Nouveau souffle · Nekfeu

Chapitre 11

Ken

J'aurais dû le voir, j'aurais dû le comprendre.

J'ai laissé ma Lya de côté. J'étais tellement obnubilé par mes retrouvailles avec Thanos que j'ai sous-estimé l'attention que je devais porter à ma brune. Je suis con. Quand elle m'a demandé, les yeux mouillés, si je voulais bien passer un peu plus de temps seul avec elle, j'ai cru que c'était une blague.

Bien sûr que oui je veux. J'suis pas tombé amoureux de Thanos dans le Sud, j'suis tombé pour elle. Je crois que si y a bien un truc que je vais m'affairer à lui prouver les prochaines semaines, c'est qu'elle est bien ma go avant d'être la mère de mon fils.

Puis merde, je sais pas à quel moment j'ai commencé à déconner. Je sais pas à quel moment j'ai arrêté de la chatouiller à chaque fois que je passe à côté d'elle, à quel moment j'ai arrêté de la complimenter juste pour voir ses joues rougir. Tout ce que je kiffe faire quand elle est dans la même pièce que moi.

J'ai pas aimé le rendez-vous. C'est plus que ça. Y a pas de mot même je crois pour décrire à quel point j'étais heureux comme un gosse le jour de Noël. La chaîne argentée qui se promène constamment autour de mon poignet me rend encore plus extatique. Je sais pas comment elle voulait que je le prenne quand elle l'a achetée, mais pour moi, ça a autant de valeur que la bague que j'aurais pu lui passer au doigt.

Ça montre qu'elle veut de oim, même après toutes les putains de conneries qu'on s'est pris en pleine gueule ces derniers mois. Et puis bordel, si elle continue de réagir aussi bien à chaque fois que je parle de la marier, j'ai la bague dès demain.

À chaque tour de volant, mon regard tombe sur le bracelet argenté et nos deux initiales qui y sont gravées. Y a un an, tu m'aurais pas parlé de mariage que j'aurais renvoyé tout le monde chier. Fort. C'était la dernière chose dont j'avais envie, la dernière chose en laquelle j'aurais placé ma confiance.

Pourquoi je me serais marié si à n'importe quel moment elle pouvait me trahir ? Me lâcher comme une merde ?

Maintenant je sais. Je veux qu'Alya soit ma femme plus pour elle que pour moi. Je veux qu'elle sache qu'elle est ma famille, qu'il pourra jamais y avoir quelqu'un d'autre à sa place, qu'il y a personne à qui je fais plus confiance. C'est hors de question que je lui laisse le temps de douter.

Puis je m'inquiète. Elle est peut-être chez Dao et Lili mais j'sais qu'elle peut quand même s'y sentir seule. Et j'sais ce qui lui arrive quand elle se sent seule. Rien que l'idée qu'elle ne dorme plus me rend malade. Mon objectif premier c'est qu'elle accepte de revenir chez nous. Si je dors sur le canapé la première nuit ou la suivante, je m'en tape. Tant que je peux être là si y a un souci.

Je vais lui montrer que je peux toujours tenir ce rôle.

J'ai à peine le temps de me garer en bas de chez Hakim que le prénom de ma brune s'affiche sur l'écran de ma caisse.

- Bébé, je décroche, le sourire aux lèvres, en l'imaginant pester derrière son téléphone.

- Je te jure qu'il va falloir que t'arrêtes ça, elle pouffe, ça craint.

- Sinon quoi ? Je souris encore plus.

- Sinon je dis à Moh que t'as kiffé fort la tenue qu'il t'a proposée hier après-midi, elle lâche. Et que tu veux qu'il t'aide à changer tout ton dressing.

Même pas en rêve. Avec sa chemise oversize et son pantalon à rayures, j'avais l'air d'un gamin qui sert de modèles à une grand-mère fan de patchwork.