Liens interdits : entre cœurs et amitié

24.

Samedi 24 juin 2024 – Tampa - Floride

Le gémissement de plaisir que je lâche raisonne dans la pièce comme une mélodie envoûtante. Toutes mes parois s'étendent pour accueillir le corps puissant d'Alec. Je n'ai pas les mots pour décrire la sensation divine que je ressens. Au-delà de la satisfaction sexuelle, j'ai l'impression d'être enfin complète, de ne faire plus qu'un avec celui dont j'ai toujours rêvé.

Je ne suis pas la seule à apprécier ce rapprochement, si j'en juge, par les grognements qui sortent de la bouche du dieu grec. Ses mouvements fluides deviennent de plus en plus rapides, brutaux, comme s'il cherchait à s'enfouir de plus en plus loin en moi.

Mes ongles s'enfoncent dans la chair de son dos et mes pieds appuient sur ses fesses pour accompagner ses mouvements. Sa langue titille mon téton, jusque-là oublié, créant un tourbillon de plaisir dans mon corps. Nos bassins claquent l'un contre l'autre dans un bruit scabreux, ne faisant qu'ajouter à l'intensité du moment.

D'un mouvement, il relève ma jambe, la plaçant stratégiquement sur son épaule. Si je pensais ressentir du plaisir jusque-là, cette nouvelle position le décuple par mille. Mes gémissements se transforment peu à peu en cries, révélant que je suis, déjà, sur le point de jouir à nouveau.

— T'aimes ça bébé ?

Incapable de répondre, accaparée par la boule de chaleur grandissante dans mon bas ventre, je ne fais que hocher la tête.

— Plus... plus fort !

Ses pupilles dilatées deviennent désormais noires de luxure, alors que ses mouvements redoublent d'intensité. Le canapé bouge avec nous, yeux dans les yeux, dans un ultime coup de bassin, je me sens basculer.

L'orgasme qui me saisit est si violent que tous mes muscles se contractent, emprisonnant Alec dans l'étreinte humide entre mes jambes, le faisant jurer et se tendre à l'intérieur de moi. Mes membres tremblent sous l'intensité de ma jouissance et des larmes coulent de mes yeux sans que je ne puisse le contrôler.

Le brun se laisse tomber sur moi, ses cheveux chatouillant mon cou, où il dépose un baiser. Il finit par se retirer de moi, pour se caler dans mon dos. Immobiles, seul le bruit de nos respirations saccadées résonne dans la pièce.

Après plusieurs minutes durant lesquelles aucun de nous n'a prononcé un mot, il finit par se relever pour aller jeter les preuves de nos ébats dans la poubelle. Il n'y a pas forcément de malaise entre nous, mais le silence reste maître, comme si nous avions besoin de temps pour réaliser ce que nous venons de faire.

Je me redresse à mon tour et entreprends de récupérer mes affaires sur le sol.

— Je vais sous la douche Sweety.

Son corps nu face à moi, je ne peux m'empêcher de le dévorer du regard. Il faut reconnaître que c'est un spectacle très agréable à regarder. Il capte mon regard appréciateur, que je ne prends pas la peine de dissimuler, et un sourire espiègle se matérialise sur son visage.

— Au cas où tu ne l'aurais pas compris, c'est une invitation à me rejoindre.

Mon corps, encore endolori, mais vibrant, n'a besoin de rien de plus pour s'éveiller à nouveau.

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Dimanche 25 juin 2024 – Tampa - Floride

Au petit matin suivant, je m'éveille avec une humeur radieuse, même si la nuit précédente a été écourtée. Il semble que mes escapades nocturnes, agrémentées de multiples moments d'extase orchestrés par un dieu grec bien particulier, y contribuent légèrement. Il faut dire qu'après les événements du canapé et de la douche, il y a eu celui qui s'est déroulé dans mon lit.

J'aurais ardemment souhaité ne pas me réveiller seul ce matin, mais par souci de préserver l'innocence aux yeux de mes frères, Alec a discrètement regagné sa chambre aux premières lueurs du jour. Malgré le désir latent de partager cette aube avec lui, je réalise que la complexité de la situation aurait pu rendre notre proximité gênante.

Il aurait été agréable de trouver refuge dans ses bras, mais je me rends compte, consciente de ma tendance à voir la vie en rose, que cela aurait introduit un certain malaise. Comment dois-je me comporter en sa présence désormais ? Allons-nous feindre l'ignorance ou retrouverons-nous la familiarité d'antan ? La jalousie d'Alec persistera-t-elle, ou avait-il simplement besoin de me posséder une fois pour ensuite s'éloigner ? Car avouons-le, c'est souvent sa stratégie habituelle. Jamais, je ne l'ai vu deux fois avec la même fille, ni même en couple.

Les questionnements persistent dans mon esprit, laissant planer une incertitude troublante sur l'avenir de notre relation.

Quoi qu'il advienne, si jamais, il choisit de m'ignorer à la suite de cela, je dois maintenir ma dignité et assumer mes choix. J'ai délibérément pris le risque de coucher avec lui, en étant consciente que la probabilité qu'il fasse semblant de rien par la suite est plus élevée que toute autre issue. Mes attentes, de toute manière, ne s'étendent pas vers l'établissement d'une relation sérieuse entre nous.

Premièrement, car cela ne correspond tout simplement pas à son style. Deuxièmement, je suis persuadée de n'être qu'une fascination éphémère. Troisièmement, et probablement la raison principale, mes frères ne toléreraient jamais cela. On pourrait penser qu'ils seraient plus enclins à accepter quelqu'un qu'ils connaissent bien et en qui ils ont confiance. Cependant, ils connaissent Alec, et ils ne lui accorderont jamais leur confiance dans le domaine des relations, encore moins avec leur petite sœur. Ils comprennent parfaitement son mode de fonctionnement, qui consiste à coucher puis jeter.

Je mentirais si je disais que je ne suis pas légèrement stressée. Je laisse échapper un soupir, émergeant enfin de l'écrin de la couette. La lueur de mon téléphone révèle une avalanche de messages de June. Cela peut attendre, je lui réponds succinctement en promettant de tout lui raconter ultérieurement. Une douche s'impose, car je pue littéralement le sexe.

Sous le jet apaisant de la douche, l'eau caresse mes muscles engourdis, mes paupières closes laissent mon esprit divaguer parmi les images enchanteresses d'Alec, au-dessus, derrière, en dessous de moi. Le simple souvenir de ces moments fait durcir mes tétons, et une chaleur familière s'installe entre mes cuisses.

Malgré mes tentatives pour rafraîchir l'eau, mon cerveau persiste à rejouer la scène en boucle. Un grognement d'exaspération s'échappe de mes lèvres, et comme un automate en quête de satisfaction, mes mains entament instinctivement un doux ballet sur l'ensemble de mon corps : mes seins, mon cou, et bientôt, mon centre.

Une voix suave, maintenant familière, me fait littéralement sursauter.

— Et moi qui pensais que cette nuit t'aurait épuisé.

Mon sursaut est tel que je glisse et m'étale sur le sol de la douche. 

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Oyé Oyé, je pense que nous avons tous pensé la même chose : ENFIN !

La suite va-t-elle être toute rose ?