Nouveau souffle · Nekfeu

Chapitre 78

Alya

- Mamie elle verra quand mon vélo ? Les grands yeux bruns de Tan se posent sur moi en sortant du métro.

J'ai envie de lui répondre jamais, vu la vitesse à laquelle mon cœur battait quand Ken et lui m'ont fait une démonstration, un peu plus encore quand Hakim a gaffé, et m'a sorti que Thanos avait failli éclater la porte du studio parce qu'il avait pas réussi à freiner.

Mais j'ai bien remarqué aussi qu'il passe son temps à tourner en rond, son casque sur la tête, dans le jardin d'Armelle. Autant dire qu'il va se lasser rapidement, et que je vais bientôt être obligée de le laisser sortir avec Ken en-dehors de l'enceinte de la maison.

- On verra mon ange, je dépose ma main dans sa nuque, une fois dans la rue. Tu sais q..., j'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il s'élance déjà en courant sur le trottoir.

- Papi ! Il s'agrippe à mon père pire qu'à Foxy quand il est malade. J'ai un vélo comme Baba !

Baba me fatigue en l'occurrence, presque sûre que mon père n'est pas venu nous chercher en voiture par lui-même.

- Me regarde pas comme ça Alya, il souffle quand je les rejoins près de sa voiture, ton homme a insisté, et ses arguments étaient convaincants.

- Papa, je peux pas retenir mon grognement, Ken est naturellement convaincant, faut pas l'écouter sortir ses jolis mots. J'aurais très bien pu marcher jusqu'à chez vous, ça m'aurait pas tuée.

Mais j'imagine bien que Ken, si. Et suffit que l'air inquiet qu'il a affiché hier soir me revienne à l'esprit pour que me petite colère disparaisse. Je sais qu'il s'inquiète autant pour les filles que pour moi, pourtant c'est pas nécessaire. Plus les jours passent, plus elles gigotent, plus je souris, plus je me sens à l'aise, plus j'ai hâte.

- Je préfère ça, mon père rigole doucement en me voyant caresser mon ventre, allez monte, que je lui dise que je vous ai bien récupérés.

- Oh il abuse, je souffle quand il m'ouvre la portière. Laisse-moi faire.

En rigolant toujours plus, mon père s'installe au volant.

- Baba ? Thanos sourit à mon téléphone quand je clique sur le contact de Ken.

- Baba ouais, je caresse ses boucles du bout des doigts, Baba il va m'entendre, je rajoute dans un murmure quand les sonneries s'enchaînent à mon oreille.

- Ly..., je lui laisse pas le temps de finir.

- Tu abuses, je te jure que tu abuses, je soupire, mais j'ai du mal à retenir mon sourire quand j'entends Idriss pouffer derrière. Je pouvais marcher Ken.

- Dégage toi, Ken rigole à l'autre bout du fil, frère dégage, juste deux minutes.

La seconde d'après, j'entends une porte se refermer, et le souffle de Ken revient à mes oreilles.

- Lya, j'suis même pas sur Paname aujourd'hui, même pas je te laissais seule, il lâche doucement. Le métro déjà, j'étais pas rassuré de fou.

- Oh ça va, je souris, au pire si j'avais accouché dedans, ils nous auraient offert deux Navigo à vie.

J'arrive à lui décrocher un léger rire, et mon père secoue la tête à l'avant.

- J'peux les payer les Navigo, il reprend son sérieux, j'peux pas payer votre sécurité.

- Ken, je vais bien, les filles aussi, Tan aussi, promis, je souris doucement en l'entendant tapoter régulièrement la table. Ce soir, je dors dans tes bras, t'as pas besoin de t'inquiéter comme ça.