Maladivement Séduisant

CHAPITRE 87

ELLIE

Je me réveille la tête lourde et le sentiment de ne pas avoir dormi autant que je le souhaitais. Je me frotte les yeux et tourne la tête pour constater que le lit est vide. Je fronce les sourcils et m'empresse de quitter le matelas moelleux pour enfiler ma paire de chaussons.

Je quitte la chambre et parcours le salon d'un œil averti mais il n'y aucune trace ni de Lowell ni d'Alicia. La cuisine est vide, ne laissant aucun indice paraitre. Je retourne dans ma chambre pour récupérer mon téléphone. Je l'appelle sur son portable mais tombe directement sur sa messagerie. Je lâche un soupir et décide d'aller me laver pour ensuite partir à leurs recherches. Deux anciens patients d'un hôpital psychiatrique n'ont pas pu allé bien loin !

Je manque de me brûler les yeux avec mon savon lorsque j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Des voix résonnent dans le salon. Je m'empresse de sauter de la douche, manquant de glisser et de m'affaler par terre par la même occasion. J'enfile mes sous-vêtements et une robe noire bien trop légère pour le temps d'hiver qui fait rage de nos jours.

Je sors de la salle de bain et traverse le couloir d'un pas rapide pour découvrir deux silhouettes debout au milieu du salon.

L'une d'elles se retourne et je m'arrête dans mon élan.

"— Maman ?" Demandé-je surprise.

Elle m'aperçoit et hoche la tête en souriant.

"—Bien sûr, tu pensais te débarrasser de nous si facilement !" S'exclame-t-elle avec une énergie bien trop intense pour que ce soit tolérable.

Mon regard se pose sur mon père qui fixe le plafond d'un air distrait comme s'il sentait l'arrivée d'une dispute dont il ne voulait prendre part.

"—Comment vous..." Commencé-je mais mon père décide finalement de prendre la parole.

"—La porte était ouverte, on comptait attendre que tu rentres. Ta mère ne voulait pas qu'on fasse demi-tour." M'explique-t-il d'un ton las.

Je hoche la tête alors que ma mère balaie la pièce du regard.

"—Lowell n'est pas là ?" Me demande-t-elle surprise.

Ses yeux s'écarquillent alors soudainement et elle porte sa main à sa bouche.

"—Oh mon Dieu, est-ce que c'est à cause nous ? Est-ce que c'est par rapport à son père ?" Me questionne-t-elle horrifiée.

Je m'empresse de la contredire.

C'est vrai que la dernière fois que nous nous sommes vus, nous avons partagé un repas loin d'être agréable et je lui ai fait part de mes doutes et mes problèmes. Elle a donc conclu tout naturellement que Lowell et moi n'étions plus ensemble à l'heure actuelle. Mon coeur se serre et je manque de frémir face à cette pensée.

Une vive douleur s'installe au creux de mon estomac en imaginant ma vie sans lui.

"—Ellie ?" M'interpelle mon père ce qui me fait reconnecter à la réalité.

"—Hum... Tu te trompes ! Il est juste partie faire... Un tour." Leur expliqué-je en espérant être assez convaincante.

Je ne peux pas leur dire que j'ai perdu Lowell mais aussi la petite amie de leur fils qui s'est échappée de son internat.

"—Oh je vois. Tu peux nous faire du café ?" Demande-t-elle à l'attention de mon père.

Il acquiesce et s'éclipse. Elle s'empresse de s'approcher de quelques pas comme pour me mettre dans la confidence mais je sais déjà qu'elle a des tonnes de questions en tête.