CHAPITRE 46

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CHAPITRE 46

LOWELL

Je me frotte sans arrête les paumes de mains sur mes jambes pour tenter de masquer la moiteur de celle-ci. J'essaye tant bien que mal de garder le contrôle de la situation ou tout du moins de mes émotions mais j'échoue lamentablement.

Je tape du pied, jette un regard pour constater que les autres patients sont calmes. Je n'ai pas l'habitude d'attendre dans une salle d'attente. Je me contente habituellement de laisser mon père ramener les médecins à moi comme il le fait si bien. Cette ambiance est bien trop stressante mais je garde en tête que toutes ses personnes présentes dans cette pièce pourront ressortir de l'hôpital sans avoir l'air d'être un hors la loi. De mon côté, je vais me contenter de monter dans l'ascenseur et atteindre l'étage supérieure.

Je suis nerveux non seulement parce que cet entretien risque de déterminer les prochaines années de ma vie mais aussi parce que j'ai peur de voir débarquer à tout moment mon père. Le spécialiste que je vais voir aujourd'hui n'apprécie pas mon père c'est bien pour cela qu'il a accepté de me rencontrer mais mon paternel passe sa vie à épier le moindre de mes mouvements. Il suffit qu'il se rende compte de mon absence pour partir à ma recherche et je peux dire adieu à mes chances de voir le monde extérieur dans les semaines à venir.

J'essuie les gouttes de sueur qui perlent sur mon front. Je ne comprends toujours pas la réaction de mon corps. Je sers les poings et ignore les quelques regards des autres patients pour me concentrer sur le contrôle de mes émotions. Une pensée surprenante me traverse l'esprit.

J'aimerais qu'Ellie soit à mes côtés. Elle aurait trouvé les mots pour me calmer, rien que de l'avoir à mes côtés m'aurait donné l'illusion que tout irait bien.

Je suis prêt à tout pour faire taire ce doute qui s'insinue dans mon crâne, dans mon cœur et dans mon rythme cardiaque.

La porte du cabinet s'ouvre pour laisser place à la silhouette de la secrétaire. Je relève la tête, la gorge sèche et les membres tendus par le stress. J'aimerais être à la place de cette secrétaire pour ne ressentir ce que je ressens actuellement. C'est un sentiment d'impuissance totale qui m'empêche de me détendre. Une boule dans la gorge grandit, me poussant à suffoquer sous cette chaleur insoutenable.

Elle ouvre sa bouche, nous regarde tous un par un comme si nous étions inférieurs, comme si nous étions pathétiques à attendre de voir quelqu'un qui nous donnera de mauvaises nouvelles.

« —Madame Riverside, c'est à vous. » Annonce-t-elle d'une voix douce et contrôlée.

Je ressens un certain poids dans ma poitrine comme si j'aurais aimé que cette secrétaire mette fin à ce calvaire. J'attends depuis 20 minutes et pourtant j'ai l'impression d'être ici depuis 2 bonnes heures. C'est infernal.

La Madame Riverside en question se lève difficilement, elle marche avec une canne ce qui est surprenant vu qu'elle ne doit pas dépasser la cinquantaine.

La secrétaire se décale pour laisser passer la patiente, balaie la salle d'attente du regard puis referme la porte derrière-elle, me laissant à nouveau seule face à ma torture mentale.

Je tire sur mon tee-shirt pour tenter de m'aérer le corps mais je n'y arrive pas.

Le fait qu'ils soient tous si détendus ne fait que me rendre encore plus sensibles.

Je déteste l'état dans lequel je suis.

C'est si... faible !

Je ferme les yeux, me pince l'arête du nez.

Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, mon regard se pose sur ses magazines datant de quelques années qui sont là pour faire passer le temps. J'essaye d'en repérer un qui pourrait me changer les esprits mais je n'y arrive pas. Entre maigrir en 4 semaines et les meilleures pièces d'automne 2013, je pense que je vais m'abstenir.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant