Maladivement Séduisant

CHAPITRE 45

ELLIE

Je passe le début de la semaine à cogiter pour trouver un cadeau d'anniversaire à Lowell. Si j'ai bien compris, il n'a jamais eu de vrai anniversaire depuis un bon bout de temps mais je sais aussi qu'il ne souhaitera pas quelque chose de grandiose avec des banderoles. Il aime la discrétion.

J'ai beau connaître énormément de choses à son sujet, je dois avouer que lui offrir quelque chose est bien plus compliqué que ce que je pensais.

Gaspard a tenté de m'aider mais c'est difficile de lui offrir quoi que ce soit en sachant que nous ne nous sommes toujours pas échangés les fameux trois mots. C'est donc difficile de mettre un nom à notre relation.

Amitié ? Romance ? Romitié ?

Je repousse ce genre de pensées dans un coin de ma tête alors que je fixe les vitrines d'une boutique d'un air absent.

J'ai besoin que ce cadeau lui montre à quel point je tiens à lui. J'ai envie que cet anniversaire soit le meilleur qu'il n'est jamais vécu parce qu'il le mérite.

La porte de la boutique s'ouvre, laissant une petite dame d'une cinquantaine d'années apparaitre.

Elle se tourne vers moi, relève ses lunettes dans ses cheveux.

« —Besoin d'aide ? » Me demande-t-elle accompagnée d'un sourire chaleureux.

Je mets quelques secondes à réaliser qu'elle est en train de me parler.

Je secoue rapidement ma tête pour lui signaler mon refus puis la salue avant de faire volte-face.

Je marche sans me retourner et ignore ce sentiment de honte qui grandit en moi. Nous sommes jeudi après-midi. Je n'ai eu cours que ce matin ce qui m'a laissé un peu de temps libre pour tenter de trouver un cadeau. Mais j'abandonne et décide d'aller voir Ruth à l'hôpital pour me changer les idées. Ce cadeau me hante depuis que j'ai quitté l'hôpital dimanche.

Cette semaine est loin d'être tranquille, je suis encore partagée avec la relation qu'entretien Ruth et Alicia, j'ai le cadeau de Lowell à trouver (si vous n'aviez toujours pas compris) et je dois aussi gérer une mère qui m'appelle tous les jours pour me questionner sur ma vie amoureuse.

Je ne comprends d'ailleurs pas ce soudain revirement de situation. Il y a une semaine, ma mère était en train de profiter de son road-trip et là voilà en train de m'harceler sur un sujet un peu délicat selon moi.

En parlant du loup...

Mon téléphone vibre dans la poche de mon manteau. Je sais d'office qu'il s'agit de ma chère et tendre mère. Je décroche et lui lance un mécanique « Allô » auquel elle répond avec enthousiasme et bonne humeur, les effets secondaires d'être en vacances de manière permanente je suppose.

« —Ellie ! Ca va ? » Me demande-t-elle. Je me retiens de lui répondre qu'il s'agit de la même réponse que je lui fournis depuis le début de la semaine mais me retiens. Il s'agit de ma mère après tout, elle peut être agaçante mais j'aime le fait qu'elle s'intéresse à ma vie.

« —Oui tout va bien, je vais voir Ruth. » Lui annoncé-je.

« —Très bien, très bien. Ton père est encore aux toilettes, je crois qu'il a fait une indigestion. » M'explique-t-elle. Je souris face à cette anecdote.

« —Je suis contente de savoir cela alors. » Lui répondis-je légèrement embarrassée.

J'aperçois l'hôpital au loin.

« —Sinon parle-moi de mon futur gendre. » Me dit-elle ce qui me fait grimacer.

« —Maman, ce n'est pas ton futur gendre. » Lui rappelé-je tout en ayant conscience que Lowell n'est même pas mon petit ami.