CHAPITRE 59

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ELLIE

Je fixe cette silhouette qui me parait si familière. Ma gorge se serre à l'idée qu'il s'agit peut-être de lui.

Ma raison me secoue les épaules, bien sûr que non ce n'est pas lui !

Lowell m'a formellement interdit de le rappeler, il ne viendrait pas dans cette supérette, à quelques mètres de moi...

Je fais deux pas de plus dans sa direction.

Mais pourtant, ce gilet noir...

« —Jenny, tout va bien ? » M'interpèle soudainement Gretchen de l'autre côté.

Je suis si absorbée par mes pensées que je ne réalise pas qu'elle se soit à nouveau trompé de prénom.

Je finis par me tourner, tente d'éclaircir ma voix.

« —Oui tout va bien. » Lui répondé-je avant de me tourner à nouveau vers l'individu.

Je me fige en réalisant qu'il a disparu.

Je m'empresse de quitter l'allée pour me diriger vers l'entrée du magasin mais il n'est plus là.

Je passe une main dans mes cheveux et secoue ma tête négativement.

Je deviens folle ma parole !

« —Reprend-toi Amy ! On est pas là pour dormir. » Me sermonne Gretchen avant de retourner à la caisse.

Je laisse passer ses paroles et me concentre sur les émotions qui me traversent.

J'étais si convaincue qu'il s'agissait de lui, j'ai eu cet espoir, comme si tout à coup les lumières se rallumaient et je voyais à nouveau clair.

Je baisse la tête et prends une grande inspiration.

Je suis ridicule.

Je retire la veste à l'effigie de la supérette et la jette sur un fauteuil avant de me diriger dans l'arrière-boutique pour récupérer les produits à mettre en rayon.

Reprend-toi Ellie !

Il ne reviendra plus.

Je serre mes poings à cette pensée. Il ne reviendra plus. Non ce n'est pas possible.

Je me fige à nouveau, fixe la pancarte indiquant qu'il s'agit de l'arrière-boutique. Je me laisse à nouveau submerger par mes émotions.

Reprend-toi Ellie !

« —Molly ! » S'exclame soudainement Gretchen.

Je ne réalise pas immédiatement qu'elle fait référence à moi. Je me tourne pour voir ce qu'il se passe.

« —Mâte-moi le canon qui vient d'entrer ! » S'exclame-t-elle presque en s'assurant que tout le magasin ait entendu cela.

Je secoue ma tête d'exaspération.

« —Je m'appelle Ellie ! » Répliqué-je.

Je croise le regard d'une cliente qui nous dévisage comme si nous étions deux attardées.

Oui c'est très probable.

Je détourne le regard et m'empresse de me réfugier dans le stock.

Je m'apprête à récupérer un caisson de bouteilles de lait mais je m'arrête dans mon élan et m'assois sur celui-ci à la place.

J'extirpe mon téléphone portable à la place. Il s'agit d'un vieux téléphone que j'ai ressorti du grenier. Je compose le numéro de Lowell, le désespoir dictant la moindre de mes actions.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant