CHAPITRE 53

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ELLIE

Une semaine est passée.

J'ai l'impression qu'une éternité s'est écoulée depuis qu'il m'a quitté sur ce toit. Je suis consciente que je passe mon temps à me plaindre, à ressasser le passé mais c'est une torture.

Je ne comprends pas.

Tout s'est passé si vite et pourtant cela me hante. J'ai l'impression d'avoir perdu une partie de moi, une partie qui me permettait de me lever chaque matin. C'est absurde car avant la rencontre avec Lowell je vivais très bien et pourtant maintenant je ne peux plus me passer de lui.

Je ne pourrais pas définir ce qu'il m'a apporté mais sa présence ajoute quelque chose, quelque chose dont je suis addict désormais.

Je souris au client qui me tend son argent pour régler ses courses. J'ouvre machinalement le tiroir et lui tends la monnaie sans essayer de masquer l'agacement peint sur mon visage.

Je marmonne un au revoir et soupire.

Gretchen me dévisage puis finit par s'approcher.

« —Tu enterres ton chien ce soir ou quoi ? » Me demande-t-elle en mastiquant sans retenu un chewing-gum.

Je baisse la tête et range les tickets de caisses.

« —Je te parle Elena ! » S'exclame-t-elle en se penchant vers moi.

Je relève lentement la tête dans sa direction et lui lance mon plus mauvais regard.

« —Je m'appelle Ellie, et non je n'enterre pas mon chien, pas que cela te concerne de toute façon. » Lui répondé-je avant de me concentrer à nouveau sur la caisse.

« —Un client t'attend en rayon linge de maison. » Lui annoncé-je après un rapide coup d'œil sur l'écran de surveillance.

Elle reste figée pendant quelques secondes puis me tourne le dos en marmonnant je ne sais quoi dans mon dos.

Elle finit par disparaitre de ma vue, je me détends un peu.

Je jette un coup d'œil à l'horloge murale, encore une heure de travail.

J'essaye de me concentrer, de me focaliser sur le peu de clients qui entrent dans la supérette mais je n'y arrive pas. C'est comme si inconsciemment je savais que l'hôpital était en face, de l'autre côté de la rue.

Je grimace et me lève pour aller aux toilettes.

Je ne comprends pas l'utilité de laisser la boutique ouverte si tard.

D'un côté cela m'oblige à voir du monde malgré mon envie de m'enfermer chez moi pour ne plus jamais sortir.

J'ai reçu plusieurs appels de Faith, la secrétaire à l'accueil de l'hôpital qui m'a expliqué que Ruth demande sans cesse de mes nouvelles.

Je m'apprête à pousser la porte des toilettes mais je me stoppe dans mon élan. A la place, je me dirige vers le vestiaire, attrape ma veste et mon sac.

Je traverse le couloir pour revenir dans le magasin. Je cherche du regard Gretchen qui tente de mettre mal à l'aise un adolescent venu acheté des préservatifs.

« —Gretchen ! » L'interpelé-je d'une voix forte.

Elle sursaute puis se tourne dans ma direction.

Le jeune semble être soulagé de n'être pas seul avec elle et je peux le comprendre.

« —Je rentre chez moi, il n'y a personne et je t'ai couvert énormément de fois, à toi de le faire. » Lui annoncé-je d'une voix forte et autoritaire.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant