Maladivement Séduisant

CHAPITRE 77

ELLIE

Je fixe mon reflet dans le miroir alors que l'arrivée de mes parents me revient en mémoire.

Je passe une main sur mon visage puis enfile le haut de mon pyjama avant de détourner mon regard du miroir.

Je quitte la pièce et entre dans ma chambre où Lowell m'attend sagement dans le lit. Il semble se retenir de dormir, comme s'il tenait à être éveillé lorsque je le rejoindrais sous la couette.

Lorsqu'il m'aperçoit, un faible sourire se dessine sur ses lèvres. Je grimpe sur le matelas et il soulève la couverture pour que je m'y glisse plus facilement. Il m'attrape la taille et me tire contre lui. Je pose ma tête sur son torse alors que ses doigts frôlent la peau de mes hanches d'un air distrait.

Je soupire de confort en réalisant que c'est bien le seul endroit où je souhaite être, dans ses bras.

« —Plutôt étrange comme première rencontre avec tes parents. » Marmonne Lowell d'un air amusé.

J'acquiesce doucement d'un geste de la tête.

« —Ca tu l'as dit ! Mais ne pense pas qu'ils vont abandonner si rapidement. » Lui répondé-je en souriant de toutes mes dents.

Je sens son souffle sur le haut de mon crâne ce qui me fait frissonner.

Je lui attrape sa main libre et pose un baiser dessus. Il semble surpris par mon geste mais ne dit rien.

Malgré tout ce qui se passe, je suis sincèrement heureuse. La situation n'est pas parfaite et pourtant j'ai l'impression que depuis que Lowell a décidé d'abandonner de se battre contre moi, tout va pour le mieux.

Je me redresse alors me rappelant que j'ai oublié le plus important. J'écarquille les yeux et me tourne vers Lowell qui me dévisage, surpris.

« —Tu ne m'as même pas parlé de ce qu'il s'est passé au tribunal ! » M'exclamé-je.

Je me recule et m'assois en tailleur face à lui alors qu'il se redresse.

« —Je ne voulais pas en rajouter, tu as eu une grosse journée avec tes parents. » M'explique-t-il.

Je fronce les sourcils.

« —Est-ce que... cela veut-il dire que ça ne s'est pas bien passé ? » Lui demandé-je horrifiée par cette pensée.

Il m'attrape les mains et me fait un grand sourire. Le problème est que je n'arrive pas à discerner s'il s'agit d'un sourire qui se veut rassurant ou un sourire qui est censé me préparer au pire.

« —Ils m'ont posé beaucoup de questions sur mon enfance avec mon père. J'ai été surpris quand ils m'ont dit que mon père n'avait pas parlé de l'incident de ma mère. Il leurs avait simplement dit qu'il s'agissait d'un accident de sport d'hiver. J'aurais pu continuer avec cette version des faits pour me dédouaner mais cela rendait juste l'attitude de mon père injustifiable. Je leur ai dit la vérité. » M'annonce-t-il.

Je vois qu'il tente de maitriser ses émotions.

Je pose ma main sur sa joue et la caresse lentement alors qu'il reprend la parole.

Je plonge mon regard dans le sien.

« —C'était vraiment bizarre. Je te l'avais déjà dit et pourtant en parler à nouveau à voix haute... C'est comme si je me revoyais à pleurer comme un gamin qui cherche sa mère. J'ai bien cru que j'allais quitter la pièce et retirer ma plainte. Je sais que je n'étais qu'un gamin mais sur le coup je n'ai pas pu m'empêcher de visualiser ce que ça a été pour mon père. Il n'a jamais eu l'occasion de réellement se lier à moi. Ma mère était toujours là pour nous calmer tous les deux et lorsqu'elle est partie, nous nous sommes retrouvés comme deux idiots qui ne parlaient pas le même langage. Les jurés avaient clairement montré qu'ils n'étaient pas en faveur de mon père et je ne voulais pas l'enfoncer par vengeance. J'ai juste fait ce qui me semblait être juste. » Poursuit-il, la voix chargée d'émotion.