CHAPITRE 86

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ELLIE

Nous arrivons main dans la main devant la porte de mon enfin je veux dire de notre appartement. Je déverrouille la serrure et m'engouffre à l'intérieur suivi de près par Lowell qui est étrangement silencieux. Je lui lance un regard en biais pour m'assurer qu'il va bien et suis surprise en constatant qu'il me dévisage.

Je fronce les sourcils et me tourne complètement vers lui pour l'interroger du regard.

« —Tout va bien ? » Le questionné-je.

Il semble reprendre ses esprits et hoche vivement la tête avant de m'adresser son plus beau sourire. Je me détends un peu lorsqu'il s'approche et m'embrasse la tempe avant de se diriger dans notre chambre.

Lorsqu'il revient, il a enfilé ce qui semble être un pyjama qui m'est totalement inconnu. Il remarque ma surprise et devient soudainement gêné.

Il se tortille dans son pyjama à carreaux large et sa chemise assortie.

« —C'est mon père... Enfin tu vois, il voulait m'offrir une connerie comme ça... » Marmonne-t-il comme si c'était stupide. Je m'empresse de lui sourire. J'ai beau ne pas porter son père dans mon cœur, c'est toujours une joie de découvrir que Lowell se reconnecte avec la seule famille qui lui reste.

Je sais qu'il ne me l'avouera jamais, mais l'opinion de son père compte beaucoup pour lui. Ils ont cette façon étrange de se dire qu'il s'aime et je risque de ne jamais comprendre comment leur relation fonctionne, mais Lowell est nettement moins énervé depuis qu'il a accepté de pardonner à son père, ou tout du moins de faire des efforts.

« —Je savais que je n'aurais pas dû mettre ça. » Se plaint-il en faisant mine de revenir sur ses pas. Je le stoppe dans son élan pour lui faire comprendre que je n'étais pas en train de juger son pyjama, loin de là.

« —Non, tu es très beau comme ça ! Tu parais même normal ! » M'exclamé-je.

Il arque un sourcil comme pour me demander une deuxième fois mon approbation. C'est amusant de voir qu'il peut être si mal à l'aise à propos d'un simple pyjama mais qu'il n'a aucun mal à raconter les plus gros mensonges à mes parents.

Je fais un pas vers lui et lui attrape le bras. Il se laisse faire et me scrute du regard.

« —Raconte-moi, comment ça s'est passé ? » Lui demandé-je en faisant référence à sa sortie au cimetière.

Je vois sa mine s'assombrir mais il ne refuse pas. Il me tire vers le canapé où nous nous installons et glisse son bras sur mes épaules pour me coller contre lui. Je pose ma tête sur son épaule alors qu'il caresse doucement mes cheveux.

« —C'était super bizarre. En fait je pense que je n'aurais pas eu le courage d'y aller sans mon père. » M'annonce-t-il d'une voix calme comme s'il s'agissait désormais d'une évidence qu'il avait décidé d'admettre et non de combattre.

Je me contente d'hocher lentement la tête.

« —A part l'enterrement, je n'avais jamais eu de lien direct avec la mort de ma mère et... voir sa tombe, c'était simplement... » Commence-t-il mais sa voix se brise. Je me retiens de le regarder, je sais qu'à la minute où je le ferais il arrêtera d'être sincère et remettra son masque.

« —Je... C'est tellement violent ! J'ai revu mes derniers moments avec elle, parce que oui comme un égoïste, j'ai été la seule personne qui a eu le privilège de partager ses derniers instants et... En fait, je pensais sincèrement avoir réussi à accepter ce que j'avais fait mais voir son nom sur cette tombe, c'était comme une marque indélébile de l'idiot que j'avais été. Et putain, ça fait mal. » M'explique-t-il d'une voix forte alors que ses doigts se mettent à tirer légèrement sur mes cheveux. Je décide de le laisser faire malgré la douleur qui se propage sur mon cuir chevelu.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant