Liens interdits : entre cœurs et amitié

11.

Dimanche 4 juin 2023 – Tampa - Floride

Le lendemain matin, je me réveille avec un mélange de résolution et de confusion. Les événements de la nuit précédente résonnent encore dans ma tête.

En descendant dans la cuisine, je trouve Eden et Alec assis à la table, un silence tendu régnant entre eux. Je peine à saisir la raison de cette froideur entre les deux hommes. La dispute n'était-elle pas dirigée contre moi et non pas entre eux ? Mon regard croise celui d'Alec, et il m'offre un sourire léger, presque imperceptible. Une trêve fragile semble s'être établie, du moins pour l'instant.

Tout le week-end, Eden m'a évitée, et Alec a déserté la maison. On dirait presque que c'est moi qui porte le poids des reproches dans toute cette histoire. Heureusement, Ezra était là pour apaiser les tensions. June est également passée, et nous avons passé une après-midi à discuter de façon peu flatteuse d'Eden et Alec. Elle m'a également fait part de sa fin de soirée avec Luis. Ces deux-là semblent bien s'entendre, du moins physiquement parlant.

Mercredi 7 juin 2023 – Tampa - Floride

Le mercredi suivant, plongée dans ma session de mots croisés, je sens soudain deux bras m'arracher de mon transat. En moins de deux secondes, je réalise la situation. Abandonnant tout ce que j'ai dans mes mains, je tente désespérément de m'agripper à mon transat, en vain. J'étais tellement concentrée que je ne les ai même pas entendus rentrer.

— Alec, lâche-moi immédiatement !

— Dans tes rêves, Sweety !

Les rires de mes frères résonnent, accompagnant celui d'Hadès, ce dernier se rapprochant dangereusement de la piscine. Je me débats dans tous les sens, mais sa prise se resserre sur mes jambes. Les insultes fusent de ma bouche, alimentant son hilarité.

— Alec Jayden Davis, je te préviens, si tu ne me lâches pas tout de suite, je te tue pendant ton sommeil !

Avant que je puisse rajouter quoi que ce soit, mon corps est lancé en arrière. Hors de question qu'il s'en tire comme ça. Battant des mains, j'agrippe finalement son tee-shirt, l'entraînant avec moi dans ma chute. Des éclaboussures arrosent la terrasse tandis que ma tête se retrouve sous l'eau, le corps d'Alec au-dessus de moi.

L'envie de rire me démange, mais malheureusement, je n'ai pas encore acquis la capacité de le faire sous l'eau. Alors que l'air commence à me manquer, je remonte à la surface en même temps que lui. Son visage surpris, ses cheveux dégoulinants sur son visage, provoquent un éclat de rire chez moi. Eden et Ezra se sont maintenant joints à nous sur la terrasse, partageant mes rires pendant que je taquine légèrement Alec.

— On dirait bien que c'est l'arroseur arrosé...

Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres, et je sais que c'est le moment de m'éloigner de lui avant de risquer de me retrouver la tête sous l'eau. Je m'éloigne rapidement, mais en un seul mouvement, il se trouve derrière moi, ses mains sur mes hanches. Juste le temps de reprendre ma respiration, et je me retrouve une nouvelle fois au fond de la piscine. En passant, la fresque au fond de l'eau me semble plutôt jolie, un détail auquel je n'avais pas prêté attention auparavant. J'essaie de l'entraîner avec moi, mais échoue. À peine remontée, il commence à me chatouiller, me faisant éclater de rire comme une baleine.

— Alec... arrête... s'il te plait. Je vais faire pipi !

Il persiste, et mon rire s'intensifie tandis que je tente désespérément de me libérer. Je le supplie d'arrêter, serrant les jambes pour empêcher tout incident gênant. Enfin, il se fige derrière moi, et un soupir de soulagement m'échappe. Encore deux minutes, et l'eau de la piscine aurait pris une teinte indésirable, provoquant une honte intergalactique. J'appuie ma tête contre son torse, reprenant lentement ma respiration. Mon cœur menace de s'échapper de ma poitrine, battant à un rythme effréné. Le contact du corps d'Alec derrière moi ne fait qu'accentuer cette sensation. Malgré ses vêtements, je peux aisément sentir les contours de son corps musclé.

— Ça m'avait manqué, Sweety...

— De me jeter dans la piscine ?

— De t'entendre rire... mais aussi de te jeter dans la piscine.

Je me retourne, et son sourire est irrésistible. Il écarte ses cheveux de son front, imitant mon geste.

— Tu comptes rester dans l'eau tout habillé ?

Alec se tourne vers moi, baissant les yeux vers lui tout en ricanant. C'est une première que je réussisse à le faire plonger avec moi. Je ris en le voyant peiner à sortir de l'eau, ses vêtements détrempés entravant ses mouvements. Finalement, je le rejoins, sortant de l'eau, reconnaissante pour la chaleur environnante. Le soleil m'enveloppe instantanément, et je retourne m'installer sur mon transat. Une notification sur mon téléphone attire mon attention, affichant une photo qu'Ezra vient de m'envoyer, Alec et moi riant aux éclats. La photo est parfaite, du moins si l'on ignore mon regard éperdu, clairement visible.

Je n'y pense pas davantage et décide de la partager sur Instagram. Cela faisait un moment que je n'avais rien publié, et en plus, je n'ai pas beaucoup de photos du brun et moi. J'accompagne le cliché d'une légende simple : « I missed you silly ❤️ ». Je repose mon téléphone alors que le brun revient sur la terrasse, cette fois en short de bain et lunettes de soleil. Il est irrésistible, et pourtant, je dois résister.

Je détourne délicatement le regard, préférant m'immerger dans les pages de mon magazine afin d'éviter à mon corps une combustion spontanée. Même si l'on pourrait croire que le soleil en est la seule cause, je sais intimement que d'autres facteurs contribuent à mon état actuel. Un état qui s'intensifie lorsqu'il s'installe sur le transat à mes côtés, me dévoilant une vue imprenable sur ses abdos sculptés. Il devrait y avoir une loi interdisant d'être aussi séduisant. Concentré sur son téléphone, il ne me jette même pas un regard, mais de mon côté, je ne peux m'empêcher de lui jeter des regards furtifs. Une vraie folle.

Bien que je sois déterminée à me recentrer sur mes mots fléchés, mon cerveau résiste à la compréhension du texte.

— Élues, choisies démocratiquement, élues.

Je tourne la tête vers Alec, qui a posé la sienne sur mon épaule accentuant le malaise déjà présent dans ma tête.

— Tu sais lire, toi ?

Je ris, alors qu'il me pousse gentiment. Je note sa réponse, et nous continuons notre recherche. Agréablement surprise, je découvre qu'il est plutôt doué. Bien sûr, il lance aussi des absurdités qui me font éclater de rire. Ces instants-là m'avaient cruellement manqué. Depuis mon retour, notre quotidien a été parsemé de querelles incessantes, et je prends conscience du poids oppressant que cela représente pour moi.

Car malgré le caractère parfois agaçant et envahissant d'Alec, nos instants de complicité demeurent les meilleurs. Finalement, il me pousse en avant pour s'installer derrière moi, souffrant du cou à force de rester dans cette position tendue. Ses jambes s'enlacent aux miennes, mon dos se presse contre son torse, et ce simple contact électrise chaque fibre de mon être, au point où je manque de lâcher mon stylo.

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Hello mes choux ! On repart sur une bonne dynamique familiale enfin à quelque détails près ! Patience, les choses vont bientôt bouger ! Restez à l'affut !