CHAPITRE 3

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J'enfile mon tee-shirt à l'effigie de la superette dans laquelle je travaille. Elle se situe à quelques mètres de l'hôpital.

Je quitte la remise pour me diriger dans les rayons à la recherche de clients qui ont besoin de conseils.

Je resserre ma queue de cheval puis m'approche d'un homme d'âge mûr qui semble chercher quelque chose dans le rayon de protection hygiénique.

Je décide de l'aider, réalisant qu'il est sûrement ici pour sa petite amie ou sa femme.

« —Bonjour. » L'interpellais-je.

Il se tourne vers moi puis me dévisage comme si je venais de le réveiller d'un coma.

« —Avez-vous besoin d'aide ? » Demandais-je.

Il semble hésiter puis finit par céder.

« —Je n'ai aucune idée de ce que je dois acheter. Ma femme m'a dit de prendre le plus absorbant mais ce n'est pas du tout comme du sopalin. » Me confie-t-il en se grattant la nuque.

J'essaye de me retenir de sourire lorsqu'il dévisage un paquet de tampon.

« —Est-ce qu'elle vous a dit quel type de protection elle utilise ? » Lui demandais-je.

Il secoue sa tête négativement.

Je déglutis. Je n'arrive pas à croire que je parle de menstruation avec un inconnu.

« —Est-ce le début de son cycle ? » Le questionnais-je en essayant de paraitre le plus professionnel possible.

Il semble aussi mal à l'aise que moi.

« —C'est le début. » Me dit-il presque en murmurant comme s'il allait s'évanouir.

Je m'approche et prends un produit puis lui tends.

« —Je pense que cela correspondra à ses attentes. » Lui dis-je avec un sourire.

Il hoche la tête puis recule de quelques pas, le paquet de serviettes hygiéniques collé à lui.

« —Merci, passez une bonne journée. » Me dit-il avant de quitter le rayon comme s'il allait exploser à tout moment.

Je secoue ma tête alors qu'une silhouette se dessine à mes côtés.

« —Qu'est-ce qui te fait rire ? » Me demande une voix grave.

Je me tourne pour voir Gretchen qui me dévisage d'un air hautain.

Mon amusement cesse immédiatement en apercevant son visage.

Elle me fixe sans cacher son mépris.

« —Rien, j'ai du travail. » Lui dis-je avant de faire volte-face pour quitter le rayon à mon tour.

Gretchen est le genre de personne que j'évite à tout prix.

Elle a plus de 40 ans et a trois enfants à sa charge.

Son mari l'a quittée même si elle continue de prétendre qu'il est à l'armée et qu'il sert pour son pays.

Elle ne sait toujours pas remis de sa rupture ce qui la met de mauvaise humeur.

Son humeur massacrante se répercute sur nous, ses collègues de travail.

Elle n'hésite pas à nous accuser lorsqu'elle vole dans la caisse et nous menace lorsqu'on la surprend en train de glisser des paquets de gâteaux dans son manteau avant de partir.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant