Nouveau souffle · Nekfeu

Chapitre 46

Bon... Chapitre un peu spécial aujourd'hui 😭... Je tenais juste à dire avant le début du chapitre que ça fait 1 an, 4 mois et 21 jours que j'ai publié le premier chapitre de T'y crois, toi ? pour en arriver ici dans l'histoire aujourd'hui. En vrai, sans vos lectures, vos votes et vos commentaires, j'aurais jamais tenu jusque là donc merci  !  ❤️

(Y a bien une personne spéciale à qui je devrais dire merci plus que les autres mais elle va me tuer si je le fais explicitement donc je vais le faire qu'à moitié 😂)

Bonne lecture !  ✨

Alya

Mon doigt glisse sur la vitre humide sans aucune résistance. Ken est à la douche, la porte de la salle de bain est entrouverte, laissant la buée se poser sur la baie vitrée de la chambre. Théoriquement, le cadre du gîte pourrait clairement être le début d'un film d'horreur, on est en plein milieu de nulle part, la lumière allumée, toute personne regardant de dehors nous voit, mais nous, on ne voit rien. La nuit est tombée depuis au moins 4h et assise sur le tapis près de la vitre, je ne vois pas plus loin qu'à quelques mètres autour de la maison.

Pourtant, je crois que rien ne pourrait briser la bulle que Ken a construite autour de nous depuis hier. Ça se voit qu'il a mis tout son cœur dans l'organisation du week-end, j'ai pas vu le temps passer, et j'ai souri toute la journée. J'avais oublié ce que ça faisait de se retrouver seulement tous les deux plus d'une soirée.

Alors je suis là, assise près de la vitre, la lueur de ma bougie dans mon champ de vision, et tout ce calme m'a poussée à faire ce que je n'ose pas faire souvent près de Ken : je chantonne. C'est un sujet relativement délicat, qu'on n'a pas abordé depuis longtemps : même après plus de je sais pas, 20 demandes de sa part, je n'ai toujours pas enregistré quelque chose avec lui. Pourtant, je l'ai fait avec Micky, avec Moh, avec Mathieu, même avec Idriss et il ne le sait pas encore.

Mais pas lui. J'ai peur, et je sais pas si ma peur est rationnelle, mais elle est là quand même.

Je sursaute presque quand ses mains glissent autour de mes hanches et que son reflet apparaît sur la vitre derrière le mien. Je vois à son sourire qu'il ne dira pas un mot, bien trop absorbé par le fait que je sois en train de chanter. C'est quand sa voix se mêle à la mienne que mes joues rougissent d'elles-mêmes. Je le garde tellement à l'écart des moments où je chantonne, que j'avais presque réussi à oublier qu'il rappe, que la musique, c'est sa passion à lui. Sans lâcher mon reflet des yeux, il aligne les mots d'une voix calme, sans se presser, et il ne me faut pas dix minutes pour en comprendre le thème.

Pana. Je l'ai bien vu ces derniers temps, carnet ouvert, crayon à la main, à gratter sur le balcon à la maison. Je sais pas à quel moment il a recommencé à écrire, mais je savais qu'il avait trouvé une nouvelle source d'inspiration.

- Est-ce que tu vas me laisser demander encore une fois ? Il finit par poser sa tête sur mon épaule, toujours les yeux fixés dans les miens.

- Maintenant ? Mon cœur s'arrête.

- Maintenant quoi ? Il fronce les sourcils. Ah merde, il finit par rire seul, nan, je parlais pas de mariage.

Et j'avoue que là, à 22h, je commence à me poser des questions. Il m'a dit que ce serait aujourd'hui, et pourtant, on a passé la journée à faire des activités plus spéciales les unes que les autres sans qu'il ne me demande en mariage. Je crois que je commence à être impatiente. Et curieuse. Je pensais que la curiosité se serait effacée au moment où je savais qu'il ferait sa demande ce week-end, mais je comprends mieux son sourire malicieux maintenant : il réussit très bien à cacher son jeu quand même.