Maladivement Séduisant

CHAPITRE 28

ELLIE

Je profite du contact de sa main dans la mienne alors qu'il marche droit devant lui avec assurance. Des questions me traversent l'esprit, m'empêche de de me concentrer sur l'instant présent alors que sa grande carrure me devance, fait valser mon cœur dans tous les sens.

Si je n'avais pas autant peur de paraitre étrange je serais sûrement en train de sourire dans son dos parce que je suis heureuse. Lorsqu'il est là je suis heureuse peu importe la situation. Il pourrait donner à un enterrement des allures de mariages. Je ne comprends toujours pas pourquoi il affecte ainsi ma vision de la vie mais j'ai décidé d'accepter cela sans me questionner autant à ce sujet, j'ai déjà assez de choses qui me préoccupent l'esprit.

Nous montons les marches des escaliers dans un silence religieux, il ne se tourne pas vers moi et se contente de fixer un point devant lui. Je tente tant bien que mal de ne pas me demander ce qui se passe dans sa tête mais je n'y arrive. Lowell est beaucoup trop troublant pour être ignoré.

Nous arrivons à l'étage psychiatrique, je m'attends à ce que nous nous dirigions dans sa chambre mais il emprunte un autre couloir. La plupart des patients sont dans leur chambre mais nous croisons le chemin de quelques personnes. Je sursaute lorsqu'une main se pose sur mon épaule. Cela interpelle Lowell qui me lance un regard interrogateur. Ses yeux s'écarquillent lorsqu'il aperçoit la personne derrière moi, une main sur mon épaule. Je me tourne à mon tour et découvre une femme d'âge mûr, les cheveux décoiffés et les yeux sortant presque de leurs orbites.

Je déglutis alors qu'elle se penche un peu plus sur moi.

Lowell me tire rapidement par le bras et se place devant moi.

Je fronce les sourcils alors que cette femme me dévisage toujours avec autant d'attention.

« —Qu'est-ce que tu veux ? » Lui demande Lowell d'un ton agressif qui me surprend.

« —Tu t'appelles comment ? » Me questionne la femme en tentant de s'approcher de moi.

Je ne suis pas effrayée, c'est juste la première fois que je fais face à ce genre de situation.

Je m'apprête à lui répondre mais Lowell me jette un regard en biais pour me faire signe de me taire.

« —Elle ne veut pas jouer avec toi, va voir les autres enfants. » Lui ordonne Lowell d'une voix grave.

Elle semble intimidée, voir même apeurée comme une enfant qu'on viendrait de réprimander ce qui est étrange vu son grand âge.

Elle finit par battre en retraite, me lance un dernier regard puis fait demi-tour. Lowell continue de la fixer alors qu'elle prend la première à droite.

Il finit par se tourner vers moi, me fait signe de le suivre d'un simple geste de la tête comme s'il s'attendait à ce que j'ignore ce qui vient de se passer.

Mais je ne suis pas du même avis.

« —Tu la connais ? » Le questionné-je.

Ma question semble le déranger mais il y a tellement de zones d'ombre dans son histoire, je ne peux pas me permettre de laisser cela inexpliqué.

Il finit par soupirer puis me regarde tout en continuant de marcher. J'ai envie de lui prendre la main mais je ne sais comment il réagirait, lorsque Lowell agit ainsi, de manière si étrange je ne sais jamais de quel pied danser.

« —Elle est atteinte d'un trouble de la personnalité. » M'annonce-t-il.

Je ne réponds pas, pour l'encourager à continuer ce qu'il finit par faire.