Chapitre 4: A l'hôpital

217 10 0
                                    

La nuit était bien avancée déjà.

Les médecins, rapides et précis dans leur geste, s'affairaient autour de Nick Fury. Steve et Déborah étaient dans la salle d'observation et ne quittaient pas des yeux le directeur du S.H.I.E.L.D, allongé, entre la vie et la mort.

La porte derrière eux s'ouvrit en trombe. C'étaient Natasha. Elle s'arrêta net et fixa elle aussi le tableau affligeant qu'elle avait sous les yeux. Sans jeter un regard ni à Steve ni à Debby, elle dit dans un souffle:

-" Il va s'en tirer?"

-" On ne sait pas." répondit Steve.

-"Parlez-moi du tireur." enchaina-t-elle.

Déborah ne prononça pas un mot. Elle était trop choquée par ce qu'il s'était passé chez elle et par ce qu'elle voyait au travers de cette vitre. Elle n'était pas un soldat comme Steve, ou une espionne surentrainée comme Natasha.

Elle était juste une jeune femme qui aspirait à se marier et vivre une vie tranquille. Ce qui s'était passé ce soir avait été d'une rare violence, et elle avait du mal à rassembler ses idées. Ce fut Steve qui prit la parole:

-" Il est rapide, fort. Il a un bras en métal".

L'agent Maria Hill arriva au même moment. Natasha lui demanda les résultats de la balistique.

-"3 projectiles. Pas de rayures. Inexploitables." dit l'agent.

-"Soviétiques?" dit Natacha

L'agent Hill la regarda, étonné.

-"Oui."

A ces mots, Déborah revit en détail l'image du tireur sur le toit. Elle articula:

-"Sur son bras en métal, il y avait une étoile rouge. C'est un symbole soviétique ça?"

Natasha ne répondit pas. Derrière la vitre, le spectacle tournait au drame. Le coeur de Fury s'arrêta. Les médecins démarrèrent aussitôt un massage cardiaque et sortirent le défibrillateur. Des larmes coulèrent malgré elles sur les visages de Natasha et de l'agent Hill.

-"Ne faites pas ça, Nick, ne faites pas ça..", répétait Natasha en boucle, comme pour essayer de donner de la force à Fury.

Steve regardait la scène, le visage consterné. Quant à Déborah, c'était trop pour elle. Une main sur sa bouche et l'autre sur la vitre, elle sanglotait à chaudes larmes. La porte derrière eux s'ouvrit à nouveau. C'était Rumlow qui rentrait en compagnie de Jasper Sitwell, un haut gradé du S.H.I.E.L.D.

N'y tenant plus, Déborah se jeta dans les bras de son fiancé. Malgré qu'il soit en service, Rumlow ne s'y opposa pas. Jouer l'homme protecteur flattait un peu son ego, il resserra son étreinte pour tenter de la calmer.

Les médecins tentèrent pendant une bonne trentaine de minutes de ramener Nick Fury à la vie. Malgré les doses d'épinéphrine et les charges du défibrillateur toujours plus fortes, rien n'y fît. Les médecins finirent par prononcer l'heure du décès à 1h03min.

Maria Hill et Natasha Romanov pleuraient silencieusement. Steve quitta la salle. Rumlow emmena Déborah dans le couloir de l'hôpital.

Elle resta longtemps à pleurer dans les bras de son fiancé. Il fallait que ça sorte, qu'elle évacue ce trop-plein d'émotions.

-"Il est mort chez moi. On a tué Fury chez moi, broke." dit-elle entre deux sanglots.

La réaction de Rumlow ne se fit pas attendre:

-" A partir de demain, tu emménages chez moi."

-"Non, je ne veux pas laisser Steve maintenant. il va falloir qu'on se serre les coudes."

Rumlow détestait être contredit et le fit clairement savoir:

-" Parce que tu crois que le Cap' a besoin d'une fille comme toi dans son périmètre? Ton appartement a été saccagé, tu dois être mis en sécurité. Et le Captain doit venir avec moi. Le S.H.I.E.LD. veux des explications. Quand je t'ai dis " tu emménages", ce n'était pas un conseil. Tu rassembles tes affaires et tu m'attends à la maison."

Cette fois, Déborah explosa:

-"MAIS JE ME CONTREFOUS DE TES ORDRES BROKE! ET JE ME CONTREFOUS DU S.H.I.E.L.D!"

Un silence se fit dans les couloirs de l'hôpital. Tout le monde observait la scène. Voyant qu'on l'observait, Debby, baissa d'un ton, mais sa colère était toujours perceptible:

-"Tu es loin de le connaître comme je le connais. Et tu n'es surement pas en mesure de savoir ce qui est bon pour lui. Tu es déjà à peine en mesure de savoir ce qui est bon pour la femme avec qui tu es sensé passé le reste de ta vie. Alors rend-moi service Rumlow, tu gardes tes ordres pour tes pantins du S.T.R.I.K.E., et tu me lâches!"

Elle se rendit compte que dans sa colère, elle l'avait appelé par son nom de famille, comme pour marquer une distance entre elle et lui. Elle n'en éprouva aucun regret.

Rumlow, quant à lui fulminait de colère. S'ils n'avaient été que tous les deux, il n'aurait eu aucune peine à la gifler, mais ses hommes l'observaient ainsi que le personnel hospitalier, il se maitrisa donc. Son talkie grésilla: -"Krrrr...S.T.R.I.K.E... escortez le Captain Rogers au S.H.I.E.L.D"

Rumlow se dirigea vers Rogers en vive conversation avec l'agent Romanoff.

-" Cap', le S.H.I.E.L.D vous demande."

-" Oui. Donnez-moi une seconde." dit Steve

Rumlow, encore sous le coup de la dispute avec Debby, ne put cacher une légère impatience:

-" Ils vous veulent tout de suite, Cap' ".

Steve en resta interdit et se contenta de lui adresser un bref: -"ok." pour apaiser les tensions. Rumlow se redirigea vers Déborah, mais déjà celle-ci, partait vers Steve sans même lui adresser un regard.

Elle vit Natacha qui tournait les talons, non sans avoir dit à Steve qu'il était un très mauvais menteur. Elle interrogea Steve du regard. Lui se contenta de soupirer et lui dit:

-"Est-ce-que tu vas bien? J'ai cru entendre des éclats de voix."

-" T'en fais pas pour ça!" coupa Debby

-"Je vais devoir y aller je crois. Tu vas pouvoir rentrer seule?"

-"Oui oui, ça va aller. Mais tu trouves pas ça bizarre qu'on te convoque ça au petit matin, avec la nuit que tu as passé? Perso je trouve ça louche."

- "Oui... Moi aussi." murmura le Captain, songeur, avant de se diriger vers l'équipe du S.T.R.I.K.E.

Déborah vit Rumlow lui jeter un dernier regard, puis, tournant les talons, donna ses ordres.

-" S.T.R.I.K.E! EN AVANT!" Toute l'équipe bougea aussi vite qu'elle était arrivée. En l'espace de 15 seconde, l'hôpital avait retrouvé son personnel et ses malades habituels.

Debby restait songeuse. Quelque chose clochait. Elle ne savait pas quoi, mais son instinct la mettait en alerte. Elle se décida à prendre son téléphone et composa un numéro:

-"... allô?... Oui Natasha, c'est moi Je sais que tu es parti vite et tu avais l'air contrarié Mais tu peux revenir s'il te plaît?... Non Steve n'est plus là Il n'y a plus que moi ici Je t'en supplie Nat', reviens Il y a quelque chose qui va pas"

COEUR D'HIVER: L'intégraleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant