Deborah avait passé sa journée à se demander ce qu'elle allait bien faire.
Elle finit par allumer la télévision. La chaîne d'information diffusait en boucle l'arrivée des sénateurs qui se réunissaient pour le vote du C.M.R sur la loi du rattachement, qui devait renvoyer 20 millions de réfugiés dans leurs pays d'origine.
Pepper Pott revint en fin de journée dans son bureau. Morgan était arrivé avec la nourrice. Deborah prit aussitôt la fillette dans ses bras, qui malgré son jeune âge avait toujours l'air aussi éveiller et souriante.
-" Elle est là Becky?" demanda la petite.
-" Ah non elle est à la maison." répondit Debby.
Morgan eut aussitôt une mine déçue. Pepper jeta un coup d'oeil à la télévision.
-" Tu comptes suivre la progression du vote?" demanda-t-elle.
-" Pas vraiment. Je le trouve tellement inhumain ce vote, déplacé des gens comme du bétail. C'est ce genre de décision injuste qui crée des groupes d'opposants comme les "Flag Smashers."
-" Je suis plutôt d'accord."
Deborah éteignit aussitôt la télévision et les deux femmes commencèrent à discuter.
Les fins de journées étaient leurs moments préférés. La tour Stark commençait à se vider des employés de la journée, les bureaux étaient plus calmes, tout était propice à une bonne conversation.
Deborah en profita pour raconter à Pepper la conversation qu'elle avait eue la veille avec Bucky. Pepper trouva son raisonnement sensé et n'y trouva rien à redire.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Happy en sortit, tenant dans ses bras Rebecca. La nourrice se tenait à ses côtés.
Deborah fut étonnée de les voir, il était prévu qu'elle rejoigne tout le monde à la maison.
-" J'ai eu des consignes de monsieur Barnes." dit la nourrice. -" Il m'a dit de vous retrouver au plus vite ici et de ne pas bouger jusqu'à ce qu'il revienne." Elle avait l'air visiblement affolée.
Deborah ne comprenait pas et regarda Happy. Lui aussi avait l'air grave.
-" Tu ferais mieux d'allumer la télé." se contenta-t-il de dire .
Ce fut Pepper qui s'en chargea. La nouvelle qu'ils entendaient sur la chaîne d'infos glaça le sang de Debby.
A Manhattan, le siège du C.M.R avait été bouclé. Une attaque d'un groupe déterminé à empêcher le vote sur le déplacement des réfugiés était en cours. La zone était sous exclusion aérienne et la police avait sécurisé le périmètre.
-" Oh non, Bucky!" dit-elle en levant d'un bond. -" Gardez Rebecca, s'il vous plaît je dois le rejoindre."
Elle se dirigeait vers la porte quand Happy lui barra la route.
-" Happy, sort du passage, je dois passer."
-" Non je peux pas." dit Happy visiblement très tendu de s'opposer à une optimisée.
-" Happy, je serais toi je jouerais pas à ça. Soit tu bouges, soit je te bouge."
-" Oui et je sais que dans le meilleur des cas je risque la commotion cérébrale et des côtes cassées. Mais moi aussi j'ai reçu des consignes de Bucky."
Deborah le regarda droit dans les yeux. Elle ne savait même pas que Bucky avait le téléphone d'happy. Le chef de la sécurité dit dans un souffle:
-" Il m'a dit de tout faire pour te retenir ici, et il m'a laissé un message pour toi. Ce message c'est: "Soit une mère!" Alors maintenant fait ce que tu veux, mais moi je bouge pas."
Et, en joignant les gestes à la parole, Happy appuya ses deux mains contre les montants de la porte, et fermant très fort ses yeux, en attente du supposé coup qui allait le projeter plusieurs mètres plus loin.
Résignée, elle alla se rassoir. Elle avait promis à Bucky de pas s'en mêler, elle lui avait promis de rester pour Rebecca. Pepper s'assit à côté d'elle et lui pris la main aussitôt.
