Maladivement Séduisant

CHAPITRE 93

ELLIE

Le lendemain, lorsque je me réveille j'ai déjà un sourire aux lèvres. J'ai l'impression que cette période difficile s'est finalement soldé par un pur moment de bonheur. Je commence enfin à apercevoir le bout du tunnel.

Une main se glisse sous mon tee-shirt pour me caresser distraitement le dos. Je frissonne puis me tourne le matelas pour faire face à Lowell qui a le même sourire rêveur aux lèvres. Je passe ma main dans ses cheveux et il lâche un léger grognement qui me fait rire.

« —J'en connais une qui croit encore au père noël. » Marmonne-t-il en me fixant avec beaucoup d'attention.

Je retire ma main de ses cheveux et m'assois complètement sur le lit.

« —Non, c'est juste que pour moi noël a toujours été un moment joyeux pour retrouver ce qu'on aime. » Lui expliqué-je une vive émotion dans la voix.

Il se redresse à mes côtés.

« —Cela voudrait-il dire que tu m'aimes ? » Me demande-t-il d'un ton amusé.

Je tourne ma tête vers lui et plisse les yeux. Cela l'amuse beaucoup de me voir si sentimentale soudainement.

Je lève les yeux au ciel alors qu'il entrelace nos doigts en me détaillant du regard. De mon côté, je fixe un point invisible face à moi pour ne pas me laisser berner par son charme matinal.

« —Bon je suis d'humeur généreuse donc je vais faire le petit déjeuner. » M'annonce-t-il subitement en sautant hors du lit.

Il se penche et attrape un tee-shirt par terre avant de l'enfiler. Lorsqu'il passe la tête dans l'encolure, il remarque mon regard fixé sur lui et m'adresse un clin d'œil avant de disparaitre dans le couloir.

Je passe une main sur mon visage. J'ai toujours un peu de mal à m'habituer à cette nouvelle facette de Lowell. C'est charmant mais surtout très perturbant. Je m'étais accommodée à Lowell mais le voir sous un nouveau jour est très rafraichissant. Je le vois peu à peu reprendre vie et c'est agréable d'être au premier rang pour assister à ce spectacle.

Je savais qu'il y avait encore une part de joie de vivre en lui.

Je m'extirpe à mon tour des draps et m'empresse de le rejoindre.

Nous avons mangé puis avons pris une douche, ensemble. Et nous voilà en route pour aller dire au revoir à Ruth avant qu'il prenne la route avec mes parents.

Au fur et à mesure que le trajet se passe, je vois Lowell se tendre. Je sais que pour lui retourner à l'hôpital n'est pas une partie de plaisir mais je ne veux pas non plus le pousser dans la gueule du loup à cause de moi.

Je finis donc par l'interpeller alors que le taxi dépasse le panneau indiquant l'entrée à Philadelphie.

« —Si tu veux, tu peux m'attendre dehors, je ne serais pas longue. » Lui dis-je d'une voix douce pour me montrer compréhensive.

C'est toujours très déstabilisant de le voir perdre les pédales, il est toujours si sûr de lui.

Le seul sujet qui le touche encore est sa relation avec son père.

« —Non c'est bon, je vais bien. » Me répond-il en me souriant mais je vois qu'il n'est pas tout à fait honnête, c'est un simple sourire de façade.

Je tapote sa cuisse et il se penche pour m'embrasser les cheveux avant que je dépose ma tête sur son épaule.

Le reste du trajet se fait dans un silence plus apaisant et nous arrivons enfin devant le bâtiment en question.