CHAPITRE 62

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CHAPITRE 62

LOWELL

Je détaille Ellie qui s'active dans le salon à déplier une couverture sur le sol.

Elle soupire, relève une mèche qui lui barre le visage alors que je reste immobile.

Je me racle la gorge pour attirer son attention.

Elle ne lève pas la tête mais je sais qu'elle est prête à m'écouter.

On a beau avoir été séparé pendant deux semaines, j'ai l'impression de la connaitre encore mieux dès à présent.

« —Sinon je pourrais dormir avec toi. » Proposé-je en essayant de paraitre confiant alors qu'intérieurement je me demande ce qui m'a poussé à dire cela.

Un long silence s'en suit, je viens même à me demander si elle n'est pas en train de se demander si elle compte me foutre à la porte.

Je la dévisage, enfin de ce que je peux voir de son visage toujours baissé vers le sol.

Après tout n'est-ce pas ce que les couples sont censés faire ? Dormir ensemble.

Je suis à deux doigts de revenir sur mes paroles, de prétexter une blague mais elle brise ce silence qui me fait suffoquer d'impatience.

« —Je... Oui c'est tout aussi simple, effectivement. » Marmonne-t-elle tout en évitant mon regard.

Elle se relève puis laisse tomber la couverture sur le sol.

Voir qu'elle est aussi mal à l'aise que moi me réjouit au plus au point.

A vrai dire, cette situation est loin d'être anodine.

Il y a deux semaines, je ne me voyais même pas imaginer dormir avec elle, bien que nous l'ayons fait une fois.

Et me voilà en train de séjourner dans son appartement, comme si nous étions un couple normal qui s'apprête à passer un cap.

Le problème est que nous savons tous les deux que quelque chose ne va pas. Je me suis enfuie d'un hôpital psychiatrique et je sais qu'Ellie risque beaucoup à cause de moi. Je ne sais même pas si nous sommes en couple et pourtant malgré tout je ne me suis jamais senti aussi heureux de toute ma vie, enfin du moins depuis un long moment.

« —Tu peux m'aider à replier la couverture ? » Me demande-t-elle d'une voix faible et hésitante.

Je fronce les sourcils, je n'aime pas quand elle est mal à l'aise avec moi. J'ai l'impression que j'ai fait quelque chose de mal.

Une certaine peur s'empare alors de moi. Peut-être se sent-elle obligé de me proposer de rester ? Est-ce que j'ai fait quelque chose qui l'a poussé à me laisser dormir ici ? A-t-elle peur de me demander de partir ?

Je passe une main sur ma mâchoire.

Cela me surprend toujours autant de prendre en compte les sentiments d'Ellie avant les miens mais je ne veux pas qu'elle se sente obligée de faire quoi que ce soit.

Si je suis venu ici, je n'avais aucune intention de rester, je voulais simplement la voir parce que cela devenait insoutenable de l'épier comme un psych...

Vous savez de quoi je veux parler.

Je me penche, attrape la couverture et en quelques gestes, la couverture est pliée, prête à être rangée.

Alors qu'Ellie s'apprête à se diriger dans sa chambre, la couverture dans ses mains, je pose ma main sur son épaule sur elle.

Elle s'arrête, puis tourne lentement sa tête vers moi.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant