Chapitre 32

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Ken

- Nickel frère, Hugo me sourit quand je pousse la porte de la cabine. Ta voix c'était sans accroc, j'sais même pas si j'aurais beaucoup de traitement à remettre par-dessus.

- Ouais parce que d'habitude..., En' me lance un regard en coin accompagné.

- Ferme ta gueule toi, je rigole avant de me jeter sur le canapé, pile entre Hakim et 2zer.

L'un regarde dans le vide entre les deux tables de mixage depuis qu'on a débarqué au studio, l'autre texte sa femme toutes les 5s. La mienne, elle est probablement encore au lit vu l'état dans lequel elle était au réveil. Fatiguée ma Lya. Entre Mila et Thanos qui arpentent la maison à longueur de journée et son taff, j'crois qu'elle aurait besoin de plusieurs heures de sommeil supplémentaires chaque samedi matin.

- Haks ? Je pousse doucement mon épaule contre le sien pour essayer de le sortir de sa transe. Y a un blem ou quoi ?

J'l'avais dit. J'l'avais dit qu'il y avait un truc étrange avec Hakim, ça fait plusieurs semaines déjà. Il est H24 en train de fixer devant lui, il parle encore moins de d'habitude c'est-à-dire plus du tout et j'ai entendu dire qu'il appelait même Jida moins souvent. Y a définitivement un truc qui va pas.

- Nan y a r, il souffle en se redressant pour s'appuyer contre le dossier du canapé. Y a r.

- Essaie même pas de nous baratiner genre, Théo balance son téléphone sur le siège d'à côté avant de se pencher vers nous. Balance, tu veux qu'on dise quoi de toute façon ?

- Laissez-le même, Idriss grogne depuis les platines. S'il a pas envie d'en parler, il en parle pas.

Peut-être que Fram a raison, mais dans tous les cas, ça change rien à la douleur et à la tristesse que je vois transparaître dans le regard de son frère. Hakim a mal. Et pas qu'un peu.

- Tu viens marcher avec oim en de-spi genre ? Je me lève en frottant mes paumes contre mon jogging. J'voulais te parler de Thanos vite fait.

C'est le seul bail qui ne concerne que lui, en tant que parrain genre. C'est le seul bail qui me permet de le tirer du studio sans qu'Idriss puisse protester. Pourtant, je vois bien le regard qu'il me lance discrètement quand son frère se lève silencieusement pour quitter la pièce.

- Va pas trop loin Nek, il lâche dans un murmure avant de se retourner vers les platines, il est pas aussi solide que d'habitude.

J'sais pas si ça doit me rassurer ou m'inquiéter. La seule vérité, c'est que j'ai jamais vu Hakim dans cet état-là, à l'exception de la mort de son grand-père. Quand je referme la porte du studio derrière nous et que je longe le couloir jusqu'à la sortie, je perds pas une seconde à le remarquer à nouveau. Appuyé contre le mur au-dehors, il louche presque sur les voitures qui passent dans la rue, casquette sur la tête et mains dans les poches.

- Hakim, je lâche en poussant la porte pour me retrouver sur le trottoir. Y a quoi wesh ? T'es jamais comme ça.

Il bouge presque pas. Puis après quelques secondes, il finit par se décoller du mur pour se mettre à marcher silencieusement dos à moi.

- Y a une go, il finit par soupirer dix minutes plus tard, quand on quitte l'arrondissement, j'l'a kiffe mais c'est compliqué. C'est même impossible en fait.

- La même go que la soirée ? Je fronce les sourcils.

- Ouais, je le vois fermer les yeux. Ouais. C'est la même depuis longtemps Nek, j'vous l'avez juste jamais dit.

Nouveau souffle · NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant