Chapitre 19: Bucarest

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Deborah était fatiguée.

Douze heures de vol dans les jambes pour aller de New York a Bucarest n'avait pas été une partie de plaisir.

Clint lui avait proposé de l'emmener avec le Quinjet mais elle avait refusé. Elle n'avait pas spécialement envie de se retrouver en face de Tony pendant le vol, ni que tout le monde sache où elle allait. Elle n'avait pas pris non plus le jet privé, trop risqué. C'est incognito qu'elle arriva à l'aéroport internationale d'Otopéni.

Comme elle l'avait redouté, pas de trace de Bucky dans l'aéroport. Il lui fallait improvisé.

-" J'ai passé l'âge de jouer à 'Où est Charlie?' à échelle d'une ville!" pensât-elle.

Néanmoins elle n'avait pas le choix, elle savait qu'il était trop sur ses gardes pour lui dire précisément où il était. Elle fit quelques recherches et appris qu'un bus partait de l'aéroport pour aller directement au centre-ville.

Elle se décida à le prendre, et en moins de trois quart d'heure, elle se trouvait devant l'immense parlement de Bucarest. Elle le pris en photo et l'envoya avec un mot:

-Je viens de tomber sur ce truc géant. Qu'est-ce que c'est moche! :-(

La réponse ne se fit pas attendre:

-Le marché d'Amzei est plus sympa!

Deborah soupira. Elle était seule dans une grande ville, ne parlant absolument pas la langue, et elle jouait au jeu du chat et de la souris avec un vétéran de la seconde guerre mondiale.

"-Je suis vraiment folle de faire ça!" se dit-elle en elle-même.

Elle consulta à nouveau son téléphone et vit que le bus 136 allait à ce fameux marché.

Un quart d'heure plus tard, elle flânait entre les stands du marché d'Amzei. Bucky ne lui avait pas menti, ce petit marché était vraiment joli. Les stands de fleurs dégageaient un délicieux parfum. Elle était là à contempler un joli bouquet de fleurs de lys quand elle sentit quelqu'un lui prendre la main et l'entrainer hors du marché.

Elle l'avait reconnu de dos, mais il ne parlait pas, elle se contenta donc de se laisser guider. Ils pénétrèrent dans un bâtiment et montèrent les étages. Ils arrivèrent devant une porte d'entrée un peu délabrée. Bucky la fit entrer et referma aussitôt derrière. Deborah le regarda longuement. Il avait la mine fatigué d'un homme en fuite, ses cheveux étaient resté longs, ses vêtements n'étaient pas très soignés. Mais il avait gardé le même regard bleu intense.

Elle se sentit un peu idiote de l'observer ainsi.

-"Ben bonjour quand même!" dit-elle. Salutation aussi pathétique qu'inutile.

Lui ne parla pas. Il s'approcha d'elle et la prit aussitôt dans ses bras. C'était bien plus qu'une accolade, les pieds de ce petit bout de femme ne touchait plus terre. Elle sentit qu'il avait fait cela par besoin. Un besoin terrible de contact humain.

Il finit enfin par lâcher au bout d'un long moment, et la fît entrer dans son appartement.

-" Désolé, ce n'est pas très rangé." dit-il, gêné.

Les tous premiers mots qu'il disait depuis son arrivée. Elle examina l'appartement. Devant elle une vieille table en formica, une kitchenette à la faïence délabrée et un canapé complètement défoncé sur un côté constituait le seul mobilier. Des pans entiers de papiers peints étaient complètement arrachés et laissaient à nu les murs moisis.

Cet appartement était un taudis. Elle se retint de faire tout commentaire déplacé.

-"Je m'en contenterais. Montre-moi juste la salle de bain s'il te plait. Après 12h de vol, et une folle escapade dans tout Bucarest pour te trouver, une douche chaude me semble nécessaire."

COEUR D'HIVER: L'intégraleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant