Maladivement Séduisant

CHAPITRE 4

Faith me sourit alors que j'entre dans l'hôpital.

Je décide de me diriger vers elle pour discuter un peu.

« —Ellie, comment vas-tu ? » Me demande-t-elle en rangeant un dossier dans un tiroir avant de se tourner à nouveau vers moi.

Je hausse les épaules.

« —Enchainer le travail et les cours, ce n'est pas le plus facile. » Lui avouais-je alors qu'elle hoche la tête d'un air compatissant.

« — Ne m'en parle pas ! Avant de trouver cet emploi, j'ai dû enchainer les petits boulots pour financer mes études. C'était pas de la tarte. » Me confie-t-elle avec nostalgie.

Faith est une trentenaire et pourtant mentalement j'ai l'impression de parler avec une jeune fille, pleine de vie, prête à mordre la vie à pleines dents.

Elle est toujours positive.

Elle rassemble ses cheveux dans une queue de cheval puis soupire un bon coup avant de se pencher pour répondre au téléphone qui vient de sonner.

« —Accueil de l'hôpital de Philadelphie, que puis-je faire pour vous ? » Demande-t-elle d'une voix accueillante et agréable à entendre.

Je lui explique que je vais aller voir mon frère et elle me répond d'un simple clin d'œil tout en continuant sa conversation.

Lorsque mon regard se pose sur le distributeur, je plisse les yeux puis tourne la tête me rappelant du conseil de l'homme à la capuche noire.

Je pénètre dans la chambre de Ruth qui lit un livre. Il quitte des yeux son livre pour me regarder puis m'adresse un sourire sincère.

Je m'installe dans le fauteuil à ses côtés, dépose mon sac à mes pieds puis reporte mon attention sur mon frère.

« —J'ai rêvé ou tu étais bien là cette nuit ? » Me demande-t-il.

Mon sourire s'agrandit à cette évocation.

Je hoche la tête.

« —Oui, je voulais venir te voir rapidement. » Lui avouais-je.

Il fronce légèrement les sourcils.

« ­—Est-ce que tu fumes ? » Me questionne-t-il soudainement.

Je le dévisage puis prends quelques secondes pour m'assurer de ce que j'ai entendu.

« — Bien sûr que non pourquoi tu me poses cette question ? » Lui demandais-je légèrement troublée.

« —Ce matin, les infirmières m'ont obligé à prendre un bain de bétadine et de respirer dans un masque pendant une heure. Apparemment, quelqu'un aurait fumé dans l'établissement et ça empestait la cigarette. » M'explique-t-il.

Je devine alors immédiatement le responsable de cet incident.

« —Ca me rassure que ça ne soit pas toi, je n'avais pas envie de te faire la morale en sachant que je suis coincé dans ce lit. Ca n'aurait pas été très crédible.» Me confie-t-il.

Je détourne le regard et j'entends Ruth qui s'apprête à parler mais la porte s'ouvre laissant apparaitre un homme d'une cinquantaine d'année avec un sourire en coin.

Il me salue d'un simple geste de la tête puis s'approche du lit.

Je fronce les sourcils alors que deux autres personnes font irruption dans la pièce, l'un tient un micro, l'autre une caméra qui est pointée sur Ruth et l'homme.