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Dimanche 25 juin 2024 – Tampa - Floride

En franchissant le seuil chez Marco, une agréable surprise m'attend : June, étendue nonchalamment sur son canapé. À en juger par son expression fatiguée, elle n'a pas beaucoup dormi non plus. Cependant, cela ne l'empêche pas de se lancer immédiatement dans une séance d'interrogatoire dès que je fais mon apparition. Armée de son sourire en coin et de son tact légendaire, elle ouvre les hostilités sans plus attendre.

— Alors, tu as baptisé ton lit ?

Un éclat de rire immédiat émane du boxeur. Moi-même, je lève les yeux au ciel en riant. Après tout, c'est June, et je sais parfaitement que je vais devoir lui relater tous les détails de ma soirée en toute minutie. Bien sûr, Marco n'est pas en reste en tant que commère. Je finis par hocher la tête et leur relate les événements. Même si mon récit les captive, je ne peux échapper aux questions coquines et intrusives de June, s'enquérant de la prestance d'Alec, de son endurance, de ses talents manuels... et ainsi de suite.

— Et du coup ? demande June une fois que j'ai terminé.

— Du coup quoi ?

— Eh bien, la suite ? Vous avez forcément discuté de ce qui se passe désormais entre vous, non ? Attends, tu ne lui as pas dit ce que tu ressentais pour lui ?

— Euh... pas vraiment. Je ne me voyais pas lui dire « Eh, au fait, je suis dingue de toi depuis mes 15 ans. » entre deux coups de reins.

Ma remarque a le mérite de la faire rire, ainsi que Marco.

— Et puis, c'est Alec. Tu sais comment il est. Pas d'attachements, c'est sa règle principale. Si je lui dis ça, tu peux être sûre qu'il va fuir.

— Ou peut-être pas. Tu n'es pas une poupée plastique qu'il a croisée dans un bar. Il te connaît depuis toujours, Swan. J'imagine qu'il n'aurait pas agi ainsi pour te rejeter juste après, à moins qu'il ne veuille vraiment mourir. Surtout que vous vivez presque ensemble, il ne peut pas t'ignorer comme il le fait avec les autres.

Je hausse les épaules, clairement, je n'ai aucune idée de ce qui va suivre. Et je ne suis pas sûre d'être prête à entendre qu'il ne me considère que comme une aventure sans lendemain. Parce que, soyons honnêtes, il y a de fortes chances que cela devienne la conclusion de notre histoire.

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Mardi 27 juin 2024 – Tampa - Floride

Alec n'est pas réapparu depuis dimanche, ni même le lundi. A part un message m'indiquant qu'il passerait bientôt, je n'ai pas eu de nouvelle. J'ai ainsi passé ma journée avec June à flâner sur la plage et, aujourd'hui, à m'adonner à une séance de shopping. Oui, encore, je le sais bien. C'est épuisée que je rentre chez moi. La demeure me semble inhabituellement silencieuse. Prise d'une soudaine solitude, je décide d'envoyer un message aux garçons pour savoir à quelle heure ils comptent rentrer, mais ils m'informent qu'ils sont pris par un événement client qui risque de se prolonger tard dans la soirée. Bien, alors ce sera une soirée en tête-à-tête avec Netflix.

Je me rends dans ma chambre pour déposer mes sacs et ranger mes nouvelles acquisitions. Un frisson de surprise me parcourt lorsque j'entends la voix d'Alec derrière moi. Malgré tout, je ne me retourne pas.

— Tes frères ne sont pas là.

— Non, ils sont à un événement.

— Ce n'était pas une question Sweety.

Le ton de sa voix ne laisse aucune place au doute quant à ses intentions. Je jette un regard par-dessus mon épaule, il est toujours vêtu de son costume. Cette cravate pourrait bien servir à d'autres desseins. Je mords ma lèvre et détourne le regard pour me concentrer sur ma tâche, cherchant à éloigner les tentations et les images suggestives qui affluent en moi. Je sens qu'il s'est installé sur mon lit, bien que je ne me retourne pas pour vérifier.

— Des nouveaux sous-vêtements ? Ils sont... très sexy. Tu les as achetés pour une raison particulière ?

— Parce que j'ai besoin d'une raison particulière pour être sexy ? je demande indifférente.

Je lui arrache les sous-vêtements des mains et les range dans mon tiroir. Alec reste immobile, se contentant de me fixer. Je le sens, car la chaleur m'envahit. C'est incroyable à quel point je réagis involontairement à son regard. J'accroche la dernière robe, me retournant une fois ma tâche accomplie, et je recule instinctivement en le voyant si proche, mon dos claquant contre la porte de mon dressing.

— J'avais bon espoir que cette raison, ça soit... moi.

Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres, qu'il humecte délibérément de sa langue. Cette vision est un délice pour mes hormones en ébullition.

— Tu vois Sweety, j'ai un réel problème depuis quelques jours, il soupire exagérément.

— Laisse-moi deviner... moi ?

— Tout juste. Voilà deux jours que je n'arrive, tout bonnement, pas à te sortir de ma tête. Visiblement, mon cerveau trouve ça amusant de me glisser des images de moi en train de te prendre encore et encore. Ce qui, tu en conviendras, est fâcheux.

Un nœud se forme dans ma gorge, au moins, sur ce terrain, nos pensées convergent. Peut-être ai-je moi aussi consacré mes nuits à fantasmer à propos du brun. Il est difficile de nier que je n'ai jamais ressenti un tel désir envers quelqu'un de ma courte vie. Même Hayden, pourtant séduisant, ne suscitait pas en moi une excitation aussi intense.

— Très fâcheux. Tu avais dans l'idée d'y remédier en venant ici ? je couine presque.

— Précisément.

Sa voix résonne rauque contre ma nuque, faisant naître une pesanteur dans ma respiration. Il me semble presque certain qu'un panneau lumineux, clamant un audacieux « Oui, prends-moi », est apposé sur mon front. Sous ma robe, mes tétons nus trahissent subtilement leur présence en se dressant avec une suggestion enivrante.

— Je pensais que tu ne couchais jamais deux fois avec la même fille ?

— Il me semble que nous avons, déjà, dépassé le cap des deux fois, non ? il rétorque amusé.

— Tu as parfaitement saisi ce que je voulais dire.

— Je n'aurais jamais dû coucher avec toi, en premier lieu, et regarde où nous en sommes maintenant. Une règle de plus ou de moins brisée.

Ma main se faufile délicatement dans son cou, glissant jusqu'à saisir sa cravate. Dans ce cas, je ne vais certainement pas refuser. Ma bouche trouve rapidement la sienne, et une fois de plus, une vague de plaisir parcourt mon estomac. La plupart des gens évoquent des papillons, mais je peux vous assurer que les miens sont soit en pleine frénésie, soit ce sont des oiseaux de la taille d'un aigle.

Ses mains s'insinuent sous ma robe, où mes sous-vêtements sont déjà imprégnés d'une humidité délicieuse. Un grognement s'échappe de lui, et je me retrouve assise sur mon bureau, ma robe relevée, tandis que sa tête se trouve entre mes jambes. Mon Dieu, il excelle avec sa langue. Je le savais déjà, mais je suis contrainte de le souligner à nouveau, étant donné les gémissements de plaisir qu'il m'arrache.

Finalement, mon tête-à-tête avec Netflix peut bien attendre.

Liens interdits : entre cœurs et amitiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant