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Samedi 24 juin 2024 – Tampa - Floride

Le regard intense de Caleb plonge dans le mien, créant une tension palpable entre nous. Mes pensées s'embrouillent, hésitantes, alors que je sens son souffle chaud caresser doucement ma peau. L'atmosphère devient électrique, chargée de désir pour sa part et d'incertitude de mon côté.

Caleb, ne montrant aucun signe de retrait, murmure d'une voix douce et taquine : « Peut-être que je devrais te convaincre. » Ses lèvres, toujours à proximité, esquissent un sourire malicieux. Mes sens vacillent entre la tentation et la prudence.

Le regard insistant de June, qui semble déterminée à jouer les entremetteuses, ajoute une dose supplémentaire de pression. Les murmures de la fête environnante semblent s'estomper alors que nous restons là, pris dans un instant suspendu dans le temps.

Finalement, je me lance, bravant l'incertitude. « Peut-être que je devrais te laisser essayer, » dis-je, sur un ton à mi-chemin entre la provocation et la curiosité. Caleb capture mes lèvres dans un baiser doux et passionné, effaçant toute hésitation. Le monde extérieur semble disparaitre, laissant place à une connexion spontanée et enivrante.

Ses mains me tirent délicatement à lui, me plaçant à califourchon sur ses cuisses étonnamment sculptées, tandis que les miennes s'aventurent dans sa nuque. Ses yeux d'un bleu profond sont clos, tout comme les miens, absorbant chaque sensation de l'instant. Sa langue s'insinue entre mes lèvres, effleurant délicatement la mienne. Ce n'est pas un baiser ardent, mais plutôt tendre, presque innocent, peut-être trop pour enivrer totalement mes sens.

Je n'ai pas le temps d'approfondir ma pensée ou d'expérimenter un baiser plus fiévreux qu'un raclement de gorge retentit bien trop proche de nous. La bulle dans laquelle nous étions éclate, pour faire place à la carrure imposante d'Hadès. Son regard est noir de colère, ses poings sont serrés à l'extrême et j'en viens même à craindre qu'il ne frappe Caleb.

— Tu vas gentiment t'écarter d'elle et partir très loin de cette plage.

Son ton est froid, menaçant, tellement que je frémis contre Caleb. Si d'ordinaire je me serais rebellé dans l'instant, son visage fermé et la rage que je vois dans ses iris me clouent sur place, faisant disparaitre toutes réparties de mon esprit. Caleb sourit en coin, ses mains toujours sur mes hanches, il n'a aucunement l'air d'avoir peur et j'en viens à me demander si ce n'est pas exactement ce qu'il cherchait à provoquer.

— Et pourquoi je ferais ça ?

— Parce que sinon, je vais tellement te frapper que ta propre mère ne va pas te reconnaître.

Je reste totalement abasourdie face à sa réponse. Elle a au moins eu le mérite de me secouer. Je suis totalement debout cette fois. Caleb se met à rire et je crois que c'est la pire réaction qu'il pouvait avoir, car le regard d'Hadès est désormais vide de toutes émotions autres que la rage.

Je le vois lever son poing prêt à frapper alors que je m'interpose entre les deux hommes sans aucune hésitation. Son bras se fige en l'air alors qu'il grogne et me demande de dégager.

— Non ! Ça suffit Alec, arrête tout de suite.

— Tu ne veux pas que je lui explose sa petite gueule, Swan ? Alors tu as intérêt à me suivre parce que sinon je peux t'assurer que je ne donne pas cher de sa peau.

Je me tourne vers Caleb qui est déjà visiblement prêt à se battre vu son regard. Il ne se défait pas de son sourire en coin pour autant, à croire que l'idée de se faire refaire le portrait l'amuse. Sauf qu'il ne connaît pas Alec, moi oui, et je sais que le brun ne blague pas. Il est capable du pire. J'en ai déjà été témoin.

— OK, d'accord je te suis, mais calme-toi s'il te plait.

Son bras retombe le long de son corps alors que je me retourne vers l'autre brun.

— Je... je suis désolée...

Mais avant que je puisse prononcer un seul mot de plus, Hadès saisit fermement mon bras pour m'éloigner. Caleb me lance un « Je t'appelle princesse » tonitruant, provoquant un grognement du côté d'Hadès. Les muscles de ce dernier sont tendus à l'extrême, et je redoute qu'il ne retourne sur ses pas pour mettre à exécution ses menaces.

Il me conduit sur une distance d'une centaine de mètres, nous éloignant de l'effervescence de la fête, avant de me relâcher brusquement. Un silence lourd s'installe, mais ses yeux révèlent une tempête intérieure. Il ne prononce pas un mot, mais je peux discerner l'orage dans son regard. À plusieurs reprises, il tire sur ses propres cheveux comme pour apaiser sa colère, mais cela semble inefficace. Je reste impassible, le fixant, jusqu'à ce que les paroles s'échappent involontairement de ma bouche, échappant à tout contrôle.

— T'es content, t'as réussi à, une fois de plus, gâcher ma soirée ?

Ses yeux qui avaient repris une teinte émeraude virent de nouveau à l'orage.

— Gâcher ta soirée ? Tu te fous de ma gueule ? Parce que c'était ça, pour toi, passer une bonne soirée ? Te faire sauter sur la plage par un baltringue ?

— Premièrement je ne me faisais pas sauter, on s'embrassait juste, deuxièmement, ce n'est pas un baltringue, troisièmement, t'es mal placé pour parler, c'est limite si elle ne te branlait pas sur la piste ta Barbie, et surement le plus important, je n'ai aucun compte à te rendre Alec Jayden Davis ! T'es qu'un putain de psychopathe égoïste. Tu m'ignores pendant deux semaines et là tu débarques pour me prendre la tête parce que j'embrasse un mec ? Mais merde Alec je fais ce que je veux, j'embrasse qui je veux et je couche avec qui je veux ! je crie de frustration.

Il grogne une nouvelle fois, faisant les cent pas, ses cheveux sont totalement en bataille et malgré ma colère et ma frustration, je ne peux m'empêcher de le trouver à tomber.

— Tu cherches quoi à la fin ? Merde explique moi Alec parce que là je ne comprends pas !

— Je te dis que te voir avec ce connard de la salle me rend dingue et toi tu fais quoi ? Tu te tapes son pote devant moi ?

— Bah quoi ? Tu devrais être content, je t'ai écouté, je ne me suis pas tapé Marco.

Oui, je suis consciente que je le provoque totalement. Mais, il me rend folle.

— Putain, mais ferme là Swan parce que je vais vriller.

— Ah parce que menacer de taper un mec à mort parce qu'il m'a embrassé, ce n'est pas avoir vrillé ça ? je lève les yeux au ciel.

— T'allais coucher avec lui ! Si ce n'était pas sur cette plage, ça aurait été autre part.

— ET ALORS ? Est-ce que moi je t'empêche de coucher avec ta Barbie ? Non alors pourquoi tu me...

— PUTAIN, MAIS TU NE COMPRENDS PAS QUE C'EST AVEC TOI QUE J'AI ENVIE DE COUCHER ?

Heure du décès : 2h03. Cause de la mort : Arrêt cardiaque. Il murmure des jurons entre ses dents tout en tirant sur ses cheveux, tandis que je demeure là, complètement stoïque. Mon esprit semble avoir cessé de fonctionner, et une chaleur écrasante m'envahit à un tel point que m'exprimer correctement devient une tâche ardue. Mon esprit et mon corps ne désirent plus qu'une seule chose, me jeter sur lui et l'embrasser jusqu'à ne plus pouvoir respirer. 

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Enfin ! Oui même moi qui écrit l'histoire je n'y croyais plus. 

Alors, vos réactions ? 

Liens interdits : entre cœurs et amitiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant