Nouveau souffle · Nekfeu

Chapitre 30

Ken

Ça commence à devenir une d'habitude et putain, je crois que je kiffe ça : la douce chaleur qui se répand contre la paume de ma main quand je lui ramène son latte à la maison le matin. Aujourd'hui, j'ai juste dû marcher un peu plus parce que des cafés près de chez Amos et Elisa, y en a pas des masses. C'est pas grave, pour Alya je pourrais probablement tout faire, bas les couilles que ça sonne lover. C'est juste la vérité.

Alors je me suis levé, j'ai enfilé deux trois trucs vite fait et j'ai marché jusqu'au premier café que j'ai trouvé. Je crois que la partie la plus difficile, ça a été de me lever. J'aurais largement préféré garder ma petite brune dans mes bras jusqu'à ce qu'elle se réveille, surtout en sachant que ça faisait déjà une semaine et demie que je n'avais pas eu la chance de pouvoir l'avoir contre moi la nuit.

Mais je sais à quel point elle kiffe son café le matin donc j'ai bougé mon cul. Ça a déjà été dur, physiquement et mentalement, de défaire ses bras enroulés autour de mon cou, de décoller sa tête de mon torse et de la reposer contre le matelas. J'espère juste qu'elle dormira toujours quand je reviendrai parce que si y a bien un truc que je kiffe, c'est de la regarder dormir paisiblement. Ça peut paraître glauque je suppose, moi, ça me rassure juste. Elle a vécu tellement de trucs sales, elle a fait tellement de cauchemars, de crises d'angoisse, que juste la voir dormir calmement, ça me rassure.

Hier soir, quand Thanos a demandé de rester, je crois que j'aurais pu tout dire et faire pour qu'elle dise oui. J'ai pas eu besoin, elle a accepté plutôt rapidement et tant mieux parce que je rêvais de l'avoir dans mes bras, sous la couette, et juste de parler avec elle. On l'a fait, elle m'a écouté, elle m'a rassuré et ça n'a juste pas de prix.

En balançant la tête au rythme de l'instru d'Hugo qui traîne dans mes écouteurs, je pousse le portillon du jardin, latte à la main. Et en une fraction de seconde, je me retrouve sous un jet d'eau froide.

- Oh Ken, le visage horrifié d'Elisa apparaît quelques mètres devant moi quand je rabats mes cheveux trempés en arrière. Pardon, j'ai cru que c'était un voleur.

- C'est rien, je rigole en écartant le latte de moi au maximum, mais je pense pas que quelqu'un essaie de rentrer dans le jardin en vous y voyant.

Sans répondre, elle hausse un sourcil.

- Quoi ? Je demande en retirant mes chaussures.

- Tu as repris le vouvoiement, elle rentre deux secondes à l'intérieur avant de ressortir avec une serviette. Je suis désolé Ken, elle soupire en me regardant essuyer mes cheveux, j'étais absorbé par mes fleurs, j'ai pas fait attention.

- C'est pas grave Elisa, je souris. Tant que le latte de Lya n'est pas dilué, ça me va, je récupère le thermos posé sur le perron.

Quand elle remarque la petite bouteille, son sourire revient.

- J'ai eu peur tu sais, elle soupire en s'asseyant sur le pas de la porte d'entrée. J'ai cru que vous aviez fait la pire bêtise de l'univers en vous séparant. J'avais déjà préparé les invitations pour le mariage moi, elle rigole doucement.

- Ouais, je baisse la tête. J'suis désolé, c'est ma faute. Si elle en est arrivée là, c'est en partie parce que je prêtais pas attention à ce qu'il se passait autour de moi. Mais j'allais pas la lâcher Elisa, ça c'est mort, elle peut toujours essayer.

- Je préfère ça, elle me sourit. Latte donc ?

- Latte ouais, je souris comme un con en regardant le petit thermos. Elle dort toujours ?