Ken
Le week-end, c'était une bonne idée. Je pensais pas qu'on en avait autant besoin, tous les deux. Parce que ouais, j'avais sous-estimé les dégâts que notre dispute a pu avoir sur Alya. Avec le sourire qu'elle affichait tous les matins au réveil, l'énergie qu'elle montrait pendant la journée, j'étais loin de me douter qu'elle enchaînait les cauchemars la nuit, vraiment très loin.
Je nierai pas que c'est en partie ma faute, toute mon attention a été dirigée vers Thanos ces dernière semaines. J'aurais dû faire plus attention, j'aurais dû lui poser des questions et lui accorder plus de temps. Histoire qu'elle n'ait pas l'impression de me déranger avec ses problèmes. Parce que c'est ce que j'ai compris de la scène d'hier soir : qu'elle refusait de me parler de ses crises par peur de m'empêcher de dormir à mon tour.
J'espère qu'elle verra ce que je vois actuellement quand elle se réveillera : qu'à deux, on dort bien mieux que seuls, tous les deux. Blottie contre mon torse, les yeux fermés, sa respiration régulière me calme plus que n'importe quelle séance d'écriture. Tous les noms des somnifères qu'on m'a prescrits au fil des années tournent en boucle dans ma tête. Ça aurait été bien plus simple de me refiler l'adresse d'Alya et j'aurais fait mes bails seul comme un grand.
Du bout des doigts, je me promène sur la peau de sa clavicule. J'ai même pas compté le nombre de meufs qu'ont essayé de m'approcher pendant qu'Alya n'était pas prêt de moi. Avant, peut-être que ça aurait eu un intérêt, aujourd'hui, ça me dégoûte carrément. Bonus d'ailleurs à la meuf sur qui j'ai recraché mon verre et la moitié des gâteaux apéritifs dans ce club en Grèce. Elle m'avait peut-être approché d'un peu trop près.
La seule que j'ai envie d'avoir contre moi l'est déjà. Depuis le rendez-vous sur le bateau-mouche, y a un truc qui a changé entre nous. On se cherche tout le temps. On le faisait déjà avant la dispute mais ça n'avait rien à voir, c'était moins fort, y avait moins de tension. Là, y a tellement d'électricité dans l'air quand elle est proche de moi que ce serait à la limite de me rendre taré.
Et je pourrais me retenir d'aller plus loin avec elle juste pour prolonger cette tension quelques jours de plus. Et je compte bien l'entretenir après. Ou tout le reste de nos vies. Et je sais qu'on sentira tous les deux quand ce sera le bon moment pour sauter le pas à nouveau. Déjà, je veux qu'elle se sente complètement à l'aise comme avant. Et j'ai prévu l'activité parfaite pour ça. Un peu de travail d'équipe pour ma jolie brune et moi.
Je veux qu'elle puisse me parler sans craindre ma réaction, qu'elle n'ait pas peur que je la trouve trop grosse ou quelque autre problème. Trop grosse, on croit rêver déjà. Elle n'est plus aussi fine qu'avant et alors ? Elle a dû prendre deux kilos et moi je les vois à peine. Qu'est-ce que ça changerait si elle en avait prix dix de toute manière ? Elle a déjà une silhouette de sportive ma Lya. Beaucoup trop belle.
- Essaie de me mater moins fort, elle bougonne contre la peau de mon torse, ça m'empêche de dormir.
À l'entente de sa voix encore pâteuse, mes lèvres s'étirent en un sourire. J'avais oublié ce que ça faisait de la voir se réveiller dans mes bras. Toujours un peu ronchonne ma Lya.
- Cette nuisette aussi Alya, je murmure en collant ma bouche à son oreille. Tu peux pas me dire que tu comptais pas dormir avec oim, c'est pas possible.
- Pervers, elle enfouit sa tête dans mon cou mais j'ai déjà vu ses joues rouges.
Je crois que je m'en lasserai jamais. C'est si facile de savoir si mes paroles la touchent et je mentirais si je disais que je suis pas complètement dingue de sa pudeur. C'est pas une meuf prête à tout pour coucher, quand elle le fait par contre, elle le fait vraiment. Jamais à moitié. C'est jamais vide de sens.
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Nouveau souffle · Nekfeu
FanficDeux mois. Deux mois d'absence, deux mois de manque, deux mois de questions. Deux mois. C'est long deux mois, surtout quand on perd sa raison de respirer. Alya a des questions, Ken des réponses. La seule chose dont les deux ont besoin, c'est d'un n...