qu' aucun vampire ne pouvait percevoir.

« Oh... J'aurais pu vous laisser profiter du spectacle... Mais je ne supportais pas l'idée de vous savoir ici, vivant dans ce palais. Quand eux reposent dans une tombe. Si vous avez eu la décence de leur en accorder. »

Ces dernières paroles  la menèrent au fond de l'aile est, là où l'ancien roi résidait. Méridice ne l'avait jamais rencontré, sur ordre de Léo. Mais elle s'était quelques fois aventurée sous ces arcs de pierre, et ses statues de bronze estropiées. Les geignements s'étaient tus, remplacés par le grincement d'une corde, et le gargouillis d'une lame, pillant un organe. Pillant une vie.

Je ne vous souhaite pas le repos ! Non, vous ne le méritez pas. Brûlez  plutôt en enfer.

Lorsque Méridice arriva, il était trop tard. Le père de Léo avait quitté ce monde, le cou serré par une corde —sans doute pour limiter ses cris —et un poignard enfoncé dans le cœur.

Il ne restait que le meurtrier qui, droit comme un i, se fondait dans l'ombre. En approchant à pas de souris, l'estomac de Méridice se noua. Il remontait en elle de douloureux souvenirs. L'homme esquissa un rictus des plus sournois. Lui aussi l'avait reconnue.

— Comme on se retrouve, ricana - t-il.

— Si vous voulez passer,  
il faudra me tuer d'abord ! menaça-t-elle en se postant devant ladite sortie et masquant tant bien que mal ses tremblements.

L'humain, d'un air moqueur, s'avança.

— Je doute avoir besoin d'en arriver là...

Elle ne l'impressionnait pas. Comment le pourrait-elle ? Il savait, aussi bien qu'elle, qui l'emporterait au combat.

— Il me semble que nous ne sommes pas présentés en bonne et due forme, remarqua-t-il d'un ton douceureux tandis que l'elfe avait déjà sorti une dague de son étui. Je suis...

Rémi. Il s'appelait Rémi. Une humaine l'avait interpellé par ce nom. Lizzie l'avait mentionné à son tour une ou deux fois.  Ce nom ne lui allait pas du tout. Il inspirait une mélodieuse douceur, or son propriétaire n'évoquait qu'un effroyable chaos.

—... Enchanté de faire votre connaissance, Mademoiselle Méridice. C'est un prénom tout à fait charmant. Vient-il de votre père ?

À cette mention, la capitaine frissonna. Elle voulut s'insurger, le prier de se taire mais sa bouche s'était scellée.  Tétanisée par la vue du monstre qu'elle s'apprêtait à affronter.

Rouge grenade (terminée) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant