CHAPITRE 41

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ELLIE

Lundi matin.

Je traine des pieds, mon sac pend sur mon épaule, la bretelle menace de lâcher à tout moment.

Je cligne des yeux pour essayer d'apercevoir Gaspard parmi la foule d'étudiants. Mon nez me fait mal, j'ai l'impression que l'on me frappe le crâne avec un marteau.

Une main se pose sur mon épaule.

Je me tourne et lance un regard noir à la personne qui a osé troubler mes pensées.

Gaspard.

Il affiche un sourire qui pourrait illuminer la pièce mais cela m'aveugle plus qu'autre chose.

Je n'ai pas passé une bonne nuit. Je n'ai fait que fixer le message de Lowell, ce message si innocent et pourtant qui me torture l'esprit. J'ai l'impression que je n'aurais pas dû quitter l'hôpital, j'aurais dû laisser cette infirmière me faire passer des tests, j'aurais plaidé coupable, j'aurais brouillé les pistes pour perdre du temps et rester là-bas.

Je sais que je me suis promise de ne me préoccuper des autres mais c'est une seconde nature chez moi.

« —Ca va ? » Me questionne Gaspard alors que nous nous dirigeons vers l'amphithéâtre comme dans une marche funéraire.

Je hausse les épaules.

« —Rappelle-moi de ne pas boire tous les shots la prochaine fois. » Lui dis-je tout en sachant pertinemment que ce n'est pas la raison de mon mal-être.

« —Pas de soucis, je le ferais sans problème. » Me répond-il tout en poussant la porte pour me laisser passer devant.

Je sers mon téléphone dans ma main, luttant contre l'envie de prendre contact avec Lowell. J'ai l'impression de lutter contre une force beaucoup trop puissante.

Je soupire puis jette un regard vers mon ami.

« —Je reviens, je dois juste passer un appel. » Lui annoncé-je tout en ressortant de l'amphi.

Je m'empresse de déverrouiller mon téléphone.

Je recherche le numéro de Lowell puis l'appelle.

Je colle, presse mon téléphone contre mon oreille.

Je me contiens et tente de ne pas imploser lorsque la voix féminine m'annonce que le numéro que je tente de joindre n'est pas disponible.

Je raccroche et lui envoie un message.

« Tout va bien ? »

Je reste cinq bonnes minutes à fixer l'écran de mon téléphone sans conséquence.

Mon message reste sans réponse.

Je suis à deux doigts de quitter la faculté pour aller à l'hôpital mais le professeur arrive et nous conseille de rentrer.

Il est temps que je pense à moi.

Je suis les pas du professeur à contrecœur.

J'essaye de comprendre le contenu du cours, de m'investir mais je n'y arrive pas.

Le cœur n'y est pas.

Gaspard joue à un jeu sur son téléphone, le quart de la promo se contente de fixer l'horloge au mur.

Je consulte mon téléphone toutes les deux minutes dans l'espoir d'avoir une réponse de sa part.

La journée passe lentement, les heures s'écoulent et mon angoisse ne diminue pas.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant