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Dimanche 4 juin 2023 – Tampa - Floride

— Swan, tu ne peux pas simplement me raccrocher au nez comme ça !

Je grommelle une protestation, irritée par son intrusion impromptue.

— Qu'est-ce que tu veux, Alec ? Il est tard, laisse-moi dormir.

Il s'approche du lit, ses yeux perçants, scrutant mon visage. Je peux sentir sa présence imposante, la tension entre nous palpable dans l'obscurité de la chambre. Il semble se calmer.

— Je voulais m'assurer que tu allais bien.

Je ricane amèrement. Il me prend vraiment pour la dernière des cruches.

— Bien sûr. Merci de ta préoccupation, comme tu peux le voir je vais parfaitement bien, personne ne m'a fait pleurer après m'avoir jeté comme une merde, j'ironise.

Il s'assoit au bord du lit, son regard toujours fixé sur moi. J'ai dangereusement conscience de sa proximité alors que je suis en simple sous-vêtement sous ma couette.

— Swan... je sais que je suis parfois trop extrême.

— Parfois ?

— Souvent, mais c'est juste que je ne veux pas te voir blessée, c'est tout.

Son ton est étonnamment sincère, mais je ne suis pas prête à baisser ma garde.

— Tu ne te soucies pas vraiment de moi, Alec. Tout ce que tu veux, c'est contrôler ma vie comme si j'étais encore une gamine.

Il soupire, une lueur de frustration passant dans ses yeux.

— Ce n'est pas ça, Swan. Je... t'es comme ma petite sœur et...

Je détourne le regard, ne voulant pas montrer à quel point ses paroles peuvent me blesser. Je sais que c'est comme ça qu'il me voit, j'en suis consciente depuis toujours, mais je ne peux empêcher mon cœur de se serrer à l'entente de ses mots.

— Peu importe, Alec. On ne peut pas revenir en arrière, mais je veux que tu retiennes la leçon. Je ne veux pas que tu t'immisces dans ma vie de cette façon.

— Si moi-même je pouvais le contrôler, il murmure si bas que je me demande même s'il a parlé.

Ses yeux semblent trahir une vulnérabilité inhabituelle, et mon cœur se serre d'autant plus.

— Tu ferais mieux d'aller dormir, Alec.

Malgré mes mots, il reste là, immobile. L'atmosphère est chargée d'une énergie étrange, et un frisson me parcourt lorsque je repousse la couette et prends l'initiative d'aller lui ouvrir la porte. Un éclair de conscience me traverse alors que je réalise ma tenue, ou plutôt le manque de celle-ci. Être en sous-vêtement évoque une intimité délibérée, un maillot de bain étant bien loin de la délicatesse d'un string en dentelle noir. Mes joues s'embrasent brièvement quand son regard s'attarde un peu plus longtemps que nécessaire sur ma personne.

Une lueur inhabituelle brille dans ses yeux, une étincelle énigmatique qui transcende le simple lien familial. La subtilité de cette attirance naissante se mêle à l'obscurité, créant une ambiance chargée d'électricité. Alec ne bouge pas, comme envoûté par cette tension palpable. Alors, bravant le doute et la gêne, je m'avance et ouvre la porte.

— Bonne nuit Alec.

Il semble reprendre vie et se redresse, ses yeux toujours sur moi. Malgré mes efforts pour feindre l'assurance, en moi, un brasier ardent dévore chaque parcelle de mon être. Lorsqu'il atteint ma hauteur, je deviens une simple boule de chaleur, vulnérable et exposée. Jamais encore je ne m'étais sentie aussi nue devant lui, et surtout, jamais ses yeux, ne s'étaient posés sur moi avec cette lueur sombre de désir. Un regard qui tranche radicalement avec les paroles prononcées précédemment.

— Bonne nuit Swan.

Sa bouche effleure délicatement la commissure de mes lèvres, générant un tourbillon de désir, de chaleur et d'émotions qui s'engouffrent en moi, avant qu'il ne s'éclipse dans le couloir. La pièce reste saturée d'une ambiance trouble, chargée d'ambiguïté et de questions sans réponses. Était-ce un geste délibéré ou l'obscurité a-t-elle altéré sa trajectoire ? Avais-je véritablement perçu du désir dans son regard ou n'était-ce qu'un songe éphémère ? Tant de mystères flottent dans l'air, transformant cette nuit en un chapitre indéchiffrable de notre histoire.

Je me dirige lentement vers la fenêtre, cherchant refuge dans la contemplation des étoiles scintillantes. La nuit, d'ordinaire silencieuse, est désormais habitée par le tumulte de mes pensées. Le clair-obscur de la pièce reflète la dualité de cette situation, où l'ombre de l'incertitude se mêle à la lumière fugace d'une connexion inexplicable.

Des questions sans réponses tourbillonnent dans ma tête, me poussant à remettre en question chaque interaction passée avec Alec. Était-ce là le début d'un nouveau chapitre de notre relation ou simplement un éclat éphémère dans le cosmos de nos vies entrelacées ?

Je fini par me laisser envelopper par la nuit, une toile mystique où les émotions dansent en harmonie avec les étoiles, attendant patiemment la lueur du jour pour dissiper le sombres et révéler la vérité.

Liens interdits : entre cœurs et amitiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant