Ilona Lazykwartz
T.w: viol
Ma peau frissonne et quand je me retourne, la porte de l'université se ferme aussitôt. Bizarre. Je secoue la tête et continue de caresser cette boîte à ronron qui se tourne sur le dos. Mon cœur fond face à cette boule de poils.
Je sors mon téléphone et je me retiens de sauter de joie quand je vois que le prof est absent. Je souris instinctivement.
- Je vais devoir te laisser, boule de poils, soupiré-je. Il faut que je rentre. Prends soin de toi, d'accord ?
Une fois debout sur mes deux jambes, je m'étire avant de bailler.
J'ai peu dormi à cause de l'intervention du colocataire. Il a fallu qu'il me réveille et il m'a foutu une de ces trouilles. J'ai cru que j'allais connaître une crise cardiaque alors que je suis encore jeune. Je n'ai que dix-neuf ans. C'est trop tôt pour ça. Le pire, c'est que je suis encore frustré. Il m'a réveillé seulement pour m'embêter ? C'est débile. Mais je ne devrais pas être étonné. Je pense encore à ce fameux jour. La rumeur. Je ne savais même pas que ça existait encore à l'université. J'étais aussi surprise quand j'ai su que ça se faisait au lycée. Pour moi, les histoires de rumeur ou de réputation se passaient seulement dans les films américains.
Une idée me vient en tête. Il a osé me déranger pendant mon sommeil et maintenant je n'arrête pas de bailler. Je devrais me venger. Je devrais lui rendre la monnaie de sa pièce, le réveiller pendant qu'il dort bien profondément. Je compte bien faire comme Mushu. Rien que d'y penser, je rigole déjà. J'ai l'air un peu folle à rire dans la rue. J'aperçois une dame qui esquive mon regard d'ailleurs. Oh...la honte.
Alors que je continue de marcher en même temps que de parcourir ma playlist Deezer, un cri glaçant retentit à mes oreilles. Ça résonne dans toute la rue et les corbeaux sortent en trombe de leurs nids. Une vague de frisson parcourt mon cœur de long en large et en travers jusqu'à faire taire mon cœur et paralysé mon corps.
C'est le fruit de mon imagination n'est-ce pas ?
Seulement, mon imagination me harcèle de scénarios d'horreur. Et si c'était un meurtre ? Un kidnapping ? Ou même pire !
Je déglutis.
J'ai peur d'avancer maintenant, mes mains tremblent alors que je commence à faire un pas. J'ai une sensation étrange qui me dévore de l'intérieur, celui qui me dit de partir en arrière. Je m'arrête à nouveau. Un rire sanglant qui me fait frémir de peur. Je suis tétanisé. J'approche d'une ruelle et ça ne me rassure pas. Des gémissements, quelqu'un se débat, je le sens du plus profond de ma chair. Mais, et si je me trompe ? Peut-être que ce n'est rien, hein ? J'aimerais que ce soit le fruit de mon imagination et non la réalité, que ce soit un corbeau constipé qui hurle.
Je prends une grande inspiration malgré mon corps qui me supplie de fuir. Je compose le numéro puis j'envoie un message avant de reprendre mon souffle.
- Hé ! Bégayé-je les yeux fermés.
Quand j'ouvre les yeux. Mon cœur est en alerte tandis que mes jambes fléchissent lorsque je croise le regard de détresse de cette fille dénudée. Mes yeux font des vas et vient à chaque recoin de cette scène. Ses vêtements sont en lambeaux et soudain je croise le regard lubrique de l'homme. Je m'écroule au sol lorsqu'il fait un pas avec un sourire pervers.
- Deux nanas ? Quelle chance ! s'exclame-t-il.
- Vous approchez pas...
Son rire résonne dans tout mon corps. Mes mains se resserrent sur moi mais soudain il saisit mon poignet. Je suis tétanisé face à son visage dégoûtant, ridé, un regard lubrique et sa langue immonde qui humidifie ses lèvres pâles. Ses mains moites commencent à parcourir mon corps, je sursaute à chacun de ses mouvements et ma poitrine commence à m'étouffer. Je me débat, je bouge dans tous les sens possible mais sa poigne se resserre alors un nœud se crée dans ma gorge pour se faufiler jusqu'à mon estomac.
- Arrêtez ! Crié-je en le repoussant sans savoir comment.
Aussitôt, je tombe à terre tout comme le vieillard qui soudain me regarde avec haine. Je grimace et serre ma cheville, seulement, je suis tétanisé. Ses rides se dévoilent bien plus lorsqu'il fronce les sourcils.
- Espèce de sale garce !
Mon sang se glace lorsqu'il fonce sur moi et je me braque d'un coup quand il m'inflige le premier coup. Mon corps se recroqueville, les mains collées à mes deux oreilles, mes dents qui mordent mes lèvres jusqu'à ce que le liquide s'infiltre dans ma gorge. Mes larmes coulent car je n'arrive plus à les retenir, je m'étouffe avec elles. La fille, au loin, est tétanisée. Elle reste collée au mur, son regard braqué sur moi.
Je crois que je regrette d'avoir réagi aussi bêtement. J'aurai dû la laisser dans sa merde au lieu de subir les coups de cet homme. Néanmoins, je détaille les yeux larmoyants de cette fille. Et, je crois que, même avec la plus grande colère, jamais je n'aurais pu la laisser. Car, moi-même, dans cette situation, j'aurai aimé être aidé.
Tout tourne autour de moi, je perds mes forces, mon corps vacille alors qu'il est allongé sur le bitume. Je me laisse caresser par le vent tandis que mon cœur s'accélère jusqu'au vertige. La fille devient de plus en plus flou. Cependant, alors que je commence à perdre espoir, une douce mélodie résonne à mes oreilles, celui qui apaise quand tu penses que tout est perdu. Alors je souris malgré la douleur.
- Police ! Hurle une femme.
Je ne sens plus rien. Je ne sens plus ses mains affreuses sur moi. Même si je perds peu à peu connaissance, j'ai le plaisir de voir cet homme s'affoler, reculer et se précipiter en arrière mais il trébuche. Il ne me regarde pas mais moi, je le vois aussi tétanisé que je l'étais. Si j'en avais la force, je lui lâcherai mon plus beau majeur en guise de récompense pour son acte égoïste. Ensuite, je regarde cette fille recommencer à respirer, toujours ses poings sur sa poitrine qui tiennent fermement ses vêtements. Une lueur bleu et rouge rayonne dans ses yeux.
Le goût de la victoire.
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GARCE
RomanceLorsqu'une nouvelle débarque à la fac, elle ne perd pas de temps pour faire sensation. Mais est-ce réellement ce qu'elle voulait ? Des rumeurs défilent avant même qu'on ne lui adresse la parole. Aussitôt, Axel Grenat vient à elle, la taquinant sur c...