CHAPITRE 91

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LOWELL

Une semaine s'est écoulée depuis que j'ai intégré l'université d'Ellie. C'est très étrange d'assister à des cours, de prendre des notes, de s'énerver lorsque le prof parle trop vite et de s'indigner de ne rien comprendre. Mais je ne peux nier que cela m'a manqué. J'ai toujours aimé étudier. Certes comme tous les élèves, avoir des devoirs, angoisser avant un contrôle m'énerve mais je me rends compte que c'est juste indispensable. Quand je constate l'amas de connaissance que j'ai accumulé depuis ma naissance je ne peux en être qu'émerveillé.

Et avoir Ellie à mes côtés pendant les pauses déjeuners est tout simplement la cerise sur le gâteau.

Je pensais que faire ma rentrée en plein milieu d'année allait faire de moi quelqu'un de complètement perdu dans les cours mais au final j'ai réussi à rattraper le train en marche même si je ne nie pas en chier énormément. Je crois que je n'ai jamais autant travaillé en une semaine mais cette montée d'adrénaline causée par le stress m'avait manqué.

Et puis maintenant j'ai l'occasion de voir Ellie à l'université, de pouvoir découvrir une nouvelle facette de sa personnalité.

Je l'avais déjà vu travailler à la maison mais je dois dire que la voir parmi cette masse d'élève est... en fait c'est indescriptible mais mon cœur se gonfle en me rappelant que cette fille est ma petite amie.

Je sais, je sais que c'est assez sentimental mais depuis que ma vie se reforme à nouveau et prend un sens, je commence à voir les choses d'une nouvelle perspective. Je ne dirais pas que je suis devenu un rayon de soleil ou que je respire la joie de vivre, mais c'est juste agréable d'être... normal.

Des bras se glissent sur mon torse et un corps se colle contre mon dos, me sortant de mes pensées.

Je tourne légèrement la tête sur le côté pour apercevoir Ellie qui me fixe de ses grands yeux hypnotisant.

« —Qu'est-ce que tu fais ? » Me demande-t-elle d'un ton paresseux.

« —Je réfléchissais. » Marmonné-je sans arriver à me détacher de son regard.

Elle me lâche et me contourne pour se mettre face à moi.

J'arque un sourcil.

« —Toi, t'as quelque chose à me demander... » Lui dis-je, un sourire niais aux lèvres.

Elle acquiesce et fait un pas vers moi.

« —En fait, je me demandais si tu avais quelque chose de prévu dans deux jours ? » Me questionne-t-elle sans arriver à masquer son sourire.

« —Tu veux dire... Le jour de noël ? » Répondé-je en me penchant un peu vers elle pour envahir son espace personnel et la déstabiliser.

Elle hoche doucement la tête en guise de réponse.

« —Oui, j'aurais bien aimé que tu passes noël avec moi. » Marmonne-t-elle visiblement gênée.

Elle baisse sa tête et fixe le sol.

Je m'empresse de glisser mes doigts sous son menton pour lui relever le visage.

« —Il n'y qu'avec toi que je veux passer ce moment, je n'irai nulle part ailleurs. » Lui assuré-je avant de capturer ses lèvres pour l'embrasser quelques secondes.

Son parfum m'emplit les narines et je sens mon rythme cardiaque s'accélérait. C'est dingue l'effet qu'elle me fait.

Je me recule et lâche son menton pour planter mon regard dans le sien.

« —Mais pas de cadeau. » Ajouté-je.

Elle hausse ses sourcils, surprise.

« —Pourquoi ? » Me demande-t-elle visiblement interloquée.

Je lui tourne le dos tout en lui répondant.

« —Parce que je ne veux que toi. » Décrété-je avant de m'éloigner dans la chambre pour récupérer mon uniforme.

Je l'enfile et rejoins à nouveau Ellie qui est affalée sur le canapé et fixe le plafond d'un air absent.

Je me penche, dépose un baiser sur son front puis me redresse.

« —Tu rentres à quelle heure ? » Me demande-t-elle.

« —A 23h normalement. » Lui dis-je tout en ouvrant la porte d'entrée.

« —Sois prudent ! » S'écrit-elle alors que je referme la porte derrière moi et dévale les escaliers.

Depuis quelques semaines, je suis livreur de pizza. Autant vous dire que ce n'est pas le premier job que je pensais avoir mais je suis seul et toujours en déplacement du coup je n'ai pas à me plaindre là-dessus.

Alors que je presse le pas pour ne pas arriver en retard, mon téléphone se met à vibrer. Je l'extirpe de ma poche et retiens un soupir lorsque je constate qu'il s'agit de mon père.

Je décroche malgré tout.

« —Ouais, tu veux quoi ? » Demandé-je directement.

Il se racle la gorge.

« —Je voulais savoir si tu étais partant pour venir dîner à la maison dans deux jours. » Me dit-il.

Je manque de lever les yeux au ciel. Pourquoi se sentent-ils obligés de mettre sous silence le mot « noël » ? Ont-ils peur que cela provoque en mois une réaction d'horreur et de crise de rage ?

« —J'ai promis à Ellie te passer noël avec elle, et pour être honnête, je n'aurais pas voulu le passer avec quelqu'un d'autre. » Lui expliqué-je tout en ayant conscience que mes paroles sont blessantes.

J'ai souvent cette tendance à lui lancer des piques dès que notre relation devient trop paisible.

« —Je vois. Elle peut venir aussi ! J'avais quelqu'un à te présenter. » M'annonce-t-il.

Je soupire.

« —Je n'ai pas envie de rencontrer un de tes amis bourgeois et hypocrite si c'est pour me faire enfermer dans un hôpital encore une fois ! » M'exclamé-je et cette fois-ci la colère commence à se faire sentir.

Je décolle quelques instants le téléphone de mon oreille pour garder mon calme.

« —Ce n'est pas comme ça. Je veux dire... une femme. » Complète-t-il.

Je fronce les sourcils.

« —Quoi ? Mais d'où veux-tu me caser sans ma permiss... » Eclaté-je.

« —Lowell ! Je vois quelqu'un ! » Rétorque-t-il sur le même ton.

Cela me fout une claque. Je m'arrête ce qui fait que des personnes derrière moi me percutent mais je m'en fous. Je suis beaucoup trop perturbé pour réaliser que je suis arrêté en plein passage piéton.

Les klaxons me ramènent à la réalité.

« —Tu... » Commencé-je mais je n'arrive pas à mettre les mots en ordre pour former une phrase correcte.

« —Oui et j'aimerais que tu la rencontres. C'est très important pour moi et... » M'explique-t-il mais j'ai déjà raccroché.

Je glisse mon téléphone dans ma poche et atteins en quelques pas l'entrée de la pizzeria.

J'enfouis toutes mes pensées dans un coin et leur tourne le dos. Je n'ai pas le cœur à y penser maintenant, c'est juste... perturbant.

Et je fais ce que je fais de mieux, servir des pizzas.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant