CHAPITRE 14

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ELLIE

Je soupire, me retourne dans mon lit sans arriver retrouver le sommeil.

Je finis par abandonner, me redresse puis attache mes cheveux sans réfléchir ne préférant pas m'attarder sur mon aspect physique.

Je repousse la couverture et quitte mon lit pour me diriger dans la cuisine où m'attend sagement une tasse vide.

Je l'attrape, vide ma bouteille de lait d'un geste presque automatique puis le glisse au micro-onde.

Je n'ai jamais aimé le café, le thé non plus, j'ai toujours trouvé cela amer et le deuxième sans aucun goût.

Je suis peut-être légalement adulte mais mon attitude n'a rien à voir avec cette catégorie de personnes.

J'allume la télévision, zappe sans aucune conviction puis me précipite pour aller chercher ma tasse lorsque la sonnerie du micro-onde sonne dans tout l'appartement.

Mes voisins du dessus sont très pointilleux sur le silence, c'est un couple de sexagénaire qui aiment passer leur temps à faire des mots croisés. Le moindre bruit les perturbe. Une fois j'ai éternué et je les ai entendus frapper avec leurs cannes contre le sol suivi d'un « cessez ce boucan ! ».

Depuis cet indicent j'évite de les déranger, pas parce que je suis une bonne voisine mais j'ai appris par la suite qu'ils étaient très bons amis avec le propriétaire. J'ai eu assez de mal à trouver ce logement, il ne faudrait pas que je me fasse expulser à cause de mes éternuements.

Mon voisin du dessous est beaucoup plus silencieux, il est assez âgé et malheureusement je pense que le jour où il décédera je ne verrais pas la différence. C'est assez triste.

Je mélange le chocolat en poudre que je viens de verser dans ma tasse puis m'installe sur le tabouret qui me sert de canapé.

L'odeur sucrée me chatouille les narines.

Je prends une gorgée et manque de me brûler.

Je sers les dents puis pose ma tasse par terre.

Je me précipite dans la salle de bain pour me rincer la bouche.

Lorsque je relève ma tête du lavabo, je croise mon reflet du regard.

Je fais peur.

Je m'empresse de me glisser dans la douche après avoir retiré mes vêtements.

J'aime prendre ma douche parce que c'est le seul moment où on l'est en harmonie avec soi-même.

L'eau chaude détend et nous voilà en train de réfléchir à des questions existentielles.

De mon côté, je me retrouve à penser à Lowell.

Je manque de m'asperger le gel-douche dans les yeux lorsque notre discussion de la veille me revient en mémoire.

J'avais sincèrement envie de le claquer.

Je ne suis pas très violente mais pourtant lorsqu'il a tout simplement coupé court à la conversation avec un minable « Bonne nuit Ellie », j'étais à deux doigts de me retourner pour le plaquer sur le sol et lui faire regretter ce qu'il venait de dire.

Il a le chic de faire ressortir des émotions si contradictoires en moi.

Je peux très bien avoir envie de l'enlacer pour le réconforter puis de le frapper à coup de batte de baseball deux minutes plus tard.

Lowell représente un casse-tête chinois pour moi.

J'ai l'impression de répéter toujours la même chose à chaque fois que je discute avec lui.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant