Maladivement Séduisant

CHAPITRE 66

ELLIE

Je passe une main dans mes cheveux pour essayer de faire bonne figure alors que j'attends sur un des sièges du couloir. Je serre la bandoulière de mon sac et essaye de me décontracter.

J'ai l'impression que tout se joue à ce moment précis alors que ce n'est pas le cas.

J'attends beaucoup de ce rendez-vous et j'espère sincèrement ne pas être déçue.

Je continue de guetter les alentours au risque de voir Monsieur Nicolson qui arpente les couloirs.

Lorsqu'une porte s'ouvre, je sursaute. Je suis sur les nerfs.

« —Mademoiselle Underwood ? » Me demande alors une voix profonde.

Je me redresse et me retourne pour découvrir un homme âgé en blouse blanche.

Il me dévisage du regard comme s'il n'était pas sûr d'avoir la bonne personne ne fasse de lui.

Je lui tends ma main et lui adresse mon plus beau sourire. Il me sourit à son tour et serre vivement ma main.

Il se décale ensuite et me fait signe d'entrer dans son bureau.

Je le remercie et balaie la pièce du regard alors qu'il referme la pièce derrière moi.

« —Vous avez de la chance. Habituellement il faut attendre quelques mois pour obtenir une première consultation. » M'explique-t-il d'un ton amical tout en prenant place à son bureau.

Je m'assois sur un des fauteuils, retrouvant quelques éléments similaires du bureau du directeur mais quand je pose mon regard sur le sourire chaleureux du docteur, je me détends enfin.

« —Vous avez dit à ma secrétaire que vous avez depuis quelques temps envie de faire du mal aux gens qui vous entourent, plus particulièrement ceux que vous aimez le plus. » Me rappelle-t-il.

J'acquiesce, réalisant que j'ai peut-être trop poussé le bouchon dans mon mensonge.

« —Est-ce que vous êtes au courant pour le fils de Monsieur Nicolson ? » Lui demandé-je en essayant de paraitre innocente et naïve.

Il fronce légèrement les sourcils mais finit par me répondre.

« —Oui, c'est assez triste. J'avais eu l'occasion de croiser le chemin du jeune Nicolson, je ne pensais pas qu'il ferait une chose pareil. » M'explique-t-il tout en restant assez évasif.

Je hoche la tête.

« —Je... Est-ce que vous pensez qu'il y a des chances pour qu'il... qu'il ne soit pas ce que tout le monde raconte sur lui ? » Lui demandé-je.

Le docteur semble assez surpris de la tournure que prend notre discussion mais continue de me répondre.

Il hausse ses épaules.

« —Je ne le connaissais pas assez pour déterminer un jugement certain sur lui. Il avait l'air d'avoir énormément de chose à gérer. » Me raconte-t-il.

Je vois qu'il ne veut pas s'étendre sur le sujet.

« —Pourtant, on m'a dit que vous l'avez reçu il y a quelques semaines pour un bilan. » Lui rappelé-je en essayant de l'encourager à se livrer un peu plus.

Cette fois-ci ce qui était de la confusion sur son visage s'est transformée en méfiance.

« —Je vous demande pardon mais je ne comprends pas pourquoi nous parlons de lui ? Et comment se fait-il que vous en sachiez autant à son sujet ? » Me questionne-t-il à son tour.