25- Aimer À En Tuer (2/3)

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La deuxième partie du chapitre était un peu longue, j'ai préféré le couper en deux 😅

***

— Lizzie! Qu'est ce que vous lui avez fait ?gronda Tom, les iris se teignant d'un voile écarlate.

La plaie, rongée par la pointe du couteau, s'était refermée, mais en menaçant la jeune fée, Rémi en avait ouvert une plus grande. Une plus profonde, aussi, au niveau du cœur.

Et une d'autant plus douloureuse.
Tom brûlait de remords et de rage. Il ne supportait pas que Lizzie subisse la moindre torture, le moindre emprisonnement par sa faute.

Des doutes l'avaient peut-être assaillis, mais à présent il en était certain : s'il avait tranché la gorge de sa tendre princesse,  il n'aurait jamais pu se relever.
Et il se jura de tout mettre en œuvre pour rattraper son écart de conduite, pour la ramener saine et sauve... là où elle se sentirait bien. Même si cet endroit ne se situait plus dans ses bras.

Un peu plus loin, le corps de Bastien gisait sur le sol. Il ne gigotait pas, respirait à peine et recevait de multiples coups d'œil jetés par  Rémi. Ce dernier trahissait dans ces oeillades les reflets du regret.

Regrets, que Tom ne perçut qu'un temps puisqu'ils s'évanouirent au profit de sa malice malsaine et de ses rictus victorieux.

— A elle ? Rien du tout. Elle ne sait même pas qu'on l'espionne. Mais mes hommes la surveillent de près, de très près. Il ne faudrait qu'un geste de ma part pour que l'un d'eux lui plante une balle entre ses jolis yeux. Ça serait fâcheux, n'est ce pas ?

L'estomac de Tom se noua. Rémi pouvait mentir. C'était même le plus probable : le monde des ombrumes était vaste, Lizzie assez intelligente pour ne pas se jeter dans le bois des elfes, là où les humains avaient laissé des traces. Quelles chances avaient-ils eu de la retrouver ?

Pourtant, la sécurité de sa petite amie ne se jouait pas sur une simple probabilité. Alors Tom céda à contre-cœur :

— Qu'est ce que vous voulez contre... sa vie ?

— Répondre à une toute petite, riquiqui, et insignifiante question : où est la dernière clef ?

Il n'eut nul besoin de préciser quelle serrure elle déverrouillait. À cette question, Tom refusait de répondre. Au petit matin, avant que Lizzie ne se réveille, il avait effectué des recherches, fureté dans la bibliothèque, et réservé une douzaine d'ouvrages. Il voulait qu'un de ces documents contredise ce que la jolie fée avait avoué dans son sommeil. Souhait vain.

Toutefois, il avait aussi appris, entre  anecdotes funestes et lugubres, le risque que constituait la création de deux Sombrumes. Un risque qu'il n'était pas prêt à prendre.

En l'absence de réponse, Rémi cogna violemment contre ses côtes pour le brusquer.

— Alors ? Ne me dis pas que tu n'en sais rien, j'aurais du mal à le croire.  Un vampire tel que toi, proche du roi, et de sa conseillère, lui enonça-t-il d'une voix mielleuse. Elle est ta sœur, si je me souviens bien ? Oui, forcément tu as reçu une information sur ce que je recherche.

Tom déglutit. Il en savait trop, beaucoup trop. Comme si Rémi avait fouillé son cerveau, gratté ses secrets et fouiné dans sa vie privée.

Il aurait pu croire que l'homme avait percé son esprit, mais Tom connaissait très bien les effets d'un tel sort, et il n'avait rien ressenti. Pas même un pincement.
Non, Rémi avait obtenu ces informations... ailleurs.

— Éveiller une Sombrume serait désastreux, défendit le vampire avec ferveur. Vous semblez détester toutes les ombrumes mais vous faites erreur.

— Qui a dit que je détestais toutes les ombrumes ? rétorqua Rémi, de manière désinvolte. J'en apprécie certaines. Peu mais certaines.

Rouge grenade (terminée) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant