Vendredi 21 juillet 2023 - Paris
Noah n'a vraiment pas bien réagi à la visite de son frère. D'ailleurs, je n'ai pas pu assister à leur conversation, le danseur m'ayant gentiment demandé d'attendre dehors.
Il est sorti dix minutes plus tard, l'air tendu et le visage fermé. Je n'ai pas osé le questionner et me suis contentée de le suivre.
Maintenant, nous sommes devant son appartement, et il n'a toujours pas dit un mot. Le silence est pesant, du moins pour moi, à tel point que je commence à triturer mes doigts.
— Si tu préfères être seul, tu peux me le dire, tu sais. Je comprendrais. Je peux appeler un Uber, il n'y a aucun problème, je bafouille presque, me sentant soudainement intimidée par son attitude glaçante.
Je ne sais pas pourquoi soudainement il m'intimide autant, mais son visage est tellement froid qu'il en devient presque menaçant. Il doit se rendre compte de son mutisme et de l'image qu'il renvoie, car son regard s'adoucit.
— Non, désolé si j'ai donné l'impression que tu déranges. C'est juste que mon frère... disons que c'est compliqué. Mais je te promets que je n'ai aucune envie que tu partes, trésor. Au contraire, j'ai besoin de toi pour penser à autre chose, il me rassure en esquissant un léger sourire.
Il ouvre la porte du bâtiment et se penche.
— Si vous voulez bien vous donnez la peine, mademoiselle Nelson, il imite un groom anglais.
Je pouffe de rire et lui passe devant pour pénétrer à l'intérieur de son appartement. L'entrée est accueillante, avec des murs peints dans des tons chauds et des œuvres d'art éparpillées ici et là, témoignant du caractère créatif de Noah. Des plantes en pot apportent une touche de verdure rafraîchissante à l'espace.
Je remarque immédiatement la propreté impeccable de l'endroit, chaque objet semble avoir sa place et tout est rangé avec soin. L'appartement dégage une atmosphère chaleureuse et confortable, comme un petit cocon où l'on se sent instantanément à l'aise.
Noah referme la porte derrière nous et me rejoint dans le salon. Il semble plus détendu maintenant que nous sommes à l'abri des regards extérieurs. Je lui adresse un sourire timide, reconnaissante de rester à ses côtés malgré la tension précédente.
— Je peux te proposer quelque chose à boire ? demande-t-il, brisant le silence.
— Je veux bien un soda, merci, répondis-je, observant Noah se diriger vers la cuisine.
Alors que je m'installe sur le canapé, mes yeux se posent sur une étagère remplie de livres. Je me lève pour les examiner de plus près, remarquant une collection éclectique allant de la littérature classique à des romans contemporains, en passant par des ouvrages sur l'art et la musique.
Noah revient avec deux sodas et me rejoint dans le salon, où je feuillète distraitement l'un des livres.
— Sérieusement, tu as lu tout ça ? demandai-je, impressionnée par la quantité de livres.
Il rit doucement en inspectant le livre entre mes mains.
— Presque. Je suis un peu obsédé par la lecture. Mais c'est une bonne compagnie quand on a des insomnies, avoua-t-il en s'asseyant à côté de moi.
Nous passons ensuite un moment à discuter de nos livres préférés, partageant des anecdotes sur nos lectures les plus mémorables. Bientôt, la conversation dévie vers des sujets plus légers, et nous échangeons des blagues et des souvenirs amusants.
Vers vingt heures il nous commande des pizzas et on se retrouve à parler de gastronomie. C'est à ce moment que je réalise qu'on dit « bourguignon » et non « bournijon » comme je l'ai répété plusieurs fois à June, cette anecdote nous provoque un fou rire.
Après avoir bien mangé, nous nous affalons sur le canapé, regardant un film choisi au hasard par Noah. Officiellement, nous devrions nous rendre au bar, mais avec ma tête posée sur le torse du danseur, je n'ai aucune envie de bouger. Comme s'il lisait dans mes pensées, il lève mon menton dans sa direction.
— T'as vraiment envie d'aller au bar America ? il demande en étouffant un bâillement.
— Non, mais si tu as envie d'y aller, vas-y, je ne vais pas tarder à rentrer de toute façon, je l'informe en me redressant pour m'étirer.
J'ai la flemme, mais il va bien falloir que je regagne mon appartement. Je me lève et me retourne vers lui, mais ses mains attrapent mes hanches pour me tirer à nouveau sur ses jambes. Je me retrouve à califourchon sur lui, mes mains sur ses épaules.
— Je ne vais nulle part et toi, tu penses aller où comme ça, trésor ? il demande en chatouillant mon cou avec son nez.
— Chez moi, tu bâilles, t'es fatigué, je ne vais pas te déranger plus longtemps Noah, je lui dis en caressant ses cheveux.
— Reste, il me souffle en embrassant la peau sensible sous mon oreille. Dors ici America, s'il te plait.
Mon corps frissonne sous ses lèvres, et il sait qu'il a gagné quand nos bouches se percutent avec ferveur, laissant présager une soirée remplie de plaisir.
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Samedi 22 juillet 2023 - Paris
Je suis tirée du sommeil par les vibrations d'un téléphone, encore, mais un bras enserre ma taille, je suis nue comme un ver et le torse chaud et musclé dans mon dos se soulève à un rythme régulier, m'indiquant que Noah dort encore.
Je me glisse doucement hors de la couette pour ne pas le réveiller et attrape le téléphone qui traine sur le parquet. La tête d'Alec souriant apparaît à l'écran, et une nouvelle fois, mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Est-il sérieux ?
Hier, je l'ai appelé et il m'a envoyé balader, m'infligeant la vue de sa compagne à moitié sur son lit, et maintenant il ose m'appeler en pleine nuit ? C'est une putain de blague ? Je décline l'appel et me dirige vers le salon pour boire un coup.
Mon téléphone continue de vibrer, mettant mes nerfs à rude épreuve. Mesquine ? Certainement. Rancunière ? Plus que jamais. Je sais que c'est immature et que cela risque de me causer plus de problèmes qu'autre chose, mais je ne peux pas résister à l'envie de lui rendre la pareille.
À pas de loup, je retourne dans la chambre de Noah et le prends en photo. Son torse est découvert, le drap ne couvrant que le bas de son corps. Même dans son sommeil, il est évident qu'il est nu. Le flash le fait grogner, mais heureusement, il redevient paisible en quelques secondes.
Ravie de mon cliché, je l'envoie à Alec avec une petite légende bien piquante : « Baise avec ta greluche et fou moi la paix. Comme tu peux le voir, j'ai suivi ton conseil et je n'ai plus besoin de toi. »
Courageuse, mais pas téméraire, j'éteins mon téléphone dès que la mention « lu » apparaît sur l'écran. Je suis provocante, mais pas suicidaire et je sais que là, si je n'étais pas sur un autre continent, ma vie serait en danger, tout comme celle de Noah.
Malgré le petit sentiment de victoire en moi, c'est bien la tristesse et le désarroi qui prend le plus de place dans mon cœur et mon esprit. Commet on a pu en arriver là ?
Holà mes petites chicas ! Alors, que pensez-vous de cette vengeance ? 😈
Selon vous, comment va réagit Alec ?
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Liens interdits : entre cœurs et amitié
RomanceDepuis son enfance, Swan baigne dans l'étreinte chaleureuse de ses deux frères, un duo qui, telle une forteresse, l'a longtemps préservée des blessures que peuvent infliger les relations amoureuses et charnelles. Cependant, ils n'avaient pas prévu q...