Rouge grenade (terminée)

17-L'Ange Noir (1/2)

🐥Alerte  Poussin !
Dans ce chapitre (partie 1 & 2), Sujets sensibles abordées (pas explicitement) : violence, viol, meurtre.

(oui, je suis rassurante,

bonne lecture 😇)

***

Lizzie tremblait de tout son long. Les joues en feu, elle détourna un regard fragile tandis que le beau vampire  la suppliait du sien.

— Tom, je...

Elle peinait à rassembler ses mots. Que pouvait-elle vraiment lui dire ?
«Bien sûr, je t'aime, depuis des années.  Tu emprisonnes mon cœur, hantes mes pensées  et me combles de bonheur.

Mais, je suis une Sombrume. La loi exige que tu me tranches la gorge, ou m'enfonces une épée en plein cœur.  J'ai peur. Peur de voir ton visage trahi avant de m'éteindre, peur de te perdre, peur qu'Etincelle me pousse à te faire du mal... Peur que tu  me haïsses. »

A cette idée, une lutte contre les larmes, bordant ses yeux brillants, débuta. Elle ne pouvait se permettre de les laisser couler, pas devant Tom. Il s'inquièterait, se poserait ses questions, pourrait finir par lui arracher la vérité, l'affreuse vérité..

— Tu peux dire non, tu sais ? Je ne t'en voudrais pas, souffla Tom, en caressant sa paume du bout du pouce.

Un ange, voilà  ce qu'il était. Un ange auquel Lizzie refusait de briser le cœur. Le plus simple aurait été de mentir.
Un non, suivi d'une myriade d'excuses, un éloignement obligatoire et un chagrin profond. Mais leurs peines se recoudraient, comme ces jupes en pétales de fleurs que Lizzie effilait à chacune de ses balades.

Pourtant ni elle, ni Étincelle recroquevillée au creux de son esprit, ne  souhaitaient subir cette déchirure au cœur.

Que pourrait-il se passer de si grave ? la defia cette dernière.

Alors lorsque leurs lèvres se délièrent, la vérité jaillit.

—  Non, enfin oui. Je veux dire, tu me plais beaucoup. Qu'est ce que je raconte ? Je ressens bien trop de choses pour Toi. Je t'aime, Tom. Depuis le jour où tu m'as emmenée à la frontière du royaume des phénix.

Devant l'horrible prison des ronces. Quand toutes mes craintes se sont envolées dans tes bras.

Tom écarquilla les yeux, plein d'espoir. Ses dents blanches, et ses adorables canines pointues, se découvrirent.

—  Tu ne pouvais pas me rendre plus heureux, avoua-t-il en s'élançant dans ses bras.

Le menton penché sur son épaule, Lizzie se sentit comme sur un petit nuage, bercée par ses mots doux, et sa main coulant entre ses ondulations roses.

Des perles d'eau, de bonheur, illuminèrent son regard lorsqu'il la contempla avec tendresse—et envie.  Elle se pinça les lèvres, timidement. Il dessina la courbe de sa mâchoire avec la pulpe de son index, lui intimant de l'embrasser.

Elle en mourrait d'envie.
Et les derniers centimètres qui les séparaient s'amoindrirent, s'effacèrent.... jusqu'à ce qu'un craquement brutal ne les interrompe. Une crampe saisit la princesse, au dessus des hanches.

— Lizzie ! s'inquiéta- Tom en apercevant sa petite amie secouée de spasmes.

Une douleur intense la plia en deux. Son dos la brûlait, comme marqué au fer rouge sur toute sa colonne vertébrale. Pire encore, quelque chose semblait pousser contre sa peau. S'élever. Excroissance de ses os,  elle s'étirait, s'étalait, se fendait en deux.