Chapitre 64 : Le masque

26 6 0
                                    

👑

Je venais de débloquer l'éveil.

Sans que je n'aie le temps de comprendre quoi que ce soit, je me suis retrouvée dans le corps de l'adversaire qui me faisait face, Muji.

Je pouvais me déplacer... enfin, déplacer son corps à ma guise... je sentais même la larme qui coulait le long de sa joue.

— Qu'est-ce... pourquoi mon corps... commença-t-elle.

— Alors c'est ça mon éveil... marmonnais-je avec la bouche que venait d'utiliser Muji pour parler.

Nous étions deux entités distinctes partageant le même corps, l'un comme l'autre, nous luttions pour avoir plus de contrôle que l'autre.

Je sentais que son don essayait de m'éjecter de son corps, je me suis d'abord demandé comment j'avais pu prendre une part du contrôle, mais j'ai vite compris.

Son esprit était sens dessus dessous.

La faiblesse de ce don était là, les attaques mentales étaient inefficaces, mais la puissance du don variait en fonction de l'état mental du détenteur.

Comment je savais ça ? En étant dans son corps, je n'avais pas seulement accès au contrôle de ses membres, j'avais aussi accès à ses pensées.

— Dégage de là connard !

Je devais fouiller dans ses souvenirs, je devais trouver ce qui l'a poussé à devenir ainsi... et en même temps je devais garder le contrôle sur son corps...

Je devais faire vite.

Je me suis concentré, cherchant dans sa mémoire les souvenirs les plus importants et...

Je me suis retrouvé dans une grande maison, une petite fille aux cheveux et yeux verts se trouvait là, une grande personne plutôt bien habillée et maquillée se trouvait face à elle.

Elle commença à étrangler la petite, j'ai voulu m'interposer, mais me trouvant dans un souvenir, je ne pouvais rien faire à part observer.

— Ma... maman... tu me fais mal...

— Comme si c'était de ma faute ! Tu comprends pas vrai ? Tu ressembles à ton salaud de père... entre la pression du travail, l'hypocrisie de mes « amis » et l'absence de ma famille... J'ai besoin de me détendre ! De me défouler !

Elle poussa brutalement la petite, attrapa son pied et commença à frapper son talon.

J'en avais assez vu...

J'ai rapidement changé de souvenir, la petite fille avait grandi et semblait avoir aux alentours de 14 ans.

— Maman ! Maman !

Sa mère rentra en pleurs et n'adressa pas un mot à sa fille.

— Tu es triste maman ?

— TA GUEULE ! C'EST PAS LE MOMENT ESPÈCE DE SALE CONNE !

Elle la frappa violemment au visage.

— Si ça peut te rendre plus heureuse, tu peux continuer à me frapper, sourit la petite fille.

— Tu m'énerves encore plus quand tu agis comme ça ! Est-ce que tu te rends compte de ce que je vis ? Je suis toujours obligé de porter un masque ! De faire semblant que tout va bien ! RIEN NE VA ! MA VIE EST UN PUTAIN D'ENFER ET COMME SI ÇA SUFFISAIT PAS, JE VIENS DE PERDRE MON TAF !

— Je sais ! sourit la gamine.

— Tu... sais... ?

— Tu disais tout le temps que ce n'était pas de ta faute si tu me frappais, c'était à cause de ton travail, ta famille, tes amis et mon père ! Je me suis chargée de tout !

Darkness show [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant