24- La Dague

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Lorsque Lizzie se réveilla, son corps entier reposait sous des couettes de coton. Elle se retourna, dans l'espoir d'y retrouver son beau vampire mais seule une place vide croisa son regard.

Pouvait-elle réellement avoir rêvé ce moment ?

Ces heures passées contre son torse nu, lui mordillant son cou à l'en faire frémir. Et ses lèvres tendres, douces, légèrement fraîches. Avant ce jour, Lizzie avait toujours espèré que la froideur d'un vampire calmerait ses ardeurs, qu'à son contact, elle saurait perdre ses sentiments et se détacher. Qu'elle n'apprecierait pas ce moment.

Le contraire s'était produit. Dès que ses lèvres avaient effleuré les siennes d'un baiser maladroit, il les avait reprises avec volupté. Elles avaient embrasé, dans son coeur, contre son ventre, entre ses jambes, un désir incomparable.

Lentement, la fée se redressa, et en baissant les yeux sur ses vêtements, un sourire sincère fleurit entre ses joues roses.

Elle n'avait pas rêvé.

Son corsage avait été légèrement delacé, laissant entrevoir la naissance de sa poitrine. Elle ne s'était non plus pas changée et peu à peu les souvenirs de cette étrange nuit lui revinrent.

L'aube les avait chassés de l'observatoire, et réunis dans cette immense chambre où le verrou de la porte s'était activé.
Tom avait glissé son bras derrière sa taille. Elle avait enlacé son cou, auréolé son bassin de ses jambes et il l'avait portée jusqu'au lit, les yeux fiévreux de désir.

— Je t'aime, lui avait-il murmuré, avant de l'embrasser, sur le nez et les lèvres d'abord puis sur le cou et les épaules.

Sa réponse n'avait été qu'une brève exclamation alors qu'elle avait passé ses  mains sous sa large chemise. Aussitôt il avait ôté son vêtement, accompagnant son geste d'un râle délicieux.

S'il avait essayé de faire de même avec la robe de sa chanceuse petite amie, nouée de lacets blancs, elle avait retenu son poignet avec délicatesse.

— Attends ! Pas si vite. C'est nouveau pour moi et... Je... ne me sens pas prête...

Sans montrer la moindre rancœur, il avait continué de l'embrasser. De parcourir sa taille à travers le tissu, puis ses cuisses de ses doigts fins.

— Bien sûr. On ira à ton rythme, ma jolie rose.

La nuit s'était terminée entre douces caresses et fougueux baisers.
Puis, quand la potion d'anti-verité avait cessé d'agir,  Lizzie s'était endormie, impactée par l'un de ses ingrédients. Elle avait calé sa tête contre les pectoraux, étrangement chauds, du tendre vampire en se promettant de recommencer dès la nuit prochaine.

Le paradis, elle goûtait au paradis....

Les lèvres pincées pour réprimer un sourire fou, Lizzie renoua son corsage. Non, elle n'attendrait pas l'arrivée du crépuscule. Il fallait qu'elle le revoie plus tôt !

Elle bondit hors du lit, et se précipita vers sa coiffeuse de marbre. Elle ne s'était jamais sentie aussi belle, passant et repassant ses cheveux souples sous les dents aiguës d'une brosse.

« Tu comptes lui dire pour moi ? »

Dans le miroir, son reflet s'obscurcit, et son doux sourire fana.

— Pas maintenant... se chuchota-t-elle.

Quand alors ? la confronta Étincelle,  pourtant consciente de la réponse.

— Jamais, Tom ne le saura jamais. J' arriverai à me taire. Nous vivrons ensemble, et... Je garderai le secret.

Elle tourna la bague autour de son annulaire gauche avant de l'enfoncer davantage sur sa phalange. Un violent frisson la saisit, Étincelle se tordit de douleur. A travers la glace, une lueur violette colora leur regard avant de s'éteindre.

Rouge grenade (terminée) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant