Samedi 24 juin 2024 – Tampa - Floride
Il me tourne maintenant le dos, ses épaules s'élevant frénétiquement, trahissant une respiration pesante. Une chaleur ardente traverse tout mon être, comme si un volcan en moi venait d'entrer en éruption. Mon souffle, lui aussi, est irrégulier, tel celui d'une personne ayant achevé un marathon, bien que mon unique effort soit de maîtriser mes pulsions.
Mon cœur, quant à lui, bat la chamade, résonnant dans mes oreilles comme une mélodie tonitruante. Mes jambes, agissant presque indépendamment de ma volonté, me guident vers l'homme aux cheveux bruns.
La voix de la raison résonne parfaitement en moi, criant que s'approcher d'Alec est une mauvaise idée, que s'engager dans une relation, quelle qu'elle soit, avec lui est une entreprise impossible. Mes frères ne toléreront jamais une telle proximité entre nous, sans parler du fait qu'Alec a la réputation d'être volage. Céder à mon désir pour lui reviendrait à accepter consciemment de me brûler les ailes.
Malgré tous ces avertissements retentissants dans ma tête, me voilà juste derrière lui.
— Alec ?
— Je sais que je n'ai aucun droit de penser à toi de cette manière...
— Alec ?
— Je le sais bien putain, mais dès que je te vois, c'est comme si ma raison foutait le camp.
Il continue de parler tout seul, alors que je lui demande de se retourner une nouvelle fois. Finalement, ma main trouve refuge sur son épaule, le contraignant à me faire face. Ses yeux sont déchaînés, mélange de frustration, de colère, mais surtout, de désir. Ma lèvre se coince entre mes dents, ma respiration se coupe, car je sais que ce que je m'apprête à faire changera à jamais notre relation, peu importe les conséquences à venir. Nous ne pourrons plus simplement être amis.
Sa voix s'éteint doucement dans sa gorge au moment où ses yeux rencontrent les miens. Sans aucun doute, il peut y déceler tout le désir qui brûle en moi. Ma main repose toujours délicatement sur son épaule, et je m'approche davantage de lui. Alec, dépassant ma taille d'une tête, m'oblige à me hisser sur la pointe des pieds pour atteindre son regard.
— Ne fais pas ça Sweety, parce que si tu le fais, je serais incapable de me contrôler.
— Alors, ne te contrôle pas.
Une lueur provocatrice danse dans mes yeux tandis que les siens s'embrasent de fièvre. Enfin, cédant à l'envie qui sommeille en moi depuis trop d'années, j'écrase brutalement mes lèvres contre les siennes.
Le baiser devient une fusion de désir inassouvi, une déferlante d'émotions retenues depuis trop longtemps. Les soupirs se mêlent au doux murmure de nos noms, et chaque instant semble un voyage éperdu vers un territoire interdit, mais pleinement exploré.
Ses mains se placent subtilement sur mes fesses avant de me soulever, me forçant à entourer son corps de mes jambes. Mon corps se moule parfaitement au sien, comme s'ils avaient été créés uniquement pour fusionner.
Ma bouche s'entrouvre, lui laissant le champ libre. Nos langues s'entremêlent, dansant ensemble, faisant s'envoler tous mes doutes. Mes mains agrippent ses cheveux, que je tire dans un élan de passion, le faisant grogner de désir.
Mon entrejambe collé à la sienne exerce une friction exquise, faisant naître en moi un tsunami de sensation. Je pense n'avoir jamais autant désiré un homme, tous mes sens sont en ébullition. Je sens clairement l'effet que je lui fais, alimentant encore davantage mon désir pour lui. J'ai envie, plus que cela, j'ai besoin de sentir son toucher. La simple idée que tout puisse s'arrêter à ce baiser me semble insoutenable, presque mortelle.
J'en oublie totalement le monde autour de nous. Je ne sais plus où je suis, ni même si je suis vraiment dans la réalité ou en train de faire un énième rêve.
Je ressens aisément l'humidité grandissante qui s'installe entre mes cuisses. Je me retrouve à fleur de peau, prête à exploser, tout cela simplement à la faveur d'un baiser passionné.
Cependant, tout prend une autre tournure lorsqu'une voix familière brise notre intimité.
— Alec, tu n'aurais pas vu...
June ouvre de grands yeux surpris quand elle m'aperçoit.
— Oh putain..., non, je m'en vais, continuez ce que vous faisiez. Considérez-moi comme partie. Protégez-vous !
Je deviens écarlate, non pas tant par honte de la situation, mais plutôt parce que l'effervescence retombe légèrement, me faisant prendre conscience que j'aurais pu, sans aucun doute, coucher avec lui, ici, sur cette plage, exposée à tous les regards, même alors que mes frères pourraient se trouver à proximité. La poigne du brun se relâche et mes jambes retrouvent le sol tandis que je mets une légère distance entre nous.
Alec passe sa main dans sa nuque avec une légère gêne, pendant que je triture mes doigts avec anxiété. J'évite son regard, craignant d'y déceler des remords. Cependant, rapidement, je perçois son corps se rapprocher du mien. Bien que nos peaux ne se frôlent plus, il suffirait que je relève la tête pour que mes lèvres effleurent à nouveau les siennes.
— Swan ?
Je retiens ma réponse, submergée par l'anxiété à l'idée qu'il pourrait révéler que tout cela n'était qu'une erreur. Une sensation désagréable m'envahit, me ramenant à cette époque où j'étais une adolescente timide, dépourvue de confiance en moi, face à cet homme d'une séduction captivante.
— Hey, regarde-moi Sweety.
Ses doigts effleurent doucement la peau sous mon menton, relevant délicatement mon visage vers le sien. La passion brûlante dans son regard ravive les flammes qui avaient vacillé à cause de l'intervention de June. Ma lèvre se coince entre mes dents, tentant désespérément de créer une friction entre mes cuisses pour apaiser ce désir irrépressible d'être touché.
— Putain Swan...
Sa voix est rauque et chargée de désir.
— Si tu savais tout ce que j'ai envie de te faire. J'ai tellement envie de toi...
Je gémis pratiquement de désespoir à l'entente de sa phrase. Si lui savait combien de fois j'ai rêvé de ce moment, je l'ai imaginé des centaines de fois et pourtant rien ne m'avait préparé à ressentir ce torrent d'émotions et d'envie.
— Swan, Alec ? Qu'est-ce que vous faites ici ?
La bulle dans laquelle nous étions vole en éclat à l'entente de la voix d'Eden. Je me recule vivement du brun, comme si je m'étais brûlée. Je tente de calmer mes hormones et mon esprit qui s'imaginait déjà la suite des événements. Cependant, il est facile d'imaginer que mes joues ont pris une teinte écarlate, mes cheveux s'affichent en une coiffure sauvage, et mes lèvres portent encore la trace de ce baiser passionné.
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Liens interdits : entre cœurs et amitié
RomanceDepuis son enfance, Swan baigne dans l'étreinte chaleureuse de ses deux frères, un duo qui, telle une forteresse, l'a longtemps préservée des blessures que peuvent infliger les relations amoureuses et charnelles. Cependant, ils n'avaient pas prévu q...