**************
Les minutes s'enchainèrent les unes après les autres. Les minutes passèrent en heures, au point que Morgan et Rebecca s'endormirent l'une contre l'autre. Happy les recouvra de sa veste de costume.
Deborah continuait de regarder la chaîne d'infos en continu, se rongeant les ongles à chaque vitres cassées qu'elle voyait, où chaque coup de feu qu'elle entendait dans l'écran. Pepper jeta un coup d'oeil par la fenêtre et tapa sur l'épaule de Debby pour qu'elle regarde elle aussi.
Au loin, près de l'Hudson, elle vit Sam dans son nouveau costume, aux prises avec un hélicoptère qui lui tirait dessus.
Prise dans le feu des combats, elle n'avait jamais pris la peine de voir à quel point Sam était merveilleux en vol. Brillant, précis, prenant les bonnes décisions aux bons moments, Deborah constatait qu'il était un combattant prodigieux.
L'hélicoptère ennemi finit par exploser, au grand soulagement de tous dans le bureau. Mais plus les minutes s'enchainaient, plus la tension montait. Au bout d'un moment, Deborah n'y tint plus.
-" Bon j'y vais, il risque leur vie là-bas."
Pepper se fit pragmatique.
-" En tailleur et en talon? Laisse leur une chance, pense à ta promesse."
-" Madame!"
C'était la nourrice qui était resté les yeux rivé sur l'écran de télévision. Sam était en train d'atterrir, tenant dans ses bras Karli Morgenthau, qui visiblement, avait rendu son dernier souffle.
Ils portaient le tout nouveau costume offert par le Wakanda, le symbole de Captain America était visible sur son torse. Il portait également le bouclier.
Tous se rassirent. Les journalistes présents avaient braqué leurs caméras sur lui. Deborah vit au fond Bucky adossé à une ambulance. Elle fut soulagée de voir qu'il n'avait pas l'air trop blessé.
Trois sénateurs vinrent vers Sam pour le remercier et, pour la première fois en des années de service au pays, Sam Wilson s'opposa fermement à la décision des sénateurs de rétablir les frontières.
Les sénateurs présents essayèrent de lui expliquer qu'il n'était plus normal que les états continuent de financer les camps de réfugiés. Sam ne se démonta pas et leur dit qu'au contraire, il fallait continuer, que ces gens s'étaient déplacés pour reconstruire le monde après Thanos, et qu'il fallait les aider.
Tous entendirent un sénateur sortir un argument qu'il crut imparable:
-" Et ceux qui sont réapparus et ont trouvé leurs maisons habitées par d'autres? Doit-on les laisser à la rue? Vous ne voyez pas à quel point la situation est complexe."
Toutes les caméras se braquèrent sur Sam. Sa réponse se fit sans attendre:
-" Vous savez quoi? Vous avez raison. Et tant mieux d'ailleurs, parce que pour le moment, tout ce que je vois c'est qu'on peut faire cause commune. Réfléchissez: Pensez à tous ceux qui vous supplient littéralement de comprendre à quel point leur vie est dure. Pendant cette prise d'otage, vous avez vu ce que cela fait d'être impuissant. Vous l'avez aussi vu quand une puissance supérieure à la vôtre a effacé la moitié de la planète. Rappelez-vous de tout ça, et vous comprendrez que vous êtes en train d'infliger la même violence. Vous n'êtes pas là pour prendre des décisions faciles, Sénateur.
Tout le monde dans le bureau retint son souffle. Sam parlait sans s'énerver, et pourtant ses mots étaient d'une puissance phénoménale:
-" Je crois que ton ami est en train de donner une bonne leçon à ces politiques." murmura Pepper à Deborah
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COEUR D'HIVER: L'intégrale
FanfictionTous les tomes de "Coeur d'Hiver" en un seul volume